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Un an plus tard, l'UE n'a pas tenu ses promesse envers les Palestiniens

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Un an après que les 27 Etats membres de l'UE se sont tous engagés, dans une décla­ration du Conseil des Affaires Etran­gères sans pré­cédent, à contester l'expansion des colonies, les dépla­ce­ments forcés et les démo­li­tions de pro­priétés pales­ti­niennes, l'autorisation de colonies illé­gales a aug­menté et des cen­taines de foyers et de struc­tures pales­ti­niennes ont été détruits en dépit de l'appel de l'UE demandant d'y mettre un terme.

AIDA (Asso­ciation of Inter­na­tional Deve­lopment Agencies), un organe de coor­di­nation qui repré­sente plus de 80ONG d'aide huma­ni­taire et de déve­lop­pement tra­vaillant dans le Ter­ri­toire pales­tinien occupé a publié aujourd'hui un nouveau rapport pressant l'Union Euro­péenne d'accompagner ses décla­ra­tions fermes par des actions afin de contester de manière concrète les poli­tiques du gou­ver­nement Israélien qui créent des condi­tions de vie insou­te­nables pour une grande partie des 150000 Pales­ti­niens vivant sous le contrôle mili­taire et civil d'Israël en Zone C, qui repré­sente 60% de la Cis­jor­danie [1].

Les chances de trouver une solution juste et durable qui per­met­trait aux Pales­ti­niens et aux Israé­liens de vivre en paix et en sécurité deviennent de plus en plus minces au vu de la situation sur le terrain qui ne fait que se dégrader ont averti les ONG.

Plus de 600 maisons ont été construites dans les colonies israé­liennes durant l'année qui vient de s'écouler, alors que 535 maisons et struc­tures appar­tenant à des Pales­ti­niens ont été détruites [2], privant ainsi de foyer ou déplaçant 784 per­sonnes. Environ 30 struc­tures financées par des fonds euro­péens ont été détruites au cours de cette même période [3] et des dou­zaines d'autres, dont des tentes, des citernes d'eau et des enclos d'animaux sont menacées de démolition.

L'Europe s'est tou­jours clai­rement opposée à l'expansion de la colo­ni­sation et aux démo­li­tions de projets pales­ti­niens et euro­péens par Israël. Cependant, cette oppo­sition s'est essen­tiel­lement basée sur des décla­ra­tions, alors que les actions ne sont mises en œuvre que de manière ad hoc et non-​​coordonnée. Si cette situation perdure, les condi­tions de vie des Pales­ti­niens ne vont faire qu'empirer et les inves­tis­se­ments des contri­buables euro­péens seront perdus.

"Il y a à peine un an, les gou­ver­ne­ments euro­péens ont ins­tillé l'espoir qu'ils use­raient col­lec­ti­vement de leur poids poli­tique afin d'améliorer les condi­tions de vie des Pales­ti­niens et faire cesser les vio­la­tions israé­liennes du droit inter­na­tional. Un plus tard, on peut dire que l'Europe risque sérieu­sement de décevoir les Pales­ti­niens, ainsi que les Euro­péens" a déclaré Charles Silva, Directeur-​​Pays d'Action Contre la Faim et Pré­sident d'AIDA.

Alors que les diri­geants euro­péens doivent se réunir lundi 27 mai afin de dis­cuter du pro­cessus de paix au Proche-​​Orient, le rapport "Un bilan décevant : comment l'UE peut agir pour amé­liorer les condi­tions de vie des Pales­ti­niens en Zone C" décrit les mesures qui peuvent et doivent être prises afin de mettre en place des actions concrètes, et non plus seulement des décla­ra­tions, et ainsi per­mettre des évolu­tions posi­tives sur le terrain. Le rapport sou­ligne que l'Europe doit res­pecter l'engagement pris d'augmenter l'aide au déve­lop­pement en Zone C, qui y est plus que néces­saire et inciter le gou­ver­nement israélien à lever les res­tric­tions qui rendent les Pales­ti­niens vul­né­rables aux démo­li­tions et les empêchent de construire des foyers cor­rects, des écoles, des routes, des infra­struc­tures hydrau­liques et des réseaux d'électricité. Ce rapport montre de quelle manière des pays euro­péens ont œuvré afin de pro­téger les com­mu­nautés de la zone C des démo­li­tions en inves­tissant dans des schémas direc­teurs d'aménagement. Même si les auto­rités israé­liennes sont en ce moment même en train d'examiner ces projets, aucun des 32 schémas direc­teurs financés par des fonds euro­péens n'a été entiè­rement validéà ce jour. Le contraste est sai­sissant quand on sait qu'à l'inverse il y a eu depuis mai dernier 1967 nou­veaux appels d'offres pour des construc­tions dans les colonies, quatre fois plus qu'en 2011.

"L'an dernier, les gou­ver­ne­ments euro­péens ont déclaré pour la pre­mière fois qu'il était aussi dans leur propre intérêt de trouver une solution au conflit en Israël et Palestine [4]. S'ils sont sin­cères, ils peuvent et doivent tra­vailler ensemble afin de répondre aux poli­tiques néfastes du gou­ver­nement israélien et sou­tenir les Pales­ti­niens les plus vul­né­rables en Cis­jor­danie" a déclaré Nishant Pandey, Directeur-​​Pays d'Oxfam.

"Israël est res­pon­sable mora­lement et léga­lement du bien-​​être des hommes, femmes et enfants pales­ti­niens qui vivent dans le Ter­ri­toire pales­tinien occupé. Les pays euro­péens ont pour obli­gation de répondre aux vio­la­tions du droit inter­na­tional [5] et faire pression col­lec­ti­vement sur Israël afin de mettre un terme à ces poli­tiques qui freinent le déve­lop­pement pales­tinien." a ajouté Tony Lau­rance, Directeur Exé­cutif de Medical Aid for Palestinians.

Notes aux rédac­tions : Les membres d'AIDA sont dis­po­nibles pour des entre­tiens et peuvent orga­niser des visites de terrain en zone C. Merci de contacter : Magali Rubino, Res­pon­sable Media, OXFAM France, mrubino@​oxfamfrance.​org, +33 (0)630466604 Anne Degroux, Res­pon­sable de la com­mu­ni­cation, ACTIONCONTRELAFAIM | ACF-​​France, adegroux@​actioncontrelafaim.​org, +33 (0)777987206. Rozenn Tanguy, Chargée de Com­mu­ni­cation, CARE France, tanguy@​carefrance.​org, +33 (0)153198761 Nathalie Blin, Chargée des Rela­tions Presse, Han­dicap Inter­na­tional, nblin@​handicap-​international.​fr , +33 (0)660970938 Willow Heske, AIDA Com­mu­ni­ca­tions, willow.​h@​aidajerusalem.​org, + 972 (0) 597133646 ou +972 (0) 546202994


[1] Plus de 60 % du ter­ri­toire de la Cis­jor­danie occupée est classé"zone C", ce qui signifie qu'il tombe sous le contrôle mili­taire et civil complet du gou­ver­nement israélien. On estime que 150000 Pales­ti­niens vivent dans la zone C, avec près de 325000 Israé­liens habitant les colonies, illé­gales au regard du droit inter­na­tional. La zone C abrite cer­taines des com­mu­nautés pales­ti­niennes les plus vul­né­rables qui sont isolées des ser­vices fournis par l'Autorité pales­ti­nienne dans d'autres parties de la Cis­jor­danie. Les Pales­ti­niens de la zone C dépendent mas­si­vement de l'aide huma­ni­taire et au développement.

[2] Les démo­li­tions de struc­tures pales­ti­niennes par le gou­ver­nement israélien sont essen­tiel­lement ordonnées au motif qu'elles ne dis­posent pas de permis de construire, qui sont très durs à obtenir. 94% des demandes de permis de construire pales­ti­niennes ont été rejetées ces der­nières années.

[3] L'Union Euro­péenne ainsi que la France ont condamné la démo­lition par l'armée israé­lienne les 23 et 24 avril dernier de 22 struc­tures dans 8 dif­fé­rentes loca­lités de Cis­jor­danie dont des tentes financées par la France dans la Vallée du Jourdain au titre de son aide huma­ni­taire d'urgence et clai­rement iden­ti­fiables comme telles. Au total, ces démo­li­tions ont forcé le dépla­cement de 28 per­sonnes, dont 18 enfants, et affectés 120 per­sonnes dont 57 enfants.

[4] Le 14 mai 2012, les ministres des Affaires Etran­gères de l'UE ont adopté des recom­man­da­tions sans pré­cédent concernant les poli­tiques israé­liennes dans le Ter­ri­toire pales­tinien occupé. Les ministres euro­péens ont notamment approuvé des recom­man­da­tions spé­ci­fiques afin de per­mettre le déve­lop­pement de la zone C et une amé­lio­ration des poli­tiques d'Israël qui sont en train de porter pré­judice au déve­lop­pement des moyens de sub­sis­tance pales­ti­niens ainsi qu'à la future via­bilité d'un Etat pales­tinien. Ils ont aussi appelé le gou­ver­nement d'Israël à mettre un terme à l'impunité pour les colons cou­pables de vio­lences et à auto­riser l'UEà pour­suivre ses projets de déve­lop­pement dans les com­mu­nautés pales­ti­niennes sans risque de démo­lition. De plus, pour la pre­mière fois, l'UE a déclaré que "mettre un terme au conflit [était] dans l'intérêt européen".

[5] Lors du conseil des Affaires étran­gères de mai 2012, les Etats membres de l'UE ont réaf­firmé que les colonies israé­liennes étaient illé­gales au regard du droit inter­na­tional, non­obstant les déci­sions récentes du gou­ver­nement d'Israël.

Publié par Oxfam


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