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Poutine met en garde Nétanyahou contre tout acte déstabilisant la Syrie

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Le pré­sident russe Vla­dimir Poutine a mis en garde mardi (14 mai 2013) contre tout acte qui désta­bi­li­serait davantage la situation en Syrie, à l'issue d'entretiens avec le premier ministre israélien, dont le pays a mené des frappes aériennes près de Damas au début du mois [1].

La visite imprévue en Russie du chef du gou­ver­nement israélien, Ben­jamin Neta­nyahu, avait été annoncée samedi, aus­sitôt après la confir­mation par Moscou de son intention de livrer au régime de Damas des sys­tèmes sol-​​air sophis­tiqués S-​​300, un équi­valent russe des Patriot américains.

Un membre du gou­ver­nement israélien avait sou­ligné dimanche que M. Neta­nyahu était « tout à fait déterminé»à dis­suader M. Poutine d'effectuer ces livraisons.

« Il est crucial dans ce moment important d'éviter tout acte pouvant désta­bi­liser la situation », a cependant déclaré en retour M. Poutine à l'issue des entre­tiens à Sotchi (sud de la Russie), selon les agences de presse russes.

« La question (de la livraison de S-​​300) a été sou­levée. La Fédé­ration de Russie a pré­senté ses argu­ments, qui sont bien connus », a confirmé le porte-​​parole du pré­sident russe, Dmitri Peskov, qui a précisé que l'entretien s'était « bien » déroulé.

La confir­mation par Moscou d'informations de presse sur son intention de livrer des S-​​300à la Syrie avait fait suite aux frappes aériennes menées par Israël près de Damas au début du mois.

Ces frappes avaient été menées, selon un res­pon­sable israélien, pour empêcher le transfert d'armes au Hez­bollah libanais allié du régime de Bachar al-​​Assad [2].

Les agences russes n'ont fait état d'aucune com­mu­ni­cation sur la question des sys­tèmes S-​​300à l'issue des entretiens.

« Nous sou­haitons établir la paix avec tous nos voisins », a observé de son côté M. Neta­nyahu, sou­li­gnant tou­tefois, selon Ria Novosti, que la tâche du gou­ver­nement israélien était « de défendre ses citoyens ».

Les S-​​300 sont des sys­tèmes capables d'intercepter en vol des avions ou des mis­siles guidés.

L'installation d'un tel système de défense sol-​​air com­pli­querait for­tement toute nou­velle frappe israé­lienne, et tout projet des États-​​Unis ou de leurs alliés d'établir une zone d'exclusion aérienne au-​​dessus de la Syrie ou d'intervenir pour sécu­riser ou déman­teler des armes chimiques.

Les diri­geants russes ont confirmé ven­dredi la pers­pective de ces livraisons trois jours à peine après avoir reçu le secré­taire d'État amé­ricain John Kerry et donné des espoirs d'une solution négociée.

Moscou et Washington ont ensemble appeléà l'organisation d'une nou­velle confé­rence inter­na­tionale pour amener le régime syrien et l'opposition à trouver une solution politique.

Mais selon le quo­tidien russe Kom­mersant, M. Poutine a confirmé lui-​​même ven­dredi au premier ministre bri­tan­nique David Cameron, lui aussi venu en Russie pour parler de la Syrie, que Moscou avait bien l'intention de livrer ces sys­tèmes à Damas.

Les ana­lystes étaient par­tagés avant les entre­tiens sur les effets de cette menace russe, et sur sa mise en oeuvre.

« Après deux frappes de l'armée de l'air israé­lienne en Syrie, Neta­nyahu va avoir du mal à dis­suader le pré­sident russe de livrer des armes de défense », avait estimé Boris Dolgov, de l'Institut russe des études orientales.

Pour Viktor Kre­me­niouk, de l'Institut USA-​​Canada de Moscou, Ben­jamin Neta­nyahu, en sou­levant la question des mis­siles, aver­tissait la Russie « qu'Israël détruira ces S-​​300 quand ils seront livrés ».

Les ana­lystes étaient una­nimes à estimer que la livraison effective de ces arme­ments per­fec­tionnés restait une question ouverte.

Il s'agit d'un marché conclu en 2010 pour la livraison de quatre bat­teries de mis­siles S-​​300, com­prenant six rampes de tir et 144 mis­siles d'une portée de 200 kilo­mètres, pour un montant de 900 mil­lions de dollars, d'après des infor­ma­tions de source israé­lienne du Wall Street Journal.

Après son passage à Moscou, John Kerry avait mis en garde contre une livraison « poten­tiel­lement désta­bi­li­sante » pour la région.

Après MM. Kerry et Cameron, le secré­taire général de l'ONU Ban Ki-​​Moon est, lui aussi, attendu en Russie du 16 au 19 mai.

Le pré­sident amé­ricain Barack Obama a exhorté lundi la Russie, dernier soutien du régime de Damas, à infléchir sa position.

La guerre civile en Syrie a fait depuis mars 2011 plus de 94000 morts, selon un bilan révisé mardi à la hausse par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).


[1] voir aussi Georges Mal­brunot, Syrie : un troi­sième raid israélien passé sous silence

[2] voir aussi Charles Enderlin le 05 mai 2013 :

Un changement stratégique fondamental

Ces raids israé­liens ont deux objectifs. Tac­tique : détruire du matériel mili­taire destiné au Hez­bollah.. Mais aussi et surtout stra­té­gique. Depuis des décennies les envois d'armes d'Iran vers la milice shiite au Liban se faisait par Damas. C'était une des prin­ci­pales raisons de l'aide accordée par Téhéran au régime syrien. Assad auto­risait ce cor­ridor par lequel les ira­niens fai­saient tran­siter mis­siles et volontaires.

Au delà du bom­bar­dement d'un entrepôt proche de l'aéroport de Damas, Israël, vient d'envoyer un message à l'Iran et au Hezbollah…ce n'est pas seulement le transfert de matériel syrien vers le Liban qu'Israël ne permet pas mais aussi le transfert de matériel iranien. L'axe logis­tique Téhéran Damas Hez­bollah est coupé.. Et ça, c'est un chan­gement fon­da­mental au niveau de la région. Les ira­niens vont-​​​​ils tenter d'effectuer leurs livraisons par le nord de la Syrie. ce n'est pas exclu. Là inter­vient l'importance d'une coopé­ration entre Israël et la Turquie dans le domaine du ren­sei­gnement. Les deux pays pour­suivent leurs dis­cussion en vue de la reprise des rela­tions. Une délé­gation turque est attendue à Tel Aviv aujourd'hui pour dis­cuter des indem­nités payées par Israël aux familles des morts et des blessés du Marmara.

Pour l'instant, le gou­ver­nement israélien ne prévoit pas de repré­sailles syrienne ou autre et le Premier ministre Ben­jamin Neta­nyahu part comme prévu en Chine pour une visite offi­cielle de cinq jours. Pour parer à toute éven­tualité, Israël a déployé des bat­teries anti­mis­siles "dôme d'acier"à Haïfa et à Safed.

Agence France-​​Presse Moscou, Russie

relayé par La Presse

ajout de notes : CL, Afps


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