Israël a décidé de suspendre provisoirement les sanctions qu'il avait mises en place en décembre contre la Palestine, après que celle-ci eut accédé au statut d'Etat observateur auprès de l'ONU. Tel-Aviv a débloqué100 millions de dollars (74 millions d'euros) correspondant à une partie des sommes dues à l'Autorité palestinienne, a-t-on annoncé officiellement mercredi 30 janvier.
"Cette décision a été prise par le premier ministre, Benjamin Nétanyahou, en raison de la situation financière très difficile de l'Autorité palestinienne", a affirmé un responsable du bureau du premier ministre. "Mais ce transfert est provisoire et ne concerne que les sommes dues pour un mois. Le premier ministre ne s'est pas engagéà poursuivre ensuite ces transferts", a-t-il précisé.
Le 2 décembre, le gouvernement israélien avait annoncé le blocage provisoire du transfert à l'Autorité palestinienne de différents taxes douanières et impôts qu'il prélève au nom des Palestiniens. Cette sanction, prise en représailles à la démarche de l'Autoritéà l'ONU, avait été dénoncée comme illégale par les Palestiniens.
Besoin de 178 millions d'euros par mois
Le gel du transfert des fonds a plongé l'Autorité palestinienne dans une crise budgétaire aiguë. Appelée à l'aide, la Ligue arabe a annoncé, le 13 janvier, l'envoi d'une délégation conduite par son secrétaire général, Nabil Al-Arabi, et le premier ministre palestinien, Salam Fayyad, dans les pays arabes, pour leur demander d'honorer leur engagement à verser 100 millions de dollars par mois pour compenser les effets des sanctions financières israéliennes.
Le gouvernement palestinien estime avoir besoin de 240 millions de dollars (178 millions d'euros) par mois pour remplir ses obligations, tant qu'Israël continue à bloquer les fonds qu'il perçoit pour son compte.
Le protocole de Paris de 1994 prévoit la rétrocession par Israël des taxes prélevées au nom des Palestiniens, qui représentent les deux tiers des recettes budgétaires propres de l'Autorité palestinienne, sans lesquelles elle n'est pas en mesure de payer ses fonctionnaires. Les fonctionnaires palestiniens en Cisjordanie observent depuis plusieurs semaines des journées de grève pour protester contre le non-paiement de leurs salaires.
Publié par Le Monde