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Appel urgent /​ grève de la faim des prisonniers politiques palestiniens

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Au 50ème jour de la grève de la faim col­lective des Pales­ti­niens : il se peut que la pro­cédure légis­lative accé­lérée pour per­mettre l'alimentation forcée soit menée à son terme la semaine prochaine

Ramallah occupée, 12 juin 2014 – Depuis le 24 avril, plus de 100 détenus et pri­son­niers pales­ti­niens sont en grève de la faim pour pro­tester contre la poli­tique de détention admi­nis­trative d'Israël (voir ci-​​dessous)

Le 9 juin, une pro­po­sition de loi d'initiative gou­ver­ne­mentale pour per­mettre l'alimentation forcée des gré­vistes de la faim a été adoptée en pre­mière lecture au Par­lement israélien, la Knesset. Le passage en deuxième et troi­sième lecture doit inter­venir en une pro­cédure accé­lérée la semaine prochaine.

La police secrète israé­lienne, le Shin Bet ou Shabak (connue aussi en tant que GSS, ISA) a encouragé le Premier Ministre israélien, Benyamin Neta­nyahu à imposer cette mesure légis­lative aussi vite que pos­sible, avec l'intention explicite de briser la grève de la faim plutôt que dans un souci du bien-​​être des grévistes.

L'alimentation forcée est consi­dérée comme une torture par la décla­ration de Malte de l'association Médicale Mon­diale et a été condamnée par le Rap­porteur Spécial des Nations Unies sur la Torture et par d'autres organes des Nations Unies.

L'Association Médicale Israé­lienne (AMI) a désap­prouvé publi­quement la mesure légis­lative et a annoncé que ses membres ne s'y sou­met­traient pas. Cependant, les médecins tra­vaillant pour le Service des Prisons Israélien ne sont pas membres de l'AMI. L'organisme chargé de super­viser et de sur­veiller les médecins en Israël est le Ministère de la Santé, qui, mal­heu­reu­sement, est un des prin­cipaux sou­tiens et pro­mo­teurs de la mesure législative.

En accord avec l'approche prise par le Shin Bet et le Premier Ministre Neta­nyahu, le Ministère de la Santé est aussi en train d'adopter main­tenant de nou­velles res­tric­tions plus rigou­reuses sur les contacts des médecins indé­pen­dants exté­rieurs avec les gré­vistes de la faim, malgré le fait que le droit des pri­son­niers de voir un médecin indé­pendant est partie inté­grante à la fois du droit israélien et des normes internationales.

Qu'est-ce que la Détention Administrative ?

Forme d'internement sans jugement, la détention admi­nis­trative peut être ordonnée par un com­mandant mili­taire israélien dans les ter­ri­toires pales­ti­niens occupés (tpo), fondée sur « des raisons de sécurité», qui sont assez larges pour englober des acti­vités poli­tiques paci­fiques et en pra­tique tout acte d'opposition à l'occupation israé­lienne. Au 1er mai 2014, 192 Pales­ti­niens étaient détenus en détention admi­nis­trative en Israël. Les détenus sont empri­sonnés sans jugement, et ni eux, ni leurs avocats, ne sont auto­risés à voir les « preuves secrètes » uti­lisées contre eux. Alors que les détenus peuvent faire appel de leur détention devant un tri­bunal mili­taire, un tel droit n'a plus aucun sens en l'absence de la connais­sance des ren­sei­gne­ments sur les­quels l'ordre de détention est fondé. La validité des ordres de détention Admi­nis­trative est de six mois à la fois et ils peuvent être renou­velés indé­fi­niment. Selon des témoi­gnages recueillis par des orga­ni­sa­tions de défense des droits de l'homme, des détenus ont été empri­sonnés en détention admi­nis­trative pour des durées allant de un mois jusqu'à six ans. La fré­quence de l'utilisation de la détention admi­nis­trative a été fluc­tuant au cours de l'occupation israé­lienne. Elle a été uti­lisée de façon spé­ci­fique en tant que moyen de punition col­lective à l'encontre des Pales­ti­niens s'opposant à l'occupation. Le Comité des Nations Unies sur l'Elimination de la Dis­cri­mi­nation Raciale a récemment exprimé son opinion, selon laquelle la pra­tique israé­lienne en cours de la Détention Admi­nis­trative est « dis­cri­mi­na­toire et constitue une détention arbi­traire selon le droit inter­na­tional sur les droits de l'homme ». L'Union Euro­péenne a aussi condamné l'usage de cette mesure.

Ce que vous pouvez faire :

-Contactez votre asso­ciation médicale nationale et l'Association Médicale Mon­diale et demandez leur de prier ins­tamment et publi­quement le gou­ver­nement israélien de retirer la loi : doh@wma.net ; wma@wma.net

-Contactez le Rap­porteur Spécial des Nations Unies sur la Torture, le Pro­fesseur Juan Mendez et demandez-​​lui de condamner la loi et de prier ins­tamment et publi­quement le gou­ver­nement israélien de la retirer : urgent-action@ohchr.org

-Contactez la Haute Repré­sen­tante de l'Union Euro­péenne, la Baronne Catherine Ashton, et demandez-​​lui de condamner la loi et de prier ins­tamment et publi­quement le gou­ver­nement israélien de la retirer : catherine.ashton@ec.europa.eu

-Contactez votre député-​​e et demandez-​​lui de condamner la loi et de prier ins­tamment et publi­quement le gou­ver­nement israélien de la retirer.

La position de l'AMI

Articles de presse récents :

Guardian :

http://www.theguardian.com/world/20...

Haaretz :

http://www.haaretz.com/news/nationa...

http://www.haaretz.com/news/diploma...

http://www.haaretz.com/news/middle-...

Sites Internets relatifs à la question http://www.phr.org.il/default.asp?P...

www.Addameer.org

www.Adalah.org

www.stoptorture.org.il

http://www.mezan.org/en/

Ten­tative d'Israël de briser la grève de la faim : Arrière-​​plan En 2012, des détenus et pri­son­niers pales­ti­niens se sont engagés dans de mul­tiples grèves de la faim, ayant pour but de mettre un terme à la poli­tique de Détention Admi­nis­trative tout comme de chercher à amé­liorer les condi­tions de détention et de rétablir les visites des familles de la Bande de Gaza et de Cis­jor­danie, qui avaient été inter­rompues. Malgré les mesures puni­tives contre les gré­vistes, les grèves de la faim ont été lar­gement cou­ronnées de succès, menant à la libé­ration de plu­sieurs détenus admi­nis­tratifs tout comme à un accord sous l'entremise de l'Égypte entre la direction des pri­son­niers et la Service des Prisons Israélien, qui com­prenait un enga­gement à res­pecter la plupart des demandes des gré­vistes. Cette année, comme le nombre des détenus admi­nis­tratifs aug­mentait à nouveau pro­gres­si­vement et que les condi­tions de détention ne s'amélioraient pas, une nou­velle grève de la faim col­lective a été déclarée le 24 avril.

Comme la grève de la faim gagnait de l'ampleur et des sou­tiens, la réponse du Service Israélien des Prisons s'est fait plus hostile. Le per­sonnel péni­ten­tiaire a mis en œuvre des pres­sions sur les gré­vistes de la faim, pour casser leur mou­vement de pro­tes­ta­tions, de dif­fé­rentes façons com­prenant l'isolement par rapport au monde exté­rieur par le refus des contacts avec les avocats, les médecins indé­pen­dants et la famille, la sépa­ration des autres pri­son­niers par l'isolement cel­lu­laire et des trans­ferts fré­quents d'une prison à l'autre, et des mesures puni­tives telles que des raids dans les quar­tiers des pri­son­niers en grève, la confis­cation des biens per­sonnels et des amendes. Le per­sonnel médical du SPI a été impliqué dans ce pro­cessus en donnant la pré­fé­rence aux intérêts du système péni­ten­tiaire plutôt qu'à ses obli­ga­tions envers leurs patients, en infraction avec les normes médi­cales pro­fes­sion­nelles et éthiques. On a fait aller et venir les gré­vistes de la faim entre les dif­fé­rents ser­vices médicaux du système public de santé.

L'accès à un conseil juri­dique digne de confiance et à des médecins indé­pen­dants est crucial pour que les gré­vistes puissent prendre en conscience et en étant ren­seignés les déci­sions concernant leurs actions, mais les médecins de Médecins pour les Droits de l'Homme-Israël et les avocats des détenus n'ont pu obtenir de ren­contrer que quelques-​​uns des pri­son­niers en grève de la faim après des appels répétés devant les tribunaux.

Pour infor­ma­tions et mise à jour sur cette question s'il vous plaît contactez les Médecins pour les Droits de l'Homme-Israël : Amany Dayif àamanydayif@phr.org.il, ou Hadas Ziv àhadas@phr.org.il

Cet appel est lancé par :

Adalah – Centre Juri­dique pour les Droits de la Minorité Arabe en Israël (Haïfa)

L'Association Addameer de Soutien aux Pri­son­niers et des Droits de l'Homme (Ramallah)

Le Centre Al-​​Mezan pour les Droits de l'Homme (Gaza)

Le Comité Public contre la Torture en Israël (Jerusalem-​​Ouest)

Médecins pour les Droits de l'Homme-Israël (Jaffa – Tel Aviv)

(traduit de l'anglais par Y. Jardin)

Voir le com­mu­niqué de l'AFPS


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