Youssef Abu Maria, coordinateur du comité de résistance populaire de Beit Ummar (près d'Hébron), a été arrêté hier matin mardi dans la nuit, puis libéré« sous caution » en début d'après midi. Il est père de quatre enfants âgés de 13 ans à6 mois. Vous trouverez ci-dessous un extrait du mail qu'il a envoyé relatant son arrestation. Le Post Scriptum est édifiant…
A propos de mon arrestation : L'armée israélienne est entrée chez moi en silence sans que personne ne s'en aperçoive. Mes enfants étaient complètement effrayés et j'ai dit aux soldats de se retirer de la vue de mes enfants mais ils ne m'ont pas écouté ; c'était comme s'ils étaient en guerre. Je leur ai demandé de ne pas m'arrêter dans la maison mais il ne m'écoutaient pas ; ils m'ont même frappé. Puis ils m'ont emmené dans la nuit et le froid au poste de Karmi Zur (la colonie en lisière du village- ndt). Le matin ils m'ont transféré dans le centre d'interrogatoire d'Etzion (autre colonie proche de Beit Ummar -ndt). Là ils m'ont donné les raisons de mon arrestation : Plainte déposée contre moi par les colons de Frata et Al-Azer à la suite de manifestations que j'ai organisées sur leurs terrain où je leur demandais de quitter notre terre : ça les mets en colère. Ils m'ont interdit pendant deux semaines d'aller sur certains terrains jusqu'à ce que je passe devant la court de justice ; je leur ai payé2000 nis (400€) pour qu'ils me libèrent. Ils m'ont prévenu que je ne devais plus organiser de manifestations mais bien sûr je ne les écoute pas. Ils m'ont dit que j'avais été arrêté plusieurs fois ; je continue et ça les énerve. Toutes les personnes comme moi doivent payer entre 1000 et 3000 nis pour être libérés. Nous collectons donc cet argent, mais comme vous le savez la situation est très dure ici et il devient de plus en plus difficile de trouver de l'argent à chaque fois. Mais nous croyons en nos actions pour notre cause.
PS : Quand je suis revenu à la maison, j'ai demandéà ma femme ce qui était arrivé ici après qu'ils m'aient emmené. Elle m'a dit que « quelques soldats sont restés ici, nous ont mis dans une pièce, ont fouillé la maison ; soudain j'ai remarqué que mon fils Obey (7 ans ndt) urinait dans son pantalon par frayeur. Je suis très en colère parce que je ne veux pas que mes enfants aient des problèmes à cause de l'armée israélienne. »
Je vous remercie pour votre soutien et j'espère que vous transmettrez ces propos dans vos médias afin qu'ils sachent ce que représente l'occupation israélienne. Je souhaite aussi que vous les transmettiez à l'ambassade de France. Mais je ne suis ni le premier ni le dernier àêtre arrêté. Par contre, je sens que je deviens de plus en plus une cible dans cette région ; j'espère que je ne suis pas davantage en danger.