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Les com­pa­gnies de télé­phonie mobile israé­liennes paient les colonies de Cis­jor­danie pour l'utilisation de terres privées appar­tenant aux Palestiniens

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[La colonie de] Beit El reçoit des mil­liers de shekels chaque mois pour le maintien d'équipement sur des terres qui sont hors de sa juri­diction ; l'Administration civile vient d'émettre des ordres de démo­lition de tous les bâti­ments et mobile-​​homes, et aussi du mât de Pele­phone auquel sont fixées les antennes.

Les com­pa­gnies de télé­phonie mobile israé­liennes paient au conseil muni­cipal de la colonie de Beit El, en Cis­jor­danie, des mil­liers de shekels (1E= 5NIS) pour le maintien d'équipements de télé­com­mu­ni­cation sur des terres privées pales­ti­niennes qui se trouvent hors de la juri­diction de la colonie.

Selon une esti­mation, le conseil local de Beit El aurait au bas mot reçu des cen­taines de mil­liers de shekels pendant les 13 der­nières années pour main­tenir deux struc­tures de télé­com­mu­ni­cation à Jabel Artis. L'une d'elles appar­tient à Partner et Mobile Hot (ancien­nement Mirs), l'autre à Pele­phone et Cellcom.

Ces paie­ments ont été révélés quand Partner a pré­senté une pre­mière réponse à une pétition déposée par des Pales­ti­niens qui exi­geaient l'évacuation des bâti­ments construits sur leurs terres à Jabel Artis.

La pétition à la Cour suprême a été déposée le 4 juin (2013) par les avocats Husaam Younes et Kamel Natour au nom de six Pales­ti­niens du village de Dura al Qar'a et du chef du conseil de village.

Ils exigent que soient enlevés de leurs terres neuf bâti­ments, une tren­taine de mobile-​​homes, un réservoir d'eau, les deux centres de com­mu­ni­cation et la clôture qui entoure la zone. Les neuf bâti­ments font partie de Ulpana où cinq bâti­ments ont déjàétéévacués et déman­telés l'an dernier, suite à une pétition déposée en 2008 par d'autres habi­tants de Dura al Qar'a et sur ordre de la Cour suprême. L' Admi­nis­tration civile a émis des ordres de démo­lition pour tous les bâti­ments et mobile-​​homes et du mât de Pele­phone auquel sont fixées les antennes.

Partner fut la pre­mière com­pagnie à construire des équi­pe­ments sur ce site –qui appar­tient au défunt Zagloul Hassan –  début 2000. Selon des docu­ments légaux pré­sentés par les avocats de Partner, Cohen et Orly Vidan, Partner a signé un contrat avec le conseil muni­cipal de Beit El le 18 juillet 2000, qui stipule que "Partner est autoriséà uti­liser le terrain en contre­partie d'un loyer mensuel." Dans leur réponse à la pétition de Jabel Artis, les avocats ont ajouté que Partner avait effec­ti­vement versé de l'argent chaque mois au conseil de la colonie pendant les 13 der­nières années.

Selon leur réponse, l'Administration civile a émis des permis pour l'équipement de com­mu­ni­cation, tout comme le res­pon­sable du Ministère de pro­tection de l'environnement en charge du suivi des radia­tions non-​​ionisantes.

En mai 2006, Mirs (aujourd'hui Hot Mobile) a ins­tallé son équi­pement sur le site, tou­jours sur des ter­rains appar­tenant à Hassan. En réponse à la pétition, Pele­phone a déclaré avoir ins­tallé le mât en 2003 (l'ordre de démo­lition indique qu'il a étéérigé en 2004) après avoir également signé un contrat avec le conseil de Beit El . Les avocats Guy Tsafrir et Ron Schwartz, au nom de Pele­phone, ont déclaré qu'il s'agit d'un mât tem­po­raire "placéà Pisgat Ya'akov près de Beit El … confor­mément au permis du pro­prié­taire du terrain– le conseil muni­cipal de Beit El."

Le conseil de Beit El a refusé de répondre aux ques­tions de Haaretz le 11 juillet, à propos des paie­ments reçus des opé­ra­teurs télé­pho­niques au fil des années. Il a aussi refusé de faire des com­men­taires sur l'utilisation de terres hors de sa juri­diction, dont il n'est pas propriétaire.

Des porte-​​parole de Pele­phone et Partner ont affirmé qu'ils ne don­naient pas de détails sur leurs contrats com­mer­ciaux. Mais une source à Partner a indiquéà Haaretz dimanche (15 juillet 2013) que des accords de location de ce type sont ouverts à négo­ciation et qu'il n'existe pas de tarifs fixes.

Selon Amitai Ziv dans le Marker le 10 janvier 2012, les sommes pour ce type d'accords vont de 4000à6000 shekels mensuels.

Les deux opé­ra­teurs, le conseil muni­cipal de Beit El et l'Etat ont demandé que la pétition soit rejetée d'emblée, in limine. Partner, Pele­phone et le conseil de Beit El mettent en avant la durée consi­dé­rable qui s'est écoulée depuis la construction des bâti­ments et des mâts de com­mu­ni­cation. De plus, ils affirment que c'est devant un tri­bunal civil que la pétition devrait être présentée.

Les com­pa­gnies de télé­phonie mettent aussi en avant la valeur sécu­ri­taire des mats et les coûts de construction énormes.

Les avocats de Partner affirment également que les Pales­ti­niens n'ont pas prouvé qu'ils étaient pro­prié­taires de la terre et l'avocat Akiva Syl­vetzky, qui repré­sente la colonie de Beit El, affirme en outre qu'il serait dif­ficile pour les plai­gnants de le prouver.

D'après Syl­vetzky, les papiers offi­ciels concernant l'héritage de la par­celle où les mâts furent ins­tallés semblent avoir étéémis par l'Autorité pales­ti­nienne mais ils portent la date de novembre 1979. Natour a répondu que le plai­gnant est le fils et héritier du pro­prié­taire qui est inscrit dans les archives du cadastre. Selon Natour, les docu­ments furent imprimés par l'Autorité pales­ti­nienne sur la base des archives de 1979 et il s'agit donc d'un dossier valide et légitime.

Syl­vetzky a ajouté que même si les plai­gnants prou­vaient qu'ils sont pro­prié­taires de la terre, le conseil de Beit El pourrait arguer que la loi de pres­cription a déjàété adoptée.

Il a également noté que le gou­ver­nement avait financé le déve­lop­pement d'une partie de la par­celle "alors que le gou­ver­nement encou­ra­geait la colo­ni­sation de la région."

Les défen­deurs n'ont pas réagi à l'affirmation que la terre est en fait située à plu­sieurs cen­taines de mètres à l'extérieur de la juri­diction du conseil local.

Les docu­ments de pro­priété pour la plupart des terres dans la région de Ramallah furent enre­gistrés sous la domi­nation jor­da­nienne et c'est l'Administration civile qui détient tous les dos­siers d'enregistrement. Younis affirme que la loi de pres­cription ne s'applique pas a ces terres là.

La pétition actuelle et l'ancienne pétition de Dura al Qar'a (déposée par Yesh Din) sont basées sur des infor­ma­tions révélées par Dror Etkes, qui com­mença à faire des recherches sur le vol de terres par les colonies en 2002, à l'époque où il tra­vaillait pour l'ONG Peace Now. Les docu­ments qu'il a trouvés sur Jabel Artis montrent clai­rement que la terre y est la pro­priété des Pales­ti­niens et dûment enregistrée.

Publié par Haaretz

Traduction CL


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