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Un an après le cessez-​​le-​​feu à Gaza, une embellie éco­no­mique pour les Pales­ti­niens se fait tou­jours attendre

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Une nou­velle crise se profile alors que la pénurie d'électricité s'aggrave. Un an après le cessez-​​le-​​feu entre le Gou­ver­nement d'Israël et le Hamas, l'embellie éco­no­mique attendue par la popu­lation de Gaza n'est tou­jours pas au rendez vous, sou­ligne aujourd'hui Oxfam. "La visite de François Hol­lande a encore une fois montré que le sort de la popu­lation gazaouie, soumise au blocus depuis plus de six ans, n'intéresse abso­lument pas la com­mu­nauté inter­na­tionale. En deux jours et demi de visite, entre Tel Aviv, Jéru­salem et Ramallah, François Hol­lande n'a pas une seule fois évoqué le blocus de Gaza, et a for­tiori a "oublié" de le condamner… C'est un rendez-​​vous manqué avec le droit inter­na­tional huma­ni­taire.", a déploré Nicolas Vercken d'Oxfam France. Malgré les enga­ge­ments pris lors du cessez-​​le-​​feu de faci­liter la cir­cu­lation des per­sonnes et le transfert des mar­chan­dises depuis et vers Gaza, 1,7 million de per­sonnes sont tou­jours sou­mises au blocus israélien et lar­gement coupées du monde exté­rieur. Les expor­ta­tions de Gaza auto­risées par Israël ont chuté de moitié depuis 2012 et les pécheurs et agri­cul­teurs pales­ti­niens conti­nuent de voir leur accès aux zones les plus pro­duc­tives consi­dé­ra­blement réduit.

Glo­ba­lement, ces der­niers 12 mois ont été la période la plus calme en termes d'incidents sécu­ri­taires depuis dix ans. Cependant, les vio­la­tions conti­nuent. Cette année, Israël a été res­pon­sable de plus de 300 inci­dents de tirs à balles réelles aux fron­tières et sur les eaux – dont la moitiéà l'encontre de pêcheurs en mer – et les fac­tions pales­ti­niennes ont tiré plus de 140 roquettes arti­sa­nales en direction d'Israël.

Gaza est aujourd'hui confrontée à une nou­velle crise alors qu'il devient dif­ficile de faire face à une aggra­vation de la pénurie d'électricité, avec seulement près de 40% du car­burant néces­saire ren­trant à Gaza quo­ti­dien­nement, et ce à un prix deux fois plus élevé qu'auparavant. Les cou­pures de courant de 12à16 heures par jour réduisent la four­niture de ser­vices de base tels que la santé ou l'eau, impactant ainsi une éco­nomie déjà vul­né­rable. Cette semaine, une des plus impor­tantes sta­tions de pompage de Gaza a manqué de car­burant et plu­sieurs mil­liers de litres d'eaux usées se sont déversés dans les rues. Avec le blocus israélien, la popu­lation appauvrie de Gaza n'a d'autre choix que d'utiliser les tunnels égyp­tiens afin de faire rentrer de la nour­riture, du car­burant et des maté­riaux de construction moins chers. La fer­meture par le gou­ver­nement égyptien de la plupart des tunnels depuis juillet 2013 a exa­cerbé une situation déjà précaire.

"Les gens à Gaza luttent pour trouver du travail et nourrir leurs familles alors que le blocus se poursuit. L'optimisme d'il y a un an s'essouffle, et une sécurité sur le long terme pour les civils, tant à Gaza qu'en Israël, ne pourra devenir réalité que si celle-​​ci s'accompagne d'un déve­lop­pement et de réelles pers­pec­tives éco­no­miques.", sou­ligne Nishant Pandey, directeur d'Oxfam pour le Ter­ri­toire Pales­tinien occupé et pour Israël.

Lors des dix pre­miers mois de 2013, seuls 111 convois com­mer­ciaux d'exportations ont quitté Gaza, contrai­rement aux 254 en 2012, et aux plus de 5000 l'année pré­cédant l'imposition du blocus. Les expor­ta­tions cette année seraient, d'après les pré­vi­sions, les plus faibles depuis 2009, tandis que les impor­ta­tions n'atteignent que la moitié du niveau d'avant le blocus.

Plus de 80% de la popu­lation gazaouie néces­sitent une aide huma­ni­taire. Il est éga­lement prévu que 65% des familles seront en situation d'insécurité ali­men­taire d'ici la fin de l'année – soit 44% de plus qu'en 2011. Deux tiers de la popu­lation de Gaza est appro­vi­sionnée aujourd'hui en eau propre seulement une fois tous les trois ou quatre jours.

Les res­tric­tions sur l'accès conti­nuent d'avoir un effet dévas­tateur sur les moyens de sub­sis­tance et l'économie. Les pécheurs sont uni­quement auto­risés à pécher jusqu'à6 miles nau­tiques des côtes, tandis que les agri­cul­teurs ne peuvent se rendre sur un grand nombre des terres fer­tiles proches de la clôture de sécurité entre Israël et Gaza.

Plu­sieurs mil­liers de tra­vailleurs du secteur de la construction ont perdu leur emploi depuis juillet, alors que la dis­po­ni­bilité de maté­riaux de construction a été réduite à un tiers de son niveau d'avant le blocus. Le secteur de la construction avait été jusqu'à présent une des seules indus­tries qui avait réussi à se déve­lopper malgré le blocus. On s'attend à ce que le taux de chômage à Gaza aug­mente au-​​delà de 40% d'ici la fin de l'année.

Seuls entre 300000 et 400000 litres de car­burant par jour par­viennent à entrer à Gaza aujourd'hui par les points de pas­sages offi­ciels – bien en dessous du million de litres par jour qui ren­trait par les tunnels et qui est néces­saire afin d'approvisionner les cen­trales élec­triques, les hôpitaux, les centres de trai­te­ments des eaux usées et les ménages de Gaza. Les divi­sions intra-​​palestiniennes conti­nuent et les contraintes bud­gé­taires ont aggravé les res­tric­tions sur les entrées de car­burant à Gaza du fait du seul blocus.

Oxfam appelle ins­tamment les auto­rités israé­liennes à auto­riser la cir­cu­lation des biens et des per­sonnes pales­ti­niennes entre Gaza, la Cis­jor­danie et Jéru­salem Est, ainsi qu'à mettre fin aux tirs à l'encontre de pêcheurs et agri­cul­teurs. L'ONG demande éga­lement au gou­ver­nement égyptien qu'il assure la réou­verture de points de passage offi­ciels à Rafah pour des flux de per­sonnes et mar­chan­dises pales­ti­niennes. Oxfam sou­tient un règlement global et négocié du conflit basé sur le droit international.

Publié par Oxfam


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