Quantcast
Channel: Association France Palestine Solidarité
Viewing all articles
Browse latest Browse all 26548

Disparition des 3 Israéliens : les familles des suspects parlent

$
0
0

Quinze jours après l'enlèvement de trois jeunes Israé­liens en Cis­jor­danie, les ser­vices de sécurité et l'armée ont dévoilé l'identité de deux sus­pects : Marwan Qawasmeh et Amer Abou Eisheh, deux Pales­ti­niens ori­gi­naires de Hébron et acti­vement recherchés. Ils seraient liés au Hamas et auraient été arrêtés plu­sieurs fois dans le passé. Mais leurs familles affichent leur incrédulité.

Reportage à Hébron

Longue barbe grise et visage fatigué, Omar Abu Eisheh nous reçoit chez lui à Hébron. Son fils, Amer, est l'un des deux sus­pects dans l'enlèvement des jeunes Israé­liens. Amer a disparu depuis quinze jours. Son père dit ne pas avoir de nou­velles et craint pour sa vie. « Je pense qu'il a été pris par les Israé­liens et qu'ils vont le tuer le moment venu pour montrer qu'ils ont eu les kid­nap­peurs ! » Mais Omar Abu Eisheh assure que son fils n'a pas le profil d'un ravisseur. For­geron, marié avec trois enfants, il n'appartiendrait à aucun parti poli­tique et serait en outre légè­rement han­dicapé mental.

Omar Abu Eisheh pense que l'enlèvement des trois jeunes Israé­liens est une « his­toire fabriquée par Israël » pour se débar­rasser des struc­tures du Hamas en Cis­jor­danie. Son fils Amer et sa famille ont-​​ils des liens avec le mou­vement isla­miste ? « Non, affirme le vieil homme, même si on est reli­gieux et qu'on pleure les martyrs ». Un « martyr », il y en a déjà un dans la famille Abou Eisheh : Saïd, frère d'Amer, tué en 2005 par l'armée israé­lienne, et dont le por­trait trône dans le salon.

Depuis des années, les membres de la famille sont régu­liè­rement arrêtés. Après la divul­gation du nom d'Amer Abou Eisheh comme suspect dans l'enlèvement des Israé­liens, deux de ses cousins ont été inter­pellés, la nuit der­nière, chez eux, tou­jours à Hébron. « Des soldats masqués sont arrivés très nom­breux, ils les ont arrêtés. Les enfants étaient ter­rifiés », témoigne une femme de la famille.

« Ils menaient une vie normale »

Dans la famille Qawasmeh, du nom de l'autre suspect recherché, Marwan Qawasmeh, la filiation avec le Hamas est plus évi­dente. Abdullah Qawasmeh, tué en 2003 par les Israé­liens, était chef des Bri­gades Ezzedine El Qassam, la branche armée du Hamas, à Hébron. La famille habite une grande maison non loin des Abou Eisheh à Hébron, mais le portail reste fermé. Une femme nous indique der­rière la porte qu'elle ne sou­haite pas parler à la presse.

RFI avait ren­contré cette famille le 16 juin, au len­demain de l'arrestation de cinq de ses membres. Les femmes du clan avaient montré les portes forcées, les vitres brisées, témoi­gnant de la vio­lence employée par les Israé­liens lors de ce raid. Mais une des plus jeunes femmes, Doha, avait soutenu qu'aucune des per­sonnes arrêtées n'avait quoi que ce soit à se reprocher. Tous menaient « une vie normale », selon elle.

Après l'enlèvement des trois ado­les­cents israé­liens il y a quinze jours, le Premier ministre Benyamin Neta­nyahu a aus­sitôt accusé le Hamas. Le mou­vement isla­miste pales­tinien a démenti. Jusqu'à ce jour, aucune reven­di­cation n'a été for­mulée. Mais au cours des deux der­nières semaines, l'armée et la police israé­liennes ont arrêté près de 400 Pales­ti­niens, des per­sonnes qui avaient pour la plupart été arrêtées par le passé. Les auto­rités israé­liennes en ont profité pour déman­teler les struc­tures du Hamas en Cis­jor­danie. Au moins cinq Pales­ti­niens ont été tués.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 26548

Trending Articles