La Co-Op, cinquième détaillant alimentaire de Grande-Bretagne, est une coopérative de consommateurs qui n'achète plus de produits des colonies depuis 2009. Avec cette nouvelle décision, elle devient le premier parmi les grands réseaux de supermarchés européens à mettre fin à ses relations avec les entreprises qui exportent des produits des colonies.
Une des plus importantes chaînes de supermarchés en Grande-Bretagne a annoncé son intention de boycotter les exportateurs israéliens de produits agricoles qui vendent également des produits des colonies de Cisjordanie.
Alors que les magasins alimentaires britanniques étiquettent depuis plusieurs années maintenant les produits qui sont cultivés ou fabriqués dans les colonies, et dans certains cas les boycottent entièrement, ceci est la première action d'une grande entreprise pour mettre fin à tous les contrats avec les sociétés qui exportent à la fois des produits de l'intérieur de la Ligne Verte (NdT : c'est-à-dire du territoire de l'Etat d'Israël) et des colonies. Les principales sociétés qui seront touchées par cette décision sont Agrexco, Mehadrin et Arava. [1]
L'annonce a été faite ce week-end, après des années d'activisme des organisations pro-palestiniennes en Grande-Bretagne qui ont appelé au boycott, au désinvestissement et aux sanctions (BDS) contre Israël. Co-op, la cinquième plus grande chaîne de supermarchés en Grande-Bretagne, a souligné qu'il ne s'agit pas d'un boycott contre Israël, et qu'elle continuera à traiter avec les sociétés qui peuvent garantir qu'aucun de leurs produits ne vient des colonies de Cisjordanie. [2]
Les tentatives de limiter les exportations de produits des colonies vers l'Europe ont été menées dans le passé par l'Union européenne et le gouvernement britannique. En 2009, le gouvernement britannique, sur les directives expresses de l'ancien Premier ministre Gordon Brown, a publié des instructions pour les distributeurs, concernant un étiquetage clair des produits des colonies, les différenciant des produits palestiniens ainsi que des produits fabriqués à l'intérieur de la Ligne Verte (NdT : sur le territoire de l'Etat d'Israël). Ces instructions faisaient suite aux refus israéliens d'étiqueter distinctement les produits des colonies avant qu'ils soient exportés vers l'Union européenne. La question de l'étiquetage des produits des colonies constituait un important point de discorde entre les gouvernements britannique et israélien à l'époque.
Au cours des dernières années, le mouvement BDS a ciblé des entreprises telles qu'Agrexco, une coopérative d'exportation qui couvre des milliers d'agriculteurs, des kibboutzim et des petites entreprises agricoles en Israël, et qui a poursuivi l'exportation de produits des colonies.
Hilary Smith, du Réseau Boycott Israël, a accueilli la décision de Co-op en déclarant que le groupe "Prend la tête internationale avec cette décision historique de demander aux entreprises de rendre des comptes de leur complicité dans la violation des droits des Palestiniens par Israël. Nos pressons fortement les autres distributeurs de faire de même et prendre des mesures similaires."
Le ministère des Affaires étrangères à Jérusalem a répliqué en déclarant qu'"il est dommage de voir que certains qui prétendent ostensiblement contribuer à la paix et à la réconciliation, soutiennent un projet négatif de boycott, créent une atmosphère de confrontation et creusent la distance entre les parties impliquées. Il serait prudent de rechercher une approche plus positive pour une résolution du conflit."
Publié le 29 avril 2012
Traduction : SM
[1] il s'agit de contrats d'un montant de 350 000 livres sterling soit 430 000 euros.
[2] Co-op continuera ainsi à traiter avec une vingtaine de sociétés israéliennes.
Selon le journal britannique The Guardian du 29 avril 2012 : Un porte-parole des Comités du syndicat agricole palestinien (PUAWC), qui travaille à l'amélioration des conditions des communautés agricoles palestiniennes, a déclaré : "Les sociétés israéliennes d'exportation de produits agricoles, comme Mehadrin, profitent et sont directement impliquées dans la poursuite de la colonisation des terres palestiniennes et dans le vol de notre eau. Les relations commerciales avec de telles sociétés constituent un soutien très important au régime israélien d'apartheid vis-à-vis du peuple palestinien, par conséquent nous accueillons chaleureusement cette décision de la Co-opérative. C'est la preuve que le mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) mené contre Israël jusqu'à ce qu'il applique le droit international est une forme d'action réellement efficace pour défendre les droits des Palestiniens." [http://www.guardian.co.uk/world/201…]