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Des pro­fes­sionnels de l'information déli­bé­rément pris pour cible par l'armée israélienne

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Depuis l'enlèvement des trois jeunes israé­liens, le 12 juin 2014, on assiste à une flamblée de vio­lence dans les Ter­ri­toires pales­ti­niens et dans de nom­breuses villes d'Israël. Les forces de sécurité israé­liennes bafouent les libertés fon­da­men­tales, parmi les­quelles la liberté de l'information.

Depuis l'enlèvement des trois jeunes Israé­liens, le 12 juin 2014, suivi 18 jours plus tard par la décou­verte de leur corps, la situation s'est dan­ge­reu­sement dété­riorée. Depuis, la Toile regorge d'appels à la haine visant à venger le meurtre des trois Israé­liens, Un jeune pales­tinien a d'ailleurs été retrouvé brûlé vif, à Jérusalem-​​Est. Les forces de sécurité israé­liennes ratissent la Cis­jor­danie, arrêtant à tour de bras tout Pales­tinien soup­çonné d'avoir des liens avec le Hamas, portant le nombre d'arrestations à plus de 600. Les vio­la­tions des droits de l'homme sont quo­ti­diennes et la liberté de l'information ne cesse d'être bafouée.

Reporters sans fron­tières condamne fer­mement les atteintes à la liberté d'information depuis le 12 juin dernier. Nom­breux sont les jour­na­listes à avoir été pris pour cible par l'armée israé­lienne, d'autres ont fait l'objet d'arrestations arbi­traires, sans compter les raids contre des médias. L'organisation exhorte l'armée israé­lienne à per­mettre aux pro­fes­sionnels de l'information, qu'ils soient Pales­ti­niens ou étrangers, de pouvoir faire leur travail librement et en toute sécurité.

Dans son rapport “Les jour­na­listes pales­ti­niens pris entre trois feux”, l'organisation avait mis en exergue le double étau qui menace la liberté d'information dans les Ter­ri­toires, notamment celui mis en place par Israël et son armée qui n'hésite pas à arrêter, voire à tuer des pro­fes­sionnels de l'information.

Récents événements

Le 5 juillet 2014, l'équipe de la chaîne Palestine Today a essuyé des tirs de la part de l'armée israé­lienne, alors qu'elle était en direct entrain de couvrir des heurts sur­venus dans le quartier d'Al-Tur à Jérusalem-​​Est. Le jour­na­liste Ahmed Al-​​Budeiri a été blesséà l'épaule et à l'estomac ; son came­raman Ahmed Jaber a été atteint à l'oeil. Quant à Walid Matar, tech­nicien, il a été blesséà la tête.

Ahmed Al-​​Khatib, cor­res­pondant de la chaîne du Hamas, Al-​​Aqsa TV, a lui été arrêtéà Tulkarem.

Quelques jours plus tôt, le 2 juillet, plu­sieurs jour­na­listes cou­vrant les mani­fes­ta­tions à Shuafat orga­nisées après le meurtre du jeune pales­tinien ont été blessés par des tirs pro­venant des forces de sécurité israé­liennes. Tali Mayer, pho­to­graphe pour le site Acti­ves­tills et Walla News !, a été griè­vement blessée au visage par un tir à balle à pointe molle, tandis que son confrère Oren Ziv a été touché au bras.

Opé­ration “Gardien de nos frères” et ses consé­quences sur les médias pales­ti­niens [1]

Le 22 juin 2014, les forces de sécurité israé­liennes ont pris d'assaut les locaux de deux sociétés d'impression, dans la ville de Ramallah, Turbo Com­puters and Software Co Ltd et Jeel Publi­shing Co Ltd, édi­trices res­pec­ti­vement du magazine culturel mensuel pales­tinien This week in Palestine et du magazine mensuel Filistin Ashabab. Sept ordi­na­teurs ont été saisis, com­pro­mettant ainsi for­tement l'édition et la publi­cation de ces deux maga­zines. Dans son com­mu­niqué de presse le directeur général de Turbo Com­puters, Sani Paul Meo, a déclaré qu'“en 28 ans d'existence nous n'avons jamais eu d'affiliation avec un quel­conque parti poli­tique (…) This week in Palestine, créé il y a quinze ans, est un magazine culturel apo­li­tique”. Le directeur général de la société d'impression a assuré, par ailleurs, que “l'entreprise se réservait le droit de demander des répa­ra­tions au regard des dom­mages subis et d'envisager une action judi­ciaire, au niveau local et international”.

Un porte-​​parole de l'administration mili­taire israé­lienne a argué pour sa part que “la société d'impression imprimait de la pro­pa­gande et du matériel d'incitation à la haine”.

Le 22 juin à l'aube, l'armée israé­lienne a per­qui­si­tionné le domicile à Bethléem de Sahib Al-​​Assa et de son frère Fadi à Bethléem, tous deux cor­res­pon­dants de la radio Bethleem 2000. Sahib Al-​​Assa a été emmené et a été interrogé sur ses acti­vités jour­na­lis­tiques dans une caserne à Beit Sahour. Il a été relâché quelques heures plus tard. Sa carte d'identité et son télé­phone por­table ont cependant été confisqués par l'armée israélienne.

Le même jour, les locaux de la société Pal­media à Ramallah ont fait l'objet d'une des­cente de l'armée israé­lienne. Les archives numé­riques depuis la création de la société en 2006 ont été confis­quées, et du matériel pro­fes­sionnel a été détruit. Les bureaux loués par Russia Today ont éga­lement été touchés. D'après Russia Today, citant un porte-​​parole de l'armée israé­lienne, Pal­media est accusée de “fournir des ser­vices à Al-​​Aqsa TV, dont le contenu est de la propagande.”

La direction de Pal­media a éga­lement déclaré que des membres de son per­sonnel ont subi divers pres­sions lors de leur cou­verture de l'opération “Gardien de nos frères”, à l'instar de Amar Abideen, pho­to­graphe à Hébron. Les locaux de Pal­media à Jérusalem-​​Est avaient déjà fait l'objet d'une per­qui­sition début juin.

Le 18 juin, l'armée israé­lienne a per­qui­si­tionné les locaux de l'entreprise Trans­media dans les loca­lités de Naplouse, Ramallah et Hébron, confis­quant l'ensemble des équi­pe­ments (d'une valeur d'1 million de dollars) avant d'en ordonner la fer­meture, sous pre­texte que Trans­media four­nirait divers ser­vices de pro­duction téléà Al-​​Aqsa TV.

Dans la nuit du 16 au 17 juin, les forces de sécurité israé­liennes ont arrêté, à Ramallah, le directeur général d'Al-Aqsa TV, Aziz Kayed. D'après l'Union des radios et télé­vi­sions pales­ti­niennes, il a été placé en “détention admi­nis­trative” pour une durée de six mois.

Le même jour, Yahia Habayeb, cor­res­pondant de la radio pales­ti­nienne Ajiyal, a été vio­lemment inter­pellé par des soldats israé­liens à Hébron (sud de la Cis­jor­danie). Ses télé­phones por­tables et son matériel d'enregistrement audio­visuel ont été volon­tai­rement cassés. Le jour­na­liste a été libéré cinq heures plus tard.

Le 17 juin, Abder­rahmane Younes, pho­to­graphe du site Internet Al​-Quds​.com, a été empêché de couvrir un embou­teillage pro­voqué par l'armée israé­lienne au check­point dit du “Container” au nord de Bethléem. Les soldats israé­liens ont confisqué sa caméra et l'ont menacé d'emprisonnement en cas de récidive.


[1] L'Union des radios et télé­vi­sions pales­ti­niennes ainsi que le Pales­tinian Center for Deve­lopment & Media Freedom (MADA), une ONG spé­cia­lisée dans la défense de la liberté des médias palestiniens.


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