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L'ONU veut sauvegarder la mémoire audiovisuelle des réfugiés palestiniens

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Pour la pre­mière fois, l'ONU dévoile au grand public ses archives audio­vi­suelles, tout nou­vel­lement numé­risées, sur les réfugiés pales­ti­niens de 1948à nos jours

Ce sont des images en noir et blanc cap­turées sur le vif dans les camps de Gaza, de Jor­danie ou du Liban. Visages stu­dieux ou facé­tieux, graves ou inquiets. A l'école, à l'atelier, au dispensaire.

« C'est un projet important pour l'histoire de la Palestine et des Pales­ti­niens, y compris ceux de la dia­spora, pour défendre et pré­server leur identité et contribuer à l'édification d'un patri­moine national », estime Filippo Grandi, com­mis­saire général sortant de l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés de Palestine (UNRWA).

Depuis la nais­sance de l'Etat d'Israël et la pre­mière guerre israélo-​​arabe (194849), l'UNRWA a col­lecté plus d'un demi-​​million de pho­to­gra­phies - 430.000 négatifs, 10.000 clichés papier et 85.000 dia­po­si­tives - et 800 films et vidéo­cas­settes sur les Pales­ti­niens forcés à l'exode.

Ces archives, uniques, ont été ins­crites en 2009 dans le registre « Mémoire du Monde » de l'Unesco.

« Pour nous, il s'agissait d'un pro­blème tech­nique urgent puisque notre riche col­lection se décom­posait lit­té­ra­lement. La numé­ri­sation était la seule option pour la conser­vation », a expliqué M. Grandi lors du ver­nissage d'une expo­sition sur les archives audio­vi­suelles de l'UNRWA jeudi à Jérusalem-​​Est.

Un site a été lancé en même temps : http://​archive​.unrwa​.org/​l​i​c​e​n​se/ho…

Symbole de modernité, le travail de numé­ri­sation est effectuéà Amman et à Gaza, où une équipe de sept jeunes étu­diants est mobi­lisée jusqu'à l'été prochain.

L'UNRWA a reçu l'assistance tech­nique du Danemark et de la France - via l'Institut national de l'audiovisuel (INA)- mais aussi finan­cière du secteur privé palestinien.

L'exposition iti­né­rante, inti­tulée « The Long Journey » (Le Long Voyage), montre des pay­sages dis­parus, les exilés dans les épreuves mais aussi une jeu­nesse pales­ti­nienne qui se pro­jette dans l'avenir. La vie continue, triomphe.

- Droit au retour -

Pour Georges Nehmeh, un des pre­miers photographes-​​cinéastes de l'agence onu­sienne, « chacune de ces photos fait partie de manière indé­lébile de l'histoire du Moyen-​​Orient ».

Néà Bey­routh, Georges Nehmeh, auteur d'un court docu­men­taire sur le sujet, a même retrouvé40 ans après cer­tains des pro­ta­go­nistes qu'il avait pho­to­gra­phiés dans les années 1970à Khan Younès (bande de Gaza) et dans le camp de Baqaa, à la sortie d'Amman.

Ainsi, un bébé déshy­draté qu'il avait vu moribond est devenu père de cinq enfants. Un couple de réfugiés de Jéricho qui avait dû fuir en Jor­danie au moment de la Guerre des Six-​​Jours (juin 1967) et qui, après avoir connu la misère, ne compte plus aujourd'hui ses petits et arrière-​​petits enfants : 70 ou 80

A côté de la déli­mi­tation des fron­tières, de la colo­ni­sation juive et de Jéru­salem, la question des réfugiés de 1948 et des déplacés de 1967 est l'une des prin­ci­pales pommes de dis­corde entre Israël et les Palestiniens.

Le Premier ministre israélien Ben­jamin Neta­nyahu ne manque jamais une occasion de rap­peler qu'Israël est opposé au retour des réfugiés et de leurs des­cen­dants, aujourd'hui au nombre de plus de 5 millions.

Lors de sa récente visite, le pré­sident français François Hol­lande a insisté notamment sur la nécessité d'une « solution réa­liste » pour les réfugiés palestiniens.

« La question des réfugiés est cru­ciale », répond Hanane Achraoui, une diri­geante pales­ti­nienne, « ils doivent avoir le droit de choisir » d'exercer ou non leur « droit au retour ».

Elle réclame d'Israël « l'admission de sa culpa­bilité dans la +Nakba+ (la catas­trophe en arabe) et la recon­nais­sance de l'histoire et des droits » des Pales­ti­niens chassés de leur terre.

Le négo­ciateur pales­tinien Saëb Erakat a sou­haité ven­dredi soir que « M. Neta­nyahu trouve la force de pré­senter ses excuses au peuple pales­tinien pour la des­truction de 418 vil­lages en 1948».

Il a caté­go­ri­quement rejeté l'exigence de M. Neta­nyahu d'une recon­nais­sance par les Pales­ti­niens « d'Israël comme Etat juif », l'accusant de vouloir imposer aux Pales­ti­niens le « récit » his­to­rique israélien.

« J'ai mon propre récit, ma propre his­toire, mon propre héritage, je ne peux pas changer mon récit. Je n'en chan­gerai jamais ! », a lancé le prin­cipal négo­ciateur palestinien.


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