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Sauvez les Garçons de Hares : 5 enfants pales­ti­niens menacés d'emprisonnement à vie sans preuve d'un quel­conque crime attesté

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Le contenu de l'article suivant est tiré du site de la Cam­pagne pour les Garçons de Hares (http://​haresboys​.word​press​.com/), une source essen­tielle sur un cas important relatif à la cri­mi­na­li­sation de la jeu­nesse pales­ti­nienne, les ravages de l'emprisonnement, les tri­bunaux mili­taires d'apartheid, et l'injustice de l'occupation. Pour une infor­mation sup­plé­men­taire, les mises à jour et les alertes pour les actions : http:// haresboys.wordpress.com(http: haresboys​.word​press​.com/)

Le site Internet contient aussi une impor­tante analyse de la cou­verture raciste des media israé­liens (http:haresboys.wordpress.com/media/israeli-media-coverage-lynch-mob/) et un appel à l'action (http:haresboys.wordpress.com/2013/06/15/take-action/).

Mohammed Suleiman, Ammar Souf, Mohammed Kleib, Tamer Souf et Ali Shamlawi sont les cinq garçons du village pales­tinien d'Hares, détenus dans les prisons israé­liennes sous le coup de 25 chefs d'accusation de ten­tative de meurtre par jets de pierres allégués, sans la moindre preuve. Les garçons ont été qua­lifiés de “ter­ro­ristes” avant qu'une quel­conque enquête objective ait eu lieu. Ils ont été condamnés dans les médias israé­liens (http:// haresboys​.word​press​.com/​m​e​d​i​a​/​i​s​r​a​e​l​i​-​m​e​d​i​a​-​c​o​v​e​r​a​g​e​-​l​y​n​c​h​-mob/) comme cou­pables même avant d'avoir “avoué” sous la torture d'avoir jeté des pierres. Toute espèce de justice leur a été refusée dans le système israélien de tri­bunaux militaires (http://​haresboys​.word​press​.com/mili… urts/​) qui reconnaît cou­pables les enfants pales­ti­niens à un taux de 99,7 %, sans dif­fé­rence avec les pires des régimes tota­li­taires dans le monde au 20ème siècle.

L'accident de voiture

A environ 18 h 30 le jeudi 14 mars 2013, une voiture s'est écrasée sur l'arrière d'un camion sur la Route 5 dans le Gou­ver­norat de Salfit, en Palestine occupée. La conduc­trice et ses trois filles ont été blessées, dont l'une – griè­vement. La conduc­trice, Adva Biton, retournait à la colonie illégale de colons israé­liens de Yakir quand l'accident s'est produit. Elle a plus tard soutenu que l'accident était du aux jets de pierres sur la voiture par de jeunes Pales­ti­niens. Le conducteur du camion, ayant témoigné immé­dia­tement après l'accident qu'il s'était arrêtéà cause d'un pneu à plat, a ensuite changé d'avis et a déclaré avoir vu des pierres près de la route.

Il n'y a eu aucun témoin de l'accident de voiture. Per­sonne n'a vu d'enfants ou de jeunes jetant des pierres ce jour-​​là.

Les arrestations

Au petit matin du ven­dredi 15 mars 2013, des soldats israé­liens masqués, cer­tains avec des chiens d'attaque, ont envahi le village de Hares, qui est proche de la Route 5. Plus de 50 soldats ont brisé les portes des maisons des vil­la­geois, en demandant où se trou­vaient leurs fils ado­les­cents. Dix garçons ont été arrêtés cette nuit-​​là, les yeux bandés, menottés, et trans­férés vers un lieu inconnu. Les familles n'ont pas été mis au courant des mau­vaises actions allé­guées de leurs fils.

Deux jours plus tard, une seconde vague d'arrestations vio­lentes a eu lieu. Vers environ 3 heures du matin, l'armée israé­lienne, accom­pagnée par la Shabak (ser­vices secrets israé­liens), est entrée dans les maisons de 3 ado­les­cents pales­ti­niens. Ils avaient une morceau de papier avec leur nom en hébreu. Après avoir ras­semblé de force tous les membres de la famille dans une pièce, leur avoir enlevé leur télé­phone, pour qu'ils ne puissent pas appeler à l'aide, et les avoir inter­rogés, les soldats ont menotté leurs fils, tous âgés de 16-​​17 ans.

“Embrasse et étreins ta mère pour lui faire tes adieux” a dit un agent de la Shabak à un garçon. “Tu pourrais ne jamais la revoir.”

Une semaine plus tard, des jeeps de l'armée israé­lienne sont à nouveau entrés dans le village et ont arrêté plu­sieurs garçons , qui étaient juste revenus de l'école. Les soldats les ont tous alignés, y compris un garçon de 6 ans, et ont menacé d'une arme à feu leur oncle qui a intercédé pour que les soldats relâchent au moins les enfants les plus jeunes. L'armée a ensuite choisi 3 garçons au hasard, leur a attaché les mains der­rière le dos, leur a bandé les yeux et les a emmenés. Les familles n'ont pas été informées ni des allé­ga­tions contre leurs enfants, ni de l'endroit exact où ils se trouvaient.

A total, 19 garçons, des vil­lages voisins de Hares et Kifl Hares ont été arrêtés en relation avec l'accident de voiture des colons. Aucun d'eux n'a été aupa­ravant impliqué dans une his­toire de jet de pierres. Après des inter­ro­ga­toires vio­lents, la plupart des mineurs ont été relâchés, sauf cinq d'entre eux, qui sont restés à Megiddo, une prison israé­lienne pour adultes. Ce sont les garçons de Hares.

L'interrogatoire

Les garçons arrêtés ont été soumis a une suite de vio­lences et mauvais trai­te­ments qui peuvent être consi­dérés comme des tor­tures. En détention, ils ont été main­tenus en détention au secret pendant plus de deux semaines. Un garçon, depuis relâché, a décrit (http://:haresboys.files.wordpress.com/ 2013/06/hrr451.pdf) sa cellule : un trou sans fenêtre, de 1 m de large et de 2 m de long ; il n'y avait pas de matelas ou de cou­verture sur les­quels dormir ; les ins­tal­la­tions sani­taires étaient sales ; les six lampes étaient allumées en per­ma­nence, amenant l'enfant à perdre la notion de l'heure ; il a eu l'impression que la nour­riture le rendait malade. La pré­sence d'un avocat a été refusée au garçon ; il a été interrogé bru­ta­lement trois fois pendant trois jours, et relâché fina­lement après n'avoir pas été jugé cou­pable lors du procès.

Les autres garçons ont fait état à leurs avocats de trai­te­ments abso­lument sem­blables. Ils ont “avoué” avoir jeté des pierres, après avoir été vic­times de vio­lences à plu­sieurs reprises en prison et pendant les interrogatoires.

Les accusations

Les cinq garçons de Hares sont chacun sous le coup de 25 chefs d'accusation de ten­tative de meurtre, appa­remment 1 chef d'accusation pour chaque pierre qu'ils sont pré­sumés avoir jetée sur les voi­tures qui pas­saient. L'accusation israé­lienne met l'accent sur le fait que les garçons avaient consciemment eu l'“intention de tuer” . Elle demande la peine maximum pour ten­tative de meurtre : de 25 ans de prison à l'emprisonnement à vie.

Le dossier d'accusation repose sur les “aveux “ des garçons, qui ont été obtenus sous la torture, et sur 61“témoins”, dont cer­tains avancent que leur voiture a été endom­magée par des pierres le même jour sur la Route 5. Ceux-​​ci ne se sont révélés qu'après que l'accident de voiture ait béné­ficié d'une large cou­verture média­tique en tant qu' “acte ter­ro­riste”, et que le premier ministre israélien Benyamin Neta­nyahu ait annoncé, après l'arrestation des garçons, qu' “il avait attrapé les ter­ro­ristes qui ont fait cela”.

Les autres “témoins”comprennent la police et la Shabbak, qui n'étaient même pas pré­sentes à cet endroit à ce moment-​​là. Il n'est pas clair de savoir si les 61“témoins” ont été cor­rec­tement inter­rogés et si leurs récla­ma­tions ont été vérifiés avec les enre­gis­tre­ments en video-​​surveillance, et avec les donnés sur l'admission à l'hôpital, ou même si les dom­mages allégués ont été pho­to­gra­phiés ou attestés d'une autre façon. Une telle infor­mation n'est tou­jours pas acces­sible aux avocats des garçons.

Les implications

Si les garçons sont condamnés, ce cas devrait créer un pré­cédent légal qui auto­ri­serait les mili­taires israé­liens à condamner tout enfant pales­tinien ou tout jeune de ten­tative de meurtre dans les cas de jets de pierre.

Les garçons sont main­tenant âgés de 16-​​17 ans. Si les mili­taires israé­liens par­ve­naient à leurs fins, les garçons ne ren­tre­raient chez eux et dans leur famille qu'à l'age –au mieux-​​ de 41 ans. Cinq jeunes vies brisées sans preuve de leur culpa­bilité est un crachat sur nos prin­cipes communs de justice en tant qu'être humains.

(traduit de l'anglais par Y. Jardin, du GT sur les prisonniers)


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