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Cher Président Obama…J'espère que vous ne resterez pas silencieux

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Dans une lettre ouverte, un garçon pales­tinien décrit comment la vie a changé depuis que les colons se sont emparé d'une partie du logis de sa famille.

Cher Président Obama,

J'ai 14 ans et je vis dans le quartier pales­tinien de Cheikh Jarrah à Jérusalem-​​Est. Il y a près de quatre ans ma famille et moi avons étéévincés d'une partie de notre logis par des colons israé­liens confortés par les juge­ments d'un tri­bunal israélien. Le pro­cessus a rendu la vie quasi-​​insupportable pour moi et pour des dizaines de mil­liers de Pales­ti­niens. Les colons agissent en vue d'une prise de contrôle des Juifs sur tout Jérusalem-​​Est, en usant parfois de vio­lence contre les Palestiniens.

C'était autrefois un beau quartier. Chacun était si bien protégé, et avant que je n'ai été expulsé d'une partie de ma maison je n'avais jamais peur d'aller dormir. Nous n'avions habi­tuel­lement aucun souci. Main­tenant il ne donne plus l'impression d'un quartier pales­tinien. Toutes les enseignes sont en hébreu et la musique aussi.

Les gens qui ont été expulsés ont subi une perte finan­cière et sen­ti­mentale. Mon père a cessé d'aller tra­vailler depuis près d'un an, parce c'était si encombré et dan­gereux et que chaque jour il y avait des ten­sions et des vio­lences, de sorte qu'il ne pouvait pas juste nous laisser seuls dans la maison avec les colons. Les petits enfants mouillaient leur lit. Ma soeur ne pouvait pas dormir. Les colons avaient un chien et à chaque fois qu'il passait elle se mouillait elle-​​même.

La chose qui nous est arrivée nous a déchiré et séparé. Nous étions une grande famille et main­tenant chacun vit dans une ville dif­fé­rente. Nous sommes inquiets et incer­tains au sujet de ce qui va arriver ici. Des enfants de mon âge ou beaucoup plus jeunes sont régu­liè­rement arrêtés, inter­rogés et battus par la police israé­lienne, et sont vio­lemment attaqués par les colons. Pendant la plus grande partie de ma vie, je me suis senti exposé au danger et menacé dans mon propre quartier et même dans ma propre maison.

M. le Pré­sident, vous avez le pouvoir de changer cela. La chose la plus simple que vous puissiez faire serait de voir vous-​​même notre situation et d'en parler fran­chement, de voir la réalité et de parler de ce que vous voyez. Il ne semble pas que vous ne sachiez pas ce qui arrive ici. Je suis sûr que vous savez tout.

Lors de ce voyage, j'espère que vous dénon­cerez fran­chement le rôle du gou­ver­nement israélien dans le soutien aux colons et que vous ferez pression sur le gou­ver­nement israélien pour qu'il change de poli­tique. L'aide mili­taire des USAà Israël est uti­lisée direc­tement contre les mani­fes­tants pales­ti­niens sans armes. J'espère qu'à l'avenir vous ces­serez d'apporter une aide mili­taire pour sou­tenir l'occupation israé­lienne illégale de mon peuple.

J'espère aussi qu'à l'avenir justice sera rendue au peuple. J'espère que le monde com­mencera à dénoncer fran­chement l'oppression à laquelle nous faisons face dans mon quartier et (l'oppression) contre tous les Pales­ti­niens. Que vous et d'autres ne res­teront pas silen­cieux tandis que nos maisons sont prises, que les enfants sont arrêtés et blessés et que notre avenir est menacé.

M. le Pré­sident, nous voulons récu­pérer nos maisons. Et notre terre d'avant 1948. Ce qui arrive ici n'est pas juste et la plus grande partie du monde ne s'en rend pas compte. Donc si j'avais un souhait à for­muler, je ferais rendre les droits de tous. D'un petit ballon qu'ils ont voléà un garçon dans la rue à une grande ferme qu'ils ont voléà un grand-​​père.

Traduit de l'anglais par Y. Jardin

Publié par The Guardian


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