Fares Ziad, avocat d'Addameer, Association de Soutien aux Prisonniers et de défense des Droits de l'Homme, a récemment rendu visite à trois des douze prisonniers politiques palestiniens actuellement en grève de la faim dans les prisons israéliennes. Ziad a confirmé que la santé de tous les trois continue à se dégrader rapidement, avec un gréviste de la faim sauvagement battu par des soldats israéliens. Tous les trois sont en grève de la faim depuis 99 jours.
Les 4, 5 et 6 août, Ziad a rendu visite à Mohammad Rimawi à l'Hôpital de Suroka à Beer Sheva et a confirmé que Rimawi a arrêté le 4 août de prendre des vitamines, de l'eau et des sels minéraux. Rimawi souffre de graves problèmes des fonctions hépatique et rénale, d'une faiblesse générale, de fatigue et de vertiges et est incapable de marcher sans être aidé.
Le 5 août Mohammad a été informé qu'il serait déplacé vers une autre section à l'intérieur de l'hôpital. Après avoir demandé les raisons du déplacement évoqué, Rimawi a eu les mains et les jambes enchaînées et a ensuite été jeté sur le sol et sauvagement battu par cinq soldats qui le gardaient. Ziad a confirmé que les contusions de Rimawi sont encore clairement visibles.
A la suite de l'agression, Mohammad a été déplacé vers une autre section à l'intérieur de la Prison et enchaînéà son lit. Il a ensuite reçu la visite d'un officier israélien qui l'a menacé de le nourrir de force s'il continuait sa grève de la faim, tandis qu'il le menaçait aussi de le mettre en isolement à la prison de Ramon sans lui apporter de soins médicaux jusqu'à ce qu'il meure dans sa cellule. Quand Rimawi a parléà l'officier de la récente attaque, il lui a été répondu qu'il ne s'en souciait nullement et qu'ils pouvaient le traiter avec violence et force, en raison du manque d'attention internationale à son cas, particulièrement de la part de la Jordanie.
Rimawi a conséquemment parlé au chef du service de l'hôpital où il est détenu des menaces qui lui ont été proférées par l'officier israélien. Le fonctionnaire de l'hôpital qui est aussi un médecin a dit à Rimawi qu'aussi longtemps qu'il reste conscient personne ne peut le nourrir de force, mais qu'une fois qu'il perdra conscience les médecins pourront faire n'importe quoi pour le maintenir en vie, même sans l'autorisation de Rimawi.
M. Fares a aussi rendu visite à Abdullah Barghouthi qui est actuellement détenu à l'hôpital d'Affoulah. Il demeure dans un état de santé critique et souffre de nombreuses maladies parmi lesquelles des problèmes hépatiques, une faible pression artérielle et des migraines constantes. Il est aussi incapable de marcher sans être aidé et il ne prend que de l'eau, du sel et des suppléments minéraux. Barghouthi est actuellement enchaînéà son lit par la main droite et le pied gauche et est gardé par trois soldats israéliens. Comme son compagnon gréviste de la faim, Barghouthi a été menacé d'être nourri de force, dans le cas où il tomberait dans le coma.
Son compagnon gréviste de la faim Ala'a Hammad est aussi détenu à l'hôpital de Suroka à Beer Sheva et jusqu'à une date récente était détenu dans la même pièce que Mohammad Rimawi. Hammad demeure dans un état de santé critique. Le 5 août Hammad s'est évanoui et est resté inconscient pendant cinq heures, sans que les gardes n'appellent un docteur. Après avoir finalement reçu des soins, Hammad a repris conscience.
Tous les trois prisonniers possèdent la nationalité jordanienne et revendiquent d'être libérés des prisons israéliennes pour purger le reste de leur peine en Jordanie conformément aux accords antérieurs entre Israël et la Jordanie. Addameer appelle à nouveau la communauté internationale à intervenir immédiatement pour sauver les vies de tous les grévistes et à faire pression sur Israël pour qu'il respecte ses obligations juridiques. Addameer condamne le traitement auquel sont soumis les grévistes de la faim, particulièrement les violences physiques et les menaces d'alimentation forcée, ce qui selon la Déclaration de Malte de l'Association Médicale Mondiale n'est jamais acceptable d'un point de vue éthique.
(traduit de l'anglais par Y. Jardin, membre du GT prisonniers de l'AFPS)
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Ecrivez au gouvernement israélien, aux autorités militaires et judiciaires et réclamez la libération des prisonniers en grève de la faim.
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