Comme tous les ans, le stand de l'AFPS a été un lieu de contacts et de rencontres privilégié pour des amis, des militants et des personnes demandeuses d'information sur la Palestine et une belle vitrine de l'association. Nos pétitions pour l'abrogation de la circulaire Alliot-Marie, contre le plan Prawer ou la carte postale à l'adresse de Laurent Fabius pour l'interdiction des produits des colonies ont totalisé plusieurs milliers de signatures.
Sahar Francis, directrice d'Adameer
Le débat du dimanche après-midi sur notre stand fut un moment particulièrement fort et émouvant. Nous y recevions, pour un débat animé par Jean-Claude Lefort, nos amis Fadwa Barghouti, Sahar Francis, directrice d'Adameer la grande ONG palestinienne de défense des prisonniers, et Majed Bamia en charge du dossier des prisonniers au Ministère palestinien des Affaires étrangères. Tous ont insisté sur l'importance de ce moment politique où la question des prisonniers, du fait de leur propre lutte, s'est imposée au premier plan de l'agenda politique palestinien. Instrument de chantage entre les mains des dirigeants israéliens pour tenter de casser la résistance d'un peuple, elle révèle en réalité la faiblesse profonde et l'inhumanité de l'oppresseur. Elle peut donc se transformer en un puissant levier au service de la lutte nationale. Déjà la campagne de parrainage menée par l'AFPS, qui doit continuer à se développer et s'élargir au delà de la France, est un soutien et un encouragement précieux. Se prépare, depuis la Conférence « Freedom and Dignity » d'avril dernier à Ramallah, une campagne internationale pour la libération des prisonniers à travers la figure emblématique de Marwan Barghouti. Taoufiq Tahani a dit au nom de l'AFPS que Marwan était, comme président du groupe d'amitié France Palestine au Conseil législatif palestinien, un symbole fort, non pas d'un parti, mais de l'unité de tout le peuple palestinien. Et que l'AFPS prendrait bien sûr toute sa place dans une telle campagne. Jean-Claude Lefort, qui a tant fait pour mettre en lumière la question des prisonniers en animant le comité de soutien à Salah, (Salah qui était justement parmi nous dimanche pendant le débat), sut conclure le débat sous les applaudissements en citant le Chant des partisans « C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères …» Ces paroles étaient celles d'un gaulliste. De quoi nous inspirer pour mener une campagne rassembleuse et déterminée.
La veille, le débat « Agir contre la colonisation »était animé par Claude Léostic, présidente de la Plateforme des ONG pour la Palestine avec les représentants d'organisations syndicales, la CGT avec Pierre Coutaz et Solidaires avec Christian Pigeon (le représentant de la FSU n'ayant pu être présent). Ce fut l'occasion, six mois après le colloque dont l'AFPS avait pris l'initiative au Sénat, de revenir sur les conditions dans lesquelles des organisations de défense des salariés peuvent se mobiliser sur des questions internationales, questions de droit et d'éthique. Un combat, qui pour n'être pas d'emblée évident, est assumé et jugéà la fois possible et nécessaire par ces syndicats, le cas d'Orange et de son partenariat avec un opérateur israélien instrument actif de la colonisation, étant, de ce point de vue, spécialement significatif. Un combat qui s'articule évidemment avec celui mené par la Plateforme pour le repérage et l'interdiction des produits des colonies, comme avec celui qui s'engage maintenant autour des nouvelles « Lignes directrices » de l'UE.
Claude Léostic, entourée de Pierre Coutaz (CGT) et Christian Pigeon (Solidaires)