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Mettre l'arsenal nucléaire israélien à l'ordre du jour

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Israël vient de dérouler le tapis rouge pour François Hol­lande pour le récom­penser de sa position « ferme » sur le nucléaire iranien, après la réunion de Genève marquée par la volonté de l'Iran et des Etats-​​Unis d'aboutir à un com­promis sur le pro­gramme nucléaire iranien. Zone de grande concen­tration d'armes de des­truction massive (ADM) où leur pro­li­fé­ration est la plus sus­cep­tible d'engendrer leur uti­li­sation, le Moyen-​​Orient, par son paroxysme de ten­sions tend à s'acheminer vers une issue catastrophique.

Mais trois évé­ne­ments sont en train de modifier la donne et de créer les pré­con­di­tions d'une déses­calade, ouvrant la voie à des solu­tions diplo­ma­tiques et poli­tiques des conflits dans la région, y compris de la question palestinienne.

Le premier est la décision de la Confé­rence de révision du TNP (Traité de non pro­li­fé­ration des armes nucléaires) de 2010 de lancer un pro­cessus de création d'une zone exempte d'armes de des­truction massive (ADM) au Moyen-​​Orient. Il aura fallu 50 ans pour que ce concept soit envisagé concrè­tement avec la décision d'organiser une confé­rence à Hel­sinki en 2012. En sou­tenant cette décision, Obama montre sa volonté d'ouvrir une nou­velle période dans les rela­tions des Etats-​​Unis avec le monde arabo-​​musulman et avec Israël.

Le second c'est l'utilisation d'armes chi­miques par Assad contre la popu­lation syrienne. La démons­tration est alors faite que l'armement non conven­tionnel dans la région n'est pas perçu comme un moyen de dis­suasion mais comme un outil opé­ra­tionnel d'ordre tac­tique. L'Etat syrien a alors été contraint d'accepter un pro­cessus de déman­tè­lement de son stock d'armes chimiques.

Le troi­sième c'est l'existence d'un com­promis pro­bable, entre l'Iran, les Etats-​​Unis et l'Europe sur la question du pro­gramme nucléaire iranien. Les Etats-​​Unis ont fait le choix stra­té­gique d'un rap­pro­chement avec l'Iran et la France ne pourra pas le bloquer longtemps.

Et par une ruse de l'histoire ces trois évé­ne­ments ont mis à jour ce qu'on voulait occulter : l'existence au Moyen-​​Orient d'un pays, Israël, devenu un baril de poudre, bourré d'armes de des­truction massive (ato­miques , bio­lo­giques et chi­miques) dont il refuse toute remise en cause. En effet, Israël refuse d'adhérer aux conven­tions inter­na­tio­nales qui inter­disent la pos­session de ce type d'armes et reste le seul pays de la région à ne pas être partie pre­nante du TNP.

Le pro­cessus de déses­calade que consti­tuent ces trois évé­ne­ments, est com­battu par Israël : Seule puis­sance nucléaire de la région, il refuse de par­ti­ciper à la confé­rence d'Helsinki, il ne ratifie pas la convention sur les armes chi­miques, et, en posant des condi­tions inac­cep­tables pour Téhéran, il veut empêcher tout com­promis politique.

Pourquoi cette poli­tique du refus ? Certes, c'est le refus de perdre son monopole nucléaire dans la région. Aujourd'hui l'urgence pour Israël est de ne pas perdre l'argument de la « menace exis­ten­tielle » ira­nienne. En effet, n'ayant plus sa sécurité menacée, Israël est en passe de perdre le pré­texte lui per­mettant de démontrer la nécessité de la solution mili­taire contre l'Iran. Il craint alors le retour comme priorité dans l'agenda inter­na­tional du règlement poli­tique de la question palestinienne.

Or les efforts actuels pour mettre un terme aux projets nucléaires de l'Iran ne sont pas dura­blement cré­dibles tant que d'autres Etats dans la région se verront auto­risés à avoir des ADM. En clair, la « bombe » ira­nienne n'a de sens que par rapport à ceux qui l'ont, en par­ti­culier, Israël. Pour rompre ce cercle vicieux, une confé­rence inter­na­tionale sous l'égide de l'ONU, qui trai­terait du nucléaire au Moyen-​​Orient, sera néces­saire. Elle aurait pour objectif qu'Israël et l'Iran se conforment au TNP et mettent sous contrôle inter­na­tional toutes leurs ins­tal­la­tions nucléaires. Le retrait de la Palestine occupée par Israël serait pour lui une meilleure garantie de sécurité que la pos­session sans contrôle d'ADM. Obama aura-​​t-​​il la force d'imposer cette issue politico-​​diplomatique seule capable d'éviter la catas­trophe ? Cela dépend en partie de l'Europe et en par­ti­culier de la France qui a les moyens d'une pression forte sur Israël. Le récent com­por­tement de François Hol­lande montre qu'on ne peut guère compter sur lui pour construire la paix au Moyen-​​Orient.

Publié par Politis


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