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A Gaza, quatre enfants tués dans un bom­bar­dement israélien sous les yeux des journalistes

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Est-​​ce la bavure de trop ? Mer­credi 16 juillet, au neu­vième jour des bom­bar­de­ments israé­liens contre le Hamas dans la bande de Gaza, Israël avait demandéà100000 habi­tants d'évacuer leur domicile. Ces mises en garde n'auront pas suffit àéviter le pire. Quatre enfants ont été fauchés par un missile sur une plage très fré­quentée de Gaza, à quelques cen­taines de mètres d'hôtels où logent des jour­na­listes occidentaux.

Ces der­niers ont rapi­dement témoigné du drame. Jonathan Miller, de la chaîne bri­tan­nique Channel 4, a décrit le dérou­lement des faits à l'antenne et sur son compte Twitter. Le cor­res­pondant du Guardian, Peter Beaumont, celui de NBC News, Ayman Mohyeldin, et un pho­to­graphe du New York Times, Tyler Hicks, ont fait de même.

Tous expliquent que le groupe d'enfants se trouvait sur cette plage de pêcheurs pour jouer au football, confirmant des photos prises par une agence de presse locale, Media24. Un premier missile israélien a d'abord touché, peu après 16 heures (14 heures à Paris), une cahute sur la digue du port de pêche de Gaza. Des images filmées par TF1 quelques ins­tants plus tôt montrent des navires de guerre israé­liens croisant au large.

L'un des enfants meurt sur le coup de cette pre­mière frappe, explique le New York Times. Alors que les autres garçons se mettent à courir, une deuxième frappe atteint le groupe, et en tue trois autres. Les sur­vi­vants, blessés, vont chercher de l'aide, alors que des Pales­ti­niens adultes partent à la recherche des victimes.

« Les gamins ter­rifiés remontent la plage en criant » raconte l'AFP. Trois d'entre eux sont cou­verts de sang et com­mencent àêtre soignés sur la ter­rasse de l'hôtel Al Deira, au milieu des journalistes.

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Jonathan Miller

« J'ai mal, ma poi­trine brûle, ma poi­trine brûle », crie l'un d'eux. Une des vic­times se tient le ventre en hurlant avant de s'écrouler et d'être trans­portée à la hâte vers les secours par le per­sonnel et les jour­na­listes, dont celui du Guardian, qui se dit très choqué. Une autre ambu­lance emporte aussi un homme dont la jambe a été arrachée.

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Jonathan Miller

« Ils ont couru à la mort »

Au total, quatre enfants (deux âgés de 10 ans, un de 9 ans, l'autre de 11 ans) ont été tués et au moins cinq autres ont été blessés dans ces frappes, selon le res­pon­sable des ser­vices des urgences à Gaza. Les vic­times sont des cousins d'une seule et même famille de pêcheurs, les Bakr, « très connus à Gaza » selon France Info.

Le pho­to­graphe de NBC News était présent au moment où une mère a appris la mort de ses enfants. « L'horreur », décrit-​​il, avant de poster la photo de cette mère (ci-​​dessous), et une vidéo d'elle trau­ma­tisée, déam­bulant en criant au milieu des journalistes.

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Ayman Mohyeldin

Les corps des quatres garçons « brûlés et déchi­quetés » selon l'AFP, ont été aus­sitôt amenés à la mosquée voisine avant les funé­railles. Ils ont été enterrés enve­loppés dans le drapeau jaune du Fatah, le mou­vement natio­na­liste du pré­sident Mahmoud Abbas.

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Jonathan Miller

Le cortège funé­raire a ras­semblé des cen­taines de per­sonnes. « Ils ont couru droit à la mort », a déclaré un membre de la famille à l'AFP au moment des funé­railles, trem­blant de rage.

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Jonathan Miller

Le cor­res­pondant de NBC News avait sou­ligné, quelques heures avant les frappes, que les tracts de l'armée israé­lienne appelant à l'évacuation n'indiquent aucun endroit sûr où se réfugier.

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Ayman Mohyeldin

Enquête en cours

Peu après les faits, l'armée israé­lienne a publié un com­mu­niqué recon­naissant sa res­pon­sa­bilité. « Nous enquêtons conscien­cieu­sement sur l'incident en question », dit le texte, qua­li­fiant la mort des enfants de « tra­gique » mais en réaf­firmant avoir ciblé des « ter­ro­ristes du Hamas ».

Selon le New York Times, la mort de ces jeunes enfants est déjà devenue le symbole des vic­times civiles pales­ti­niennes liées à l'opération mili­taire « Bordure pro­tec­trice ». Depuis le 9 juillet, 222 Pales­ti­niens de Gaza sont morts dans les bom­bar­de­ments, et plus de 1600 per­sonnes ont été blessées, selon le dernier bilan des ser­vices d'urgence palestiniens.

Publié par Le Monde


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