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Pho­to­jour­na­listes visés par les soldats de Tsahal lors des mani­fes­ta­tions contre la construction du mur et la pour­suite de la colonisation

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Reporters sans fron­tières condamne fer­mement les vio­lences per­pé­trées par les forces armées israé­liennes à l'encontre de nom­breux pho­to­jour­na­listes, qu'ils soient pales­ti­niens, israé­liens ou étrangers, lors des mani­fes­ta­tions orga­nisées contre la construction du mur de sépa­ration et la pour­suite de la colo­ni­sation. L'organisation dénonce l'impunité la plus totale dont jouissent les soldats de Tsahal, res­pon­sables de ces exactions.

Le 10 février 2012, dans le village de Nabi Saleh, deux jour­na­listes pales­ti­niens ont été blessés par des tirs de gre­nades de gaz lacry­mo­gènes et de balles en caou­tchouc par l'armée israé­lienne, alors qu'ils cou­vraient le ras­sem­blement heb­do­ma­daire, orga­nisée en pro­tes­tation à la colo­ni­sation et la construction du mur. Parmi eux, Ahmed Maslah, came­raman pour la télé­vision turque TRT et pho­to­graphe pour le New York Times.

D'après les témoi­gnages recueillis par Reporters sans fron­tières auprès de col­lègues pré­sents sur les lieux, les soldats auraient déli­bé­rément tiré des gre­nades de gaz lacry­mo­gènes et ouvert le feu avec des balles en caou­tchouc en direction des jour­na­listes, après leur avoir interdit se déplacer librement dans les zones où jeunes pales­ti­niens et Tsahal s'affrontaient.

Le même jour, deux autres jour­na­listes ont été légè­rement blessés à Kafr Qadoum (nord de la Cis­jor­danie, à l'est de Qali­qilya), une reporter fran­çaise et le cor­res­pondant de la chaîne Nablus TV Bakr Abd Al-​​Haq, alors qu'ils cou­vraient la mani­fes­tation heb­do­ma­daire pacifique.

Le 27 janvier dernier, le pho­to­jour­na­liste pales­tinien Moheeb Al-​​Barghouty, pour Al-​​Hayat Al-​​Jedida, a été visé par des tirs de balle en caou­tchouc de la part d'un soldat israélien, alors qu'il cou­vrait la mani­fes­tation heb­do­ma­daire de Bil'in. Le jour­na­liste a été blessé aux jambes. A Kafr Qadoum, le reporter de la chaîne Palestine Public TV, Haron Amayreh, a été blessé à la jambe gauche par un tir de grenade de gaz lacrymogènes.

Le 31 décembre 2011, le came­raman pales­tinien Ashraf Abu Shaouish de l'agence locale de télé­vision Pal Media, a été la cible de tirs de gre­nades lacry­mo­gènes de soldats de l'armée israé­lienne alors qu'il cou­vrait des affron­te­ments entre des Pales­ti­niens du village ‘Assira (sud de Naplouse) et l'armée israé­lienne, sur­venus lors d'une mani­fes­tation non vio­lente pour pro­tester contre le mur de sépa­ration. Blessé, il a été trans­porté à l'hôpital Rafidia de Naplouse pour se faire soigner.

Le 18 décembre, l'armée israé­lienne a également pris à partie les deux reporters de la chaîne satel­li­taire Al Quds, Linda Shelsh et Ibrahim Al-​​Ranisi, alors qu'ils réa­li­saient un direct pour la chaîne devant la prison d'Ofer (près de Ramallah), filmant la libé­ration de pri­son­niers pales­ti­niens dans le cadre de l'échange signé entre Israël et le Hamas.

A maintes reprises, Reporters sans fron­tières a demandé à Tsahal d'ouvrir des enquêtes indé­pen­dantes et impar­tiales sur chacun des inci­dents afin d'en sanc­tionner les responsables.

Si l'armée procède à cer­taines inves­ti­ga­tions, rares sont celles qui abou­tissent vraiment. Ainsi, le pho­to­graphe israélien Mati Mil­stein - qui a porté plainte contre la brigade Alexan­droni après avoir été la cible, le 29 juillet dernier, d'une attaque de la part de l'armée alors qu'il était en com­pagnie d'autres pho­to­jour­na­listes aux abords du village de Nabi Saleh - a reçu la réponse de l'armée le 22 décembre dernier.

Cette lettre du lieutenant-​​colonel Avital Lei­bovich, porte-​​parole de l'armée, est une claire fin de non recevoir. Selon elle, les forces armées auraient répondu de façon appro­priée à ce qu'elles ont considéré comme “une mani­fes­tation vio­lente et illégale”. La lettre ne revient pas sur les événe­ments qui se sont déroulés à Nabi Saleh.

Par ailleurs, la porte-​​parole sou­ligne que la plainte n'a pas lieu d'être en raison du caractère dan­gereux des zones cou­vertes en Cis­jor­danie : “Parfois les jour­na­listes sont pris dans l'oeil du cyclone”. Selon elle, le métier de pho­to­jour­na­liste com­porte un certain nombre de risques qu'il faut assumer. Dans un article publié sur Internet, Mati Mil­stein s'insurge contre cette réponse de l'armée. Pour lui, il existe une nette dif­fé­rence entre être conscient des risques que l'on encoure sur le terrain lors de la cou­verture d'un événement et le fait de devenir la cible désignée de l'armée.

Reporters sans fron­tières s'indigne de cette réponse tota­lement inadé­quate et insul­tante de la part de l'IDF, qui ne cesse de pro­téger l'armée israé­lienne au détriment de la liberté d'information.


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