
"Je me présente, je suis étudiante palestinienne en France depuis 2010 ; j'ai ma carte de séjour qui indique la Palestine comme mon pays.
J'ai commencé mon stage à l'université en janvier 2012 ; parfois nous faisons des expériences avec de grands laboratoires scientifiques internationaux en France. Il faut donc remplir un formulaire de demande sur leur site web ; gros problème car la Palestine ne figurait pas dans leur base de données. On m'a demandé de m'inscrire en écrivant un autre pays comme le Liban ,la Syrie ou la Jordanie. J'ai refusé et à force d'insistance, ils ont enfin accepté que je sois inscrite en tant que palestinienne.
En juin 2012,j'ai été acceptée pour faire mon doctorat à l'université mais j'ai rencontré le même problème d'inscription car, là non plus, la Palestine ne figure pas dans la base de données et cela posait des difficultés pour établir mon contrat de travail. Après une longue discussion, on a accepté que ma nationalité soit inscrite.
Début 2013, donc après le vote favorable de la France à l'ONU pour l'admission de la Palestine comme membre et après avoir obtenu ma nouvelle carte de séjour scientifique, j'avais le droit de transformer mon permis de conduire palestinien en un permis français mais encore une fois, cela m'a été refusé car la Palestine n'est pas prise en compte dans la procédure de changement de permis.
Il y a quelques semaines,mon porte-feuille m'a été dérobé. Je suis allée au commissariat de ma ville faire une déclaration et encore une fois la Palestine ne figurait pas dans la base de données. Le policier m'a dit qu'il allait écrire pays indéterminé ou Israël-territoire palestinien. Il a donc été possible de mettre Gaza comme ma ville et ma nationalité comme palestinienne."
Les évènements relatés dans ce témoignage d'une jeune palestinienne se sont déroulés avant et après le vote favorable de la France du 29/11/2012 en faveur de l'admission de la Palestine à L'ONU. C'est comme si rien n'avait changé pour l'administration française !