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Affaire Rachel Corrie : un expert de l'ONU dénonce la décision de justice israélienne

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Le Rap­porteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme dans les ter­ri­toires pales­ti­niens occupés depuis 1967, Richard Falk.

Le Rap­porteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme dans les ter­ri­toires pales­ti­niens occupés depuis 1967, Richard Falk, a exprimé sa « déception » et sa « conster­nation » à l'annonce de la décision d'un juge israélien de rejeter une plainte déposée par la famille d'une jeune mili­tante paci­fiste amé­ri­caine morte écrasée par un bull­dozer israélien en 2005.

« C'est une bien triste issue, avant tout pour la famille de Rachel Corrie qui avait déposé la plainte en 2005, mais également pour l'état de droit et pour l'espoir que la justice israé­lienne limite la vio­lence exercée par l'État, par­ti­cu­liè­rement contre les civils inno­cents et non-​​armés dans les ter­ri­toires occupés », a déclaré M. Falk dans un com­mu­niqué de presse.

La mili­tante paci­fiste amé­ri­caine Rachel Corrie a été tuée en mars 2005 alors qu'elle mani­festait contre la démo­lition de maisons pales­ti­niennes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Selon des témoins ocu­laires et la famille de la victime, les forces israé­liennes ont déli­bé­rément écrasé la jeune femme à l'aide d'un bull­dozer utilisé pour les démo­li­tions, en dépit du fait qu'elle revêtait une veste orange fluo et se trouvait dans le champ de vision du conducteur du bulldozer.

L'armée israé­lienne affirme pour sa part que Mme Corrie se trouvait dans un ter­ri­toire considéré comme une « zone de guerre » par Israël et que le conducteur de l'engin ne l'avait pas aperçue et donc que sa mort aurait été acci­den­telle, selon le juge Oded Gershon.

« La décision du juge repré­sente une défaite pour la justice et la res­pon­sa­bilité et une vic­toire pour l'impunité de l'armée israé­lienne », a déploré M. Falk. « Elle contre­vient de façon fla­grante à la Convention de Genève, puisqu'elle impose à la force d'occupation une obli­gation incon­di­tion­nelle de pro­téger la popu­lation civile ».

M. Falk a rappelé que cette affaire s'inscrivait dans la conti­nuité de plu­sieurs autres, révélant l'impunité dont jouissent les forces armées israé­liennes, notamment pendant la guerre de Gaza de 2008-​​2009 qui a fait plus de 1.400 morts parmi la popu­lation civile, et plus récemment en 2010 lorsqu'un com­mando israélien a attaqué des bateaux turcs trans­portant des mili­tants qui cher­chaient à apporter une aide huma­ni­taire à la popu­lation de Gaza sous blocus israélien.

« L'impunité a prévalu de manière sys­té­ma­tique dans des cas docu­mentés de vio­la­tions du droit huma­ni­taire inter­na­tional par les auto­rités israé­liennes et dans plu­sieurs autres relevant du droit pénal israélien », a indiqué l'expert indé­pendant de l'ONU, en ajoutant que la famille Corrie avait été « à la merci » d'un système dont les déci­sions sont « une parodie de justice ».


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