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A Gaza, l'unité palestinienne vit sa première crise

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Une semaine après la for­mation d'un gou­ver­nement de consensus pales­tinien, le Fatah et le Hamas se dis­putent autour de la question du paiement des fonc­tion­naires. Des échauf­fourées ont éclaté la semaine der­nière dans la bande de Gaza. Résultat, le Hamas a ordonné la fer­meture des banques dans le ter­ri­toire pales­tinien, pro­vo­quant la colère d'une partie de la population.

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Le pré­sident pales­tinien Mahmoud Abbas et son Premier ministre Rami Ham­dallah à Ramallah le 2 juin 2014.REUTERS/Majdi Mohammed/​Pool

Avec notre envoyée spéciale à Gaza,

Un attrou­pement s'est formé devant la Bank of Palestine, à Gaza. Une femme, habillée à l'occidentale et coiffée d'un simple voile jaune, harangue la foule. « Ham­dallah, menteur ! Mechaal, vendu ! », crie-​​t-​​elle sous le regard attentif des poli­ciers du Hamas. Safia al Najar, qui se pré­sente comme une mili­tante poli­tique, s'en prend au Premier ministre pales­tinien, Rami Ham­dallah, et au chef du Hamas, Khaled Mechaal. L'objet de sa colère : la fer­meture des banques, ordonnée par le Hamas qui empêche les fonc­tion­naires de l'Autorité pales­ti­nienne de venir toucher leur salaire.

► A (RE)ECOUTER : Gaza : des fonc­tion­naires de l'Autorité pales­ti­nienne privés de salaire (Reportage inter­na­tional du mardi 10 juin 2014)

Mer­credi dernier, ces fonc­tion­naires devaient nor­ma­lement retirer leur paie, mais ils ont été pris à partie par les employés du gou­ver­nement du Hamas, mécon­tents de ne toucher que par­tiel­lement leur salaire, faute d'argent dans les caisses. Avec la for­mation d'un gou­ver­nement de consensus, soutenu par le Hamas au pouvoir à Gaza et le Fatah, en Cis­jor­danie, les fonc­tion­naires du Hamas espé­raient être payés désormais par le nouveau cabinet, àégalité avec leurs col­lègues de l'Autorité pales­ti­nienne. Mais les choses ne se règlent pas en une semaine.

Fatah et Hamas se renvoient la balle

Les res­pon­sables poli­tiques se ren­voient les res­pon­sa­bi­lités. « Cette crise, c'est de la faute de Mahmoud Abbas, le pré­sident de l'Autorité pales­ti­nienne et du Premier ministre Ham­dallah , accuse Fawzi Barhoum, porte-​​parole du Hamas à Gaza, il faut qu'ils tiennent leur pro­messes, que le nouveau gou­ver­nement paient tous les fonc­tion­naires ». Tant que ce ne sera pas fait, les banques res­teront fermées.

Ibrahim Abou Nadja, un des res­pon­sables du Fatah à Gaza, réclame du temps pour que le nouveau gou­ver­nement étudie les dos­siers des fonc­tion­naires. Et il accuse le mou­vement isla­miste : « Le Hamas fait monter la pression, il a tou­jours le contrôle sur la bande de Gaza, il ne veut pas lâcher le pouvoir ! ».

Même si le Hamas affirme avoir transféré ses pou­voirs au nouveau gou­ver­nement formé le 2 juin, sur le terrain le mou­vement isla­miste semble tou­jours à la manœuvre. La sécurité de Gaza, notamment, est tou­jours entre ses mains. Dans les rues, la fer­meture des banques inquiète. « Comment va-​​t-​​on payer le loyer, les crédits, la nour­riture ? », s'interroge une fonc­tion­naire de l'Autorité pales­ti­nienne qui attend devant une suc­cursale fermée.

« On ne sait pas où on va »

Au souk, près de la place Palestine, les com­mer­çants rongent aussi leur frein. « On ne vend plus rien depuis que les banques ont fermé. Les fonc­tion­naires sont nos prin­cipaux clients. Déjà que la situation n'était pas bonne, là c'est pire. On attendait une amé­lio­ration avec le nouveau gou­ver­nement d'unité, mais c'est le contraire qui se passe », résume le pro­prié­taire d'une bou­tique d'accessoires.

Ahmed, un ingé­nieur de 30 ans, est lucide. Il estime que la récon­ci­liation entre les deux frères ennemis n'était qu'une alliance de cir­cons­tance. « Le Hamas était isolé, n'avait plus d'argent. Le Fatah a vu le pro­cessus de paix échouer. Il ne restait plus que la récon­ci­liation ». Mohammed, lui, s'inquiète : « Le Fatah et le Hamas ne s'aiment pas, on ne sait pas où on va ». Craint-​​il des vio­lences ? « J'espère qu'on ne va pas revivre la période de 2007. Beaucoup de sang a coulé, on en a assez ». Une semaine après sa for­mation, le nouveau gou­ver­nement pales­tinien est mis à l'épreuve. Déjà le conseil des ministres n'arrive pas à se réunir. Israël a interdit à ses membres de se déplacer entre Gaza et la Cisjordanie. L'unité pales­ti­nienne n'avait pas besoin de cette crise.


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