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Egypte : le Prix Nobel de la paix Mairead Maguire arrêtée et expulsée

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Les auto­rités égyp­tiennes ont arrêté puis expulsé mer­credi le Prix Nobel de la paix Mairead Maguire à son arrivée en Egypte, et arrêté d'autres mili­tantes paci­fistes avec qui elle comptait se rendre en délé­gation dans la bande de Gaza jeudi.

Ce groupe pourrait mettre dans l'embarras le gou­ver­nement égyptien ins­tallé par l'armée, qui est en froid avec le mou­vement pales­tinien Hamas au pouvoir à Gaza mais qui ne veut pas, en même temps, être considéré comme com­plice du blocus israélien sur ce ter­ri­toire palestinien.

Mardi, la police aéro­por­tuaire avait déjà expulsé l'Américaine Medea Ben­jamin, qui faisait partie de la même délé­gation, attendue à Gaza jeudi. Elle a indiquéà l'AFP que les poli­ciers lui avaient cassé le bras.

Mme Maguire a indiquéà l'AFPêtre arrivée à l'aéroport du Caire avec une autre mili­tante, Ann Pat­terson, mardi soir.

"Nous avons été emmenées au centre de détention, inter­rogées et retenues pendant huit heures, et on nous a dit que nous n'aurions pas l'autorisation d'entrer au Caire et que nous allions être ren­voyées à bord d'un autre avion", a expliqué au télé­phone depuis Londres la mili­tante paci­fiste d'Irlande du Nord.

Un res­pon­sable de l'aéroport a indiqué qu'elle avait été placée sur une liste noire.

Mme Maguire, née en 1944, a rem­porté en 1976 le Prix Nobel de la paix avec Betty Williams pour avoir fondé un groupe paci­fiste afin d'aider à résoudre le conflit entre catho­liques et pro­tes­tants en Irlande du Nord.

Devenue une fer­vente mili­tante pro-​​palestinienne, elle a été expulsée d'Israël en 2010, après avoir tenté d'entrer dans la bande de Gaza à bord d'un bateau avec d'autres mili­tants, en dépit du blocus israélien.

La délé­gation qui va tenter jeudi d'entrer à Gaza via le poste-​​frontière égyptien de Rafah, le seul qui ne soit pas contrôlé par Israël, devait être menée par Djamila Bou­hired, icône de la guerre d'indépendance en Algérie.

Mais cette der­nière ne se trouvait pas à bord du vol qu'elle devait prendre en pro­ve­nance de Paris et qui devait arriver mer­credi soir. Une quin­zaine d'autres mili­tantes se sont vu interdire de quitter l'aéroport, ont indiqué des membres de la délé­gation, sans qu'il ne soit clair si elles aussi allaient être expulsées.

Selon un organisateur, d'autres ont pu cependant entrer dans le pays.

-"L'Egypte se plie au blocus" -

L'Egypte a interdit mardi le mou­vement isla­miste pales­tinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, le soup­çonnant de s'allier avec les Frères musulmans égyp­tiens pour com­mettre des attentats.

Les auto­rités sont régu­liè­rement accusées d'aider Israël à main­tenir l'embargo sur Gaza, par exemple en ouvrant de façon chao­tique le point de passage de Rafah.

Depuis 2012, l'armée égyp­tienne a détruit des cen­taines de tunnels entre le Sinaï et la bande de Gaza, qui per­met­taient à des contre­ban­diers de fournir notamment du car­burant et des maté­riaux de construction à l'enclave pales­ti­nienne, mais qu'Israël et l'Egypte sus­pectent de servir aussi au passage d'armes et de mili­tants isla­mistes vers Gaza.

La décision des auto­rités égyp­tiennes de nous interdire l'entrée en Egypte est "une confir­mation que le gou­ver­nement égyptien se plie au blocus sur Gaza", a regretté Mairead Maguire.

Israël impose ce blocus depuis juin 2006, ini­tia­lement en repré­sailles au rapt d'un soldat israélien, Gilad Shalit, libéré en octobre 2011 en échange de 1.000 pri­son­niers pales­ti­niens détenus en Israël. Le blocus a été ren­forcé en 2007, quand le Hamas a pris le contrôle de Gaza, puis quelque peu assoupli sous la pression internationale.

L'Egypte, qui refuse de recon­naître le gou­ver­nement du Hamas à Gaza, ne permet que ponc­tuel­lement le passage d'aide via Rafah, faisant valoir qu'il est destiné aux per­sonnes et pas aux biens.

Des mili­tants pro-​​palestiniens étrangers avaient pro­testé au Caire en 2000 lorsqu'ils s'étaient vu interdire d'entrer à Gaza. Le pouvoir égyptien alors dirigé par Hosni Mou­barak avait fina­lement autorisé cer­tains mili­tants à tra­verser le point de passage.


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