Le premier ministre de l'Autorité palestinienne, Rami Hamdallah, a présenté jeudi 20 juin sa démission au président Mahmoud Abbas, moins de trois semaines après sa nomination. Elle ferait suite à des "divergences avec ses deux vice-premiers ministres", a-t-on précisé de source gouvernementale. On ignore pour le moment si cette démission a été acceptée par Mahmoud Abbas.
Décrit comme un homme pragmatique et direct mais au profil un peu effacé, Rami Hamdallah est un membre du Fatah, le principal parti de l'Autorité palestinienne, à l'inverse de son prédécesseur, Salam Fayyad, en poste depuis 2007. Sa désignation début juin avait aussitôt été rejetée par le Mouvement de la résistance islamique, Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis six ans.
Cette démission peut toutefois étonner au vu de son expérience de la scène politique palestinienne : secrétaire général de la commission électorale palestinienne depuis 2002, il a à ce titre supervisé l'organisation des élections présidentielles palestiniennes en 2005 puis parlementaires en 2006 , les secondes ayant donné la victoire au Hamas.
Né en 1958à Anabta, près de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie, M. Hamdallah a fait ses études à l'université de Lancaster, au Royaume-Uni, où il a obtenu un doctorat en linguistique appliquée. Président de l'université Al-Najah de Naplouse depuis août 1998, il est également président du conseil d'administration de la Bourse palestinienne, et c'est un proche de Munib Al-Masri, le milliardaire palestinien et magnat de la holding d'investissement Padico.
Début juin, il avait remplacé Salam Fayyad avec les regrets unanimes des capitales occidentales, mais pas une larme de la part des responsables des partis palestiniens, le Fatah et le Hamas, pas plus que de Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne. Pendant les années fastes, de mi-2009à2011, Salam Fayyad a été un accélérateur de la croissance économique dont profite la Cisjordanie.
Publié par Le Monde