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Channel: Association France Palestine Solidarité
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« Les hommes âgés ne pou­vaient pas marcher cor­rec­tement, les plus jeunes devaient les aider »

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Des mil­liers de Pales­ti­niens fuyaient hier le nord de la bande de Gaza après une nuit de raids israé­liens intenses et l'appel àévacuer lancé par Israël en pré­vision de bom­bar­de­ments massifs annoncés pour la mi-​​journée. En voiture, à dos d'âne, à pied ou en char­rette à cheval, les Pales­ti­niens fuient par milliers.

À Beit Lahia, les habi­taient fuient en voiture, à dos d'âne, à pied ou en char­rette à cheval, emportant ce qu'ils peuvent avec eux. « La nuit der­nière, il y a eu tel­lement de bom­bar­de­ments que per­sonne ne pouvait dormir, c'était ter­ri­fiant », affirme un homme se pré­sentant comme Farid. « J'essaie d'aller dans une école, dans n'importe quel endroit pouvant être sûr », ajoute cet homme qui fuit avec six membres de sa famille et des cou­ver­tures amon­celées sur sa mobylette.

Mohammad Sultan a pour sa part entassé les biens de sa famille sur une char­rette à un cheval. Ses cinq enfants y sont assis au milieu d'un enche­vê­trement d'objets. Avec d'autres proches, il cherchent à se rendre dans une école gérée par l'Agence des Nations unies pour les réfugiés pales­ti­niens (Unrwa).

L'armée israé­lienne a annoncé hier qu'elle dif­fusait des tracts appelant les civils du nord de l'enclave pales­ti­nienne à quitter leur domicile avant 09h00GMT pour se réfugier plus au sud. Mais M. Sultan assure ne pas avoir reçu de mise en garde. « Nous n'avons pas été pré­venus. Mais il y a eu des tirs tout autour de nous pendant toute la nuit », explique-​​t-​​il. « Nous étions ter­rifiés et nous avions si peur pour nos enfants. C'était une guerre totale », insiste-​​t-​​il.

Pieds nus, terrifiés

Pendant la nuit, Samari al-​​Atar, qui vit dans l'une des zones où Israël a promis de frapper fort, a éga­lement trouvé refuge dans une école de l'Unrwa. « Nous avons essayé de nous abriter dans la maison, mais nous avons entendu des gens hurler, et quand nous avons regardé dehors, il y avait beaucoup de monde qui fuyait des maisons », raconte-​​t-​​elle. « C'était au milieu de la nuit, j'ai réuni les enfants, ils avaient si peur, ajoute-​​t-​​elle, la voix entre­coupée de san­glots. Et même pendant que nous étions en train de fuir, il y avait des tirs tout autour de nous (…). Nous n'avons rien pu prendre avec nous, les enfants étaient pieds nus. »À l'intérieur de l'école, les enfants des­sinent sur un tableau noir des images de guerre à la craie rose et jaune : des héli­co­ptères, des chars qui tirent, des roquettes… Un garçon semble en état de choc : il raconte d'une voix mono­corde comment il a fui sa maison, les yeux rivés au sol.

Maani al-​​Atar explique elle aussi avoir fui en pleine nuit, alors que les avions israé­liens tour­naient dans le ciel. « Les gens criaient. Des hommes âgés ne pou­vaient pas marcher cor­rec­tement, les plus jeunes devaient les aider, raconte-​​t-​​elle. Il n'y avait pas d'électricité, la rue était com­plè­tement noire. » Selon Robert Turner, directeur des opé­ra­tions de l'Unrwa, des mil­liers de déplacés ont déjà trouvé refuge dans les écoles de l'organisation à travers la bande de Gaza. « L'Unrwa a huit écoles accueillant plus de 4000 déplacés gazaouis. D'autres sont en train d'arriver, ils fuient pour la plupart des sec­teurs dans le Nord, Beit Lahia et Beit Hanoun », explique-​​t-​​il aux journalistes.

À Beit Lahia, Farida Zayed ne sait pas où trouver refuge. « Les gens disent qu'ils vont dans des écoles, mais Israël a bom­bardé des écoles dans le passé. Même des hôpitaux ont été pilonnés », dit-​​elle. « Nous avons tout perdu, notre avenir et l'avenir de nos enfants. Les Israé­liens ne veulent pas nous laisser vivre », se lamente-​​t-​​elle.


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