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Le Hamas et le Fateh multiplient les appels à l'unité

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Les mou­ve­ments pales­ti­niens rivaux Hamas et Fateh ont échangé hier des décla­ra­tions conci­liantes, au len­demain de l'appel du chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, à mettre fin à la division entre la Cis­jor­danie et la bande de Gaza.

« La division n'est pas le fait des Pales­ti­niens, mais nous a été imposée. La division poli­tique est natu­relle, mais ce qui ne l'est pas, c'est la division du régime poli­tique en deux entités géo­gra­phiques séparées », a affirmé Khaled Mechaal, en réfé­rence à la Cis­jor­danie et Gaza, gou­vernés res­pec­ti­vement par l'Autorité pales­ti­nienne du pré­sident Mahmoud Abbas, chef du Fateh, et par le Hamas. « Nous sommes sous occu­pation, il nous faut des élec­tions libres et équi­tables, puis un par­te­nariat national pour assumer les res­pon­sa­bi­lités », a-​​t-​​il ajouté lors d'une ren­contre avec des familles de « martyrs » et de pri­son­niers à Gaza, où il effectue depuis ven­dredi sa toute pre­mière visite. Lors d'une réunion arabe à Doha, Mahmoud Abbas a pour sa part réaf­firmé que l'unité nationale passait par les élec­tions prévues dans l'accord de récon­ci­liation conclu en 2011 entre les deux mou­ve­ments, resté pour l'essentiel lettre morte. « Sans ces élec­tions, il n'y aura pas de récon­ci­liation », a-​​t-​​il prévenu.

Aupa­ravant, Khaled Mechaal avait plaidé pour l'unité nationale autour de toutes les formes de « résis­tance » face à Israël, dans un dis­cours à l'Université isla­mique de Gaza hier. «Ô jeunes gens et jeunes filles, vous avez surpris l'ennemi. Ni Neta­nyahu, ni Lie­berman ni Barak n'ont cru que la popu­lation de Gaza, ce petit mais for­mi­dable bout de terre, oserait bom­barder Tel-​​Aviv », a-​​t-​​il dit en réfé­rence au chef du gou­ver­nement israélien Ben­jamin Neta­nyahu et à ses ministres des Affaires étran­gères et de la Défense, Avigdor Lie­berman et Ehud Barak. « Nous voulons l'unité nationale sur la résis­tance armée et la résis­tance popu­laire. Je vous exhorte à la récon­ci­liation, à l'unité nationale et des rangs pales­ti­niens », a déclaré le chef du Hamas. « La Palestine est trop grande pour qu'un seul mou­vement en assume la res­pon­sa­bilité. La Palestine est à nous tous, nous sommes par­te­naires dans cette nation. Le Hamas ne peut se passer du Fateh ni le Fateh du Hamas, ni d'aucun mou­vement », a-​​t-​​il insisté. « La résis­tance est la base, mais parfois nous faisons une trêve, parfois nous faisons une escalade sous des formes variées, parfois nous tirons des roquettes, parfois non », a reconnu M. Mechaal, laissant entendre que le maintien de la trêve avec Israël en vigueur depuis le 21 novembre était dans l'intérêt des Palestiniens.

Le res­pon­sable du dossier de la récon­ci­liation au sein du Fateh, Azzam al-​​Ahmad, a salué« le dis­cours de Khaled Mechaal, qui a été très positif sur la question des divi­sions inter­pa­les­ti­niennes ». Khaled Mechaal a parlé« d'un seul pré­sident pour le peuple pales­tinien, d'une seule autorité, d'une seule loi. Nous ne sommes pas en désaccord sur tous ces points, qui sont au centre de l'accord de récon­ci­liation signé par le Fateh et le Hamas et d'autres mou­ve­ments en vue de mettre fin à la division », a-​​t-​​il sou­ligné. « L'importance du dis­cours est qu'il a été pro­noncéà Gaza en pré­sence de la direction en exil du Hamas. Nous espérons qu'il reflète la position de l'ensemble du Hamas », a ajouté M. Ahmad, en réfé­rence au dis­cours pro­noncé la veille devant une foule de plus de 100000 per­sonnes par Khaled Mechaal, dans lequel il a notamment appeléà« tourner la page de la division ».

Libérer toute la Palestine

« La Palestine, de la mer (Médi­ter­ranée) au fleuve (Jourdain), du Nord au Sud, est notre terre et notre nation, dont on ne peut céder ni un pouce ni une partie », avait ainsi dit samedi M. Mechaal, la voix cassée, lors d'un dis­cours à l'occasion du 25e anni­ver­saire de la création du mou­vement isla­miste pales­tinien Hamas. « Nous ne pouvons pas recon­naître de légi­timitéà l'occupation de la Palestine ni à Israël », avait-​​il argué, ajoutant : « Libérer la Palestine, toute la Palestine, est un droit, un devoir et un but. »« La résis­tance est un moyen et non une fin », avait-​​il néan­moins lancé devant une marée humaine dont beaucoup de femmes et d'enfants, arborant les emblèmes verts du Hamas, avec par endroits les ban­nières jaunes du Fateh et des dra­peaux de pays comme l'Égypte ou le Qatar. « La démarche du frère Abou Mazen (Mahmoud Abbas) aux Nations unies est un petit pas mais un progrès. Nous voulons que ce soit un soutien à la récon­ci­liation nationale et serve le projet national », avait aussi plaidé le chef du Hamas, qui avait cau­tionné l'accession de la Palestine le 29 novembre au statut d'État obser­vateur. « La division a été imposée au moment où cer­tains ont refusé les élec­tions de 2006, mais c'est du passé», avait-​​il encore dit en allusion au conflit avec le Fateh et au boy­cottage inter­na­tional qui ont suivi la vic­toire du Hamas aux légis­la­tives. « Nous sommes une seule Autorité et notre réfé­rence est l'Organisation de libé­ration de la Palestine (OLP), dont nous voulons l'unité», avait-​​il en outre dit. « De Gaza, à mes frères du Fateh en Cis­jor­danie, au frère Abou Mazen, nous disons : Venez à la récon­ci­liation et à l'unité nationale, construire notre patrie et recon­si­dérer la résis­tance, qui est hono­rable et un choix stra­té­gique », avait-​​il exhorté.

Publié par L'Orient le Jour


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