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Palestine : des morts en marge des manifestations de la Nakba

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Deux jeunes Pales­ti­niens ont été tués jeudi par l'armée israé­lienne en Cis­jor­danie pendant les mani­fes­ta­tions pour la Nakba" la création d'Israël en 1948 et la tra­gédie des réfugiés, que les Pales­ti­niens accusent le gou­ver­nement israélien de vouloir occulter.

Deux Pales­ti­niens ont été tués en Cis­jor­danie au cours des com­mé­mo­ra­tions du 66e anni­ver­saire de la création d'Israël et de la tra­gédie des réfugiés.

Blessés par balle à la poi­trine lors de heurts avec les soldats israé­liens près de la prison mili­taire d'Ofer, aux environs de Ramallah, deux Pales­ti­niens de 17 et 20 ans sont décédés à l'hôpital où ils avaient été trans­portés, selon des sources médi­cales. Quelque 200 jeunes Pales­ti­niens se sont affrontés aux mili­taires israé­liens dans cette zone de fré­quentes fric­tions, après les mani­fes­ta­tions com­mé­mo­ra­tives à Ramallah, où l'assistance a observé66 secondes de silence.

Signe du climat de récon­ci­liation entre le Fatah du pré­sident Mahmoud Abbas et le mou­vement isla­miste Hamas, qui gou­vernent res­pec­ti­vement les zones auto­nomes de Cis­jor­danie et la bande de Gaza, les éten­dards dis­tinctifs des mou­ve­ments étaient géné­ra­lement absents, au profit des dra­peaux pales­ti­niens et des kef­fiehs, autre symbole national.« En ce 66e anni­ver­saire de la Nakba ("catas­trophe" en arabe), nous espérons que cette année sera celle de la fin d'une longue souf­france », a déclaré le pré­sident Mahmoud Abbas, lui-​​même un réfugié, dans une allo­cution retransmise mer­credi soir. « Il est temps de mettre fin à la plus longue occu­pation de l'histoire moderne et temps pour les diri­geants d'Israël de com­prendre qu'il n'y a pas d'autre patrie pour les Pales­ti­niens que la Palestine », a ajouté Mahmoud Abbas. « Le gou­ver­nement israélien revient sur les accords et les enga­ge­ments anté­rieurs et pose de nou­velles condi­tions exor­bi­tantes, comme la recon­nais­sance de la judéité de l'État d'Israël, et a lancé une course contre la montre pour judaïser Jéru­salem et étendre la colo­ni­sation, » a déploré le pré­sident palestinien.

Ni immigrants ni intrus

Le négo­ciateur pales­tinien Saëb Erakat a éga­lement récusé l'exigence du Premier ministre israélien Benyamin Neta­nyahou d'une recon­nais­sance d'Israël par les Pales­ti­niens comme "État du peuple juif". Il a dénoncé« un moyen de nous demander de nier l'existence de notre peuple et les hor­reurs qu'il a subies en 1948», rap­pelant que « cer­tains ont été vic­times de mas­sacres brutaux, beaucoup d'autres ont fui par crainte pour leur vie. Un petit nombre a réussi à rester dans ce qui devien­drait Israël ». « Nous ne demandons pas que l'hébreu ne soit pas la langue offi­cielle ni que les fêtes juives ne soient pas des fêtes offi­cielles. Ce n'est pas à nous de définir le caractère d'Israël. Mais nous ne per­met­trons pas qu'un seul Pales­tinien soit pré­senté comme un immi­grant ou un intrus sur sa propre terre », affirme Saëb Erakat.

« Le concept d'un État exclu­si­vement juif implique néces­sai­rement la négation de la Nakba. Il nous dit : Ceci est notre terre. Vous y étiez illé­ga­lement, tem­po­rai­rement, par erreur », argue-​​t-​​il, sou­li­gnant que l'Organisation de libé­ration de la Palestine (OLP) a de longue date reconnu Israël. Dans la bande de Gaza, peuplée majo­ri­tai­rement de des­cen­dants de réfugiés, plu­sieurs cen­taines de Pales­ti­niens ont marché vers la fron­tière avec Israël, bran­dissant des ban­de­roles libellées : "Nous ne renon­cerons ni à Jéru­salem ni au droit au retour." En Cis­jor­danie, un millier de per­sonnes ont défiléà Naplouse (nord) et des cen­taines à Hébron (sud) pour le "droit au retour".

"Traumatisme"

Lors de sa pre­mière visite en Syrie, le nouveau com­mis­saire général de l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés pales­ti­niens (Unrwa) Pierre Krä­henbühl a sou­ligné le sort tra­gique de cette com­mu­nauté dans un pays en conflit, en par­ti­culier dans le camp de Yarmouk, à Damas. « Au moment où une nou­velle géné­ration de Pales­ti­niens connaît le trau­ma­tisme du dépla­cement, leur situation catas­tro­phique sur le plan humain est pourtant souvent négligée », a-​​t-​​il déploré.

La Nakba s'est tra­duite par l'exode de quelque 760000 Pales­ti­niens, aujourd'hui avec leurs des­cen­dants au nombre de plus de 5 mil­lions, répartis essen­tiel­lement entre la Jor­danie, la Syrie, le Liban et les Ter­ri­toires pales­ti­niens, seuls 160000 restant dans ce qui est devenu Israël. Ce 66e anni­ver­saire inter­vient alors que l'échéance des négo­cia­tions entre Israël et les Pales­ti­niens, menées sous la hou­lette du chef de la diplo­matie amé­ri­caine John Kerry, a expiré le 29 avril sans résultat, tant les diver­gences sont pro­fondes entre les deux camps.


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