Quantcast
Channel: Association France Palestine Solidarité
Viewing all articles
Browse latest Browse all 26548

Rencontre des parrains de prisonniers du Gard

$
0
0

Compte-​​rendu de la ren­contre des par­rains de pri­son­niers du Gard, orga­nisée par les groupes AFPS d'Alès et de Nîmes à Brignon le 2 avril 2014à18h.

Sur les 109 par­rains gardois dont le groupe de travail national de Soutien aux pri­son­niers pales­ti­niens nous avait envoyé la liste en décembre dernier et qui avaient été invités à par­ti­ciper à cette réunion, moins d'une ving­taine se sont fait excuser et 14étaient pré­sents (+ 2 per­sonnes ne figurant pas sur la liste). Surpris de nous trouver si peu nom­breux (ce qui est peut-​​être l'indice d'un pro­blème qui a étéévoqué ce soir-​​là et sera men­tionné plus loin), nous avons pu cependant échanger beaucoup d'informations et d'idées.

Brève mise à jour chiffrée

Depuis 1967, un million de Pales­ti­niens ont été arrêtés et détenus dans des prisons en Israël, en vertu d'ordonnances mili­taires israé­liennes, et parmi eux beaucoup de femmes et d'enfants. Aucune famille n'a étéépargnée.

Il y a actuel­lement plus de 5000 pri­son­niers poli­tiques pales­ti­niens, dont environ 15 femmes, entre 150 et 200 mineurs (moins de 18 ans) et 10 députés du Conseil Légis­latif Pales­tinien. Près de 200 de ces pri­son­niers le sont sous le régime de la détention admi­nis­trative, c'est-à-dire sans obli­gation pour l'armée israé­lienne d'en fournir le motif et pour une période de six mois renou­ve­lable sans limi­tation (à noter que c'est souvent dans ces condi­tions que sont arrêtés à nouveau des pri­son­niers qu'Israël a été contraint de libérer).

Parmi les pri­son­niers se trouvent 200 Pales­ti­niens israé­liens (Pales­ti­niens de 48) comme Lina Jar­bouni, arrêtée en 2002 en raison de ses contacts avec des Pales­ti­niens de Cis­jor­danie. Ces pri­son­niers sont par­ti­cu­liè­rement haïs par les auto­rités israé­liennes ainsi que par une partie de l'opinion publique, comme en témoigne le pré­texte avancé par le gou­ver­nement pour ne pas libérer le 29 mars le dernier quart (26 pri­son­niers) de ceux qui avaient été incar­cérés avant les accords d'Oslo : le fait que 16 d'entre eux soient des Pales­ti­niens de 48. Témoignent aussi de cette haine les mesures envi­sagées à la Knesset pour durcir encore les condi­tions de détention de ces Pales­ti­niens citoyens israéliens.

Il faut men­tionner enfin la grève de la faim menée actuel­lement, comme c'est très souvent le cas sans qu'on en parle, par plu­sieurs pri­son­niers pales­ti­niens. Ces grèves embar­rassent de plus en plus les auto­rités israé­liennes, comme le révèle la dis­cussion à la Knesset d'un projet de loi qui auto­ri­serait le gavage des gré­vistes de la faim.

Échanges entre un couple de cor­res­pon­dants et le pri­sonnier qu'ils parrainent

Une par­ti­ci­pante a raconté ensuite comment son mari et elle, après s'être mis à indiquer leur adresse à l'intérieur des lettres qu'ils envoyaient, ont eu l'émouvante sur­prise de recevoir au prin­temps dernier une réponse (des extraits en ont été publiés dans la deuxième parution, en novembre, du Bul­letin rédigé par le groupe de soutien aux pri­son­niers) dans laquelle le pri­sonnier qu'ils par­rainent leur indi­quait un numéro de télé­phone per­mettant de joindre l'aîné de ses cinq enfants.

Une com­mu­ni­cation a pu ainsi s'établir avec la famille, un membre du groupe de Nîmes leur a rendu visite à la fin de l'été, et comme cer­tains des enfants sou­hai­taient apprendre le français, un autre camarade les a mis en contact avec un ensei­gnant de l'université d'Hébron. Quant au pri­sonnier lui-​​même, il s'est mis àécrire régu­liè­rement et ses cor­res­pon­dants ont reçu à ce jour six lettres de lui, qui mettent en général deux mois pour leur par­venir. De part et d'autre a été prise l'habitude de numé­roter ces lettres pour voir si elles arrivent toutes.

Une réunion riche et motivante

A la suite de ces exposés intro­ductifs s'est ouvert un large échange entre tous les par­ti­ci­pants. Un autre d'entre nous avait lui aussi reçu une réponse du premier pri­sonnier qu'il a par­rainé et qui a été libéré ; il nous parle de sa fille qui organise un fes­tival de théâtre sans fron­tières, sans murs ni a priori…

Plu­sieurs des cor­res­pon­dants pré­sents ont émis le souhait d'entrer en contact avec des proches de leur filleul – ce qui suppose évi­demment que l'adresse du parrain figure dans ses lettres.

Il n'est d'ailleurs pas néces­saire, on l'a rappelé, d'indiquer ses propres coor­données : on peut très bien donner seulement son prénom accom­pagné de l'adresse de quelqu'un d'autre qui récep­tionnera et trans­mettra les mes­sages éventuels.

Une des par­ti­ci­pantes a décrit la dureté des condi­tions de vie des femmes dans les prisons, suite à sa ren­contre en 2012 avec une Pales­ti­nienne qui venait d'être libérée dans le cadre de l'échange avec Shalit. L'inhumanité voulue du régime auquel sont soumis l'ensemble des pri­son­niers est confirmée, s'il en était besoin, par le refus en mars dernier de laisser enquêter sur ce régime la délé­gation man­datée par le Par­lement Européen.

On s'est posé la question récur­rente de savoir si nos lettres par­ve­naient tou­jours à nos filleuls et s'il existait de ce point de vue des dif­fé­rences entre les prisons. On est sûr en tout cas que beaucoup de lettres arrivent à leurs des­ti­na­taires et qu'elles font alors le tour de la prison. Il est certain éga­lement que l'arrivée de lettres en grand nombre exerce une pression sur les auto­rités pénitentiaires.

Une per­sonne a demandé enfin s'il serait pos­sible, lorsque le groupe de Soutien aux pri­son­niers informe un parrain de la libé­ration du filleul auquel il écrivait, que lui soit indiquée en même temps son adresse « civile » afin de pouvoir continuer à lui écrire. Cette demande sera transmise au groupe de Soutien.

Remplacer les parrains défaillants

Le dernier pro­blème abordé a été celui des par­rains qui n'écrivent plus. Partant en effet de la consta­tation que les deux tiers des per­sonnes figurant sur la liste des cor­res­pon­dants du Gard n'ont aucu­nement réagi au mail qui les invitait à par­ti­ciper à cette ren­contre, l'éventualité a étéévoquée que cer­tains d'entre eux ne puissent ou ne sou­haitent plus honorer l'engagement qu'ils avaient pris. La même question se pose sans doute dans d'autres dépar­te­ments. Aussi nous a-​​t-​​il semblé que cela vau­drait la peine que le groupe de Soutien aux pri­son­niers envoie à l'ensemble des quelque 2500 par­rains un message leur demandant de confirmer leur souhait d'écrire régu­liè­rement au pri­sonnier dont les coor­données leur ont été indi­quées. Les pri­son­niers dont le cor­res­pondant n'a pas répondu à cette demande expresse pourront ainsi se voir désigner un autre parrain – quitte à pro­poser à cer­tains cor­res­pon­dants d'écrire à deux pri­son­niers au lieu d'un seul (pourvu que ces deux pri­son­niers soient détenus dans des prisons dif­fé­rentes), nous l'avons évoquééga­lement au cours de la réunion.

Celle-​​ci s'est ter­minée autour d'un verre et d'un petit buffet suc­culent et abondant (prévu pour plus de 40 per­sonnes…), chacun exprimant le souhait de voir se main­tenir les liens noués lors de cette utile et cha­leu­reuse ren­contre qui va nous aider àélargir la cam­pagne des parrainages.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 26548

Trending Articles