Quantcast
Channel: Association France Palestine Solidarité
Viewing all articles
Browse latest Browse all 26548

Israël menacé de boycott

$
0
0

Le gou­ver­nement israélien s'inquiète de plus en plus des menaces de boycott à l'égard des pro­duits israé­liens, notamment ceux fabri­quées dans les colonies. Après les cam­pagnes menées par des orga­ni­sa­tions pro-​​palestiniennes à l'étranger, c'est le secré­taire d'Etat amé­ricain John Kerry qui a évoqué ce risque de boycott contre Israël, samedi lors d'une confé­rence à Munich, si ses efforts en vue d'un accord de paix n'aboutissaient pas.

Avec notre correspondante à Jérusalem,

En bran­dissant la menace d'un boycott contre Israël, John Kerry se retrouve à nouveau sous le feu des cri­tiques. Ce lundi, le ministre israélien de la Défense passive Gilad Erdan a accusé l'administration amé­ri­caine de ne « rien com­prendre au Moyen-​​Orient », tandis que la veille, Benyamin Neta­nyahu, le Premier ministre, qua­li­fiait les ten­ta­tives de boy­cotter Israël d'« immo­rales et injustifiées ».

Le gou­ver­nement israélien, et surtout ses membres les plus à droite, reprochent au secré­taire d'Etat amé­ricain de brandir la menace d'un boycott pour exercer des pres­sions sur les Israé­liens. Objectif : qu'ils fassent des conces­sions dans le pro­cessus de paix avec les Pales­ti­niens, ce que le gou­ver­nement refuse.

Les menaces de boycott contre Israël ont été relancées la semaine der­nière lorsqu'a éclaté l'affaire Sodas­tream, cette société israé­lienne fabri­quant des machines à soda, et pré­sente dans les colonies. La star Scarlett Johansson, qui en fait la publicité, a été vivement cri­tiquée par des orga­ni­sa­tions pro-​​palestiniennes, d'autant plus qu'elle prêtait aussi son image à l'association de défense des droits de l'Homme Oxfam.

Sodastream contre Oxfam

Sous la pression, l'actrice a choisi d'abandonner Oxfam pour Sodas­tream, en reprenant la ligne de défense de la marque israé­lienne : Sodas­tream fournit du travail aux Pales­ti­niens, si l'entreprise est boy­cottée, ce seront les pre­miers à en souffrir car ils n'auront plus de travail.

L'argument ne tient pas, selon les orga­ni­sa­tions de défense des droits de l'homme. Rona Moran, membre de « Who profits », qui a rédigé en 2011 un rapport sur Sodas­tream, explique que les Pales­ti­niens employés dans les colonies n'ont souvent pas d'autre choix, et ils sont la plupart du temps exploités. « Ils dépendent de leur employeur pour leur permis de travail, ils ne peuvent donc avoir aucune reven­di­cation sur leurs condi­tions de travail ».

Et si des entre­prises comme Sodas­tream sont ins­tallées dans les colonies, ce n'est pas pour des raisons huma­ni­taires c'est aussi parce qu'il y a des avan­tages fiscaux, ajoute Rona Moran.

Dans la presse israé­lienne ce lundi matin, cer­tains ministres essayaient de mini­miser l'ampleur de la menace. « Le vrai pro­blème c'est les colonies et les appels au boycott ne seraient qu'un dommage col­la­téral », dit-​​on au ministère des Affaires étrangères.

Un boycott pourrait coûter jusqu'à20 milliards de dollars

En revanche, aux Finances, on s'inquiète davantage. Un boycott inter­na­tional pourrait coûter jusqu'à20 mil­liards de dollars (15 mil­liards d'euros) à Israël et la perte de 10000 emplois, selon le ministère cité par le journal Yedioth Ahronoth. Le quo­tidien évoque par ailleurs un plan de bataille en pré­pa­ration au ministère des Ren­sei­gne­ments, pour créer des ini­tia­tives israé­liennes contre le boycott.

Le sujet est en tous cas sen­sible, presque tabou en Israël, car il existe depuis 2011 une loi empê­chant tout appel au boycott. Toute per­sonne ou orga­ni­sation qui sug­gé­rerait un boycott contre une entre­prise ins­tallée dans les colonies par exemple, s'expose à des sanctions.

L'entreprise en question peut réclamer des dédom­ma­ge­ments s'élevant à plu­sieurs dizaines de mil­liers d'euros. Il est dif­ficile de trouver des orga­ni­sa­tions de défense des droits de l'homme qui s'expriment sur l'affaire Sodastream.

Elles se contentent souvent de rap­peler que les entre­prises israé­liennes opérant en ter­ri­toire pales­tinien occupé agissent dans l'illégalité, au niveau du droit inter­na­tional. Elles n'appellent donc pas au boycott et laissent d'autres ONGà l'étranger, le soin de le faire. C'est le cas du mou­vement BDS (Boycott, Dés­in­ves­tis­sement, Sanc­tions), qui est en pre­mière ligne dans l'affaire Sodastream.

Publié par RFI


Viewing all articles
Browse latest Browse all 26548

Trending Articles