Quantcast
Channel: Association France Palestine Solidarité
Viewing all articles
Browse latest Browse all 26548

Elections municipales en Cisjordanie, pas à Gaza

$
0
0

Les Pales­ti­niens de Cis­jor­danie se rendent aux urnes ce samedi pour des élec­tions muni­ci­pales à plu­sieurs reprises reportées. La bande de Gaza, dirigée depuis juin 2007 par les isla­mistes du Hamas, ne par­ticipe pas à ce scrutin.

C'est la pre­mière fois que les Pales­ti­niens sont consultés depuis les élec­tions légis­la­tives de 2006.

La cam­pagne élec­torale en Cis­jor­danie a mis en évidence de pro­fondes divi­sions dans le ter­ri­toire et les dif­fi­cultés du Fatah, parti du pré­sident de l'Autorité pales­ti­nienne Mahmoud Abbas, à y imposer son autorité.

Lors des der­nières muni­ci­pales en 2005, le Hamas avait créé la sur­prise en s'emparant de nom­breuses villes et vil­lages tant en Cis­jor­danie qu'à Gaza. L'année sui­vante, les isla­mistes avaient lar­gement rem­porté les légis­la­tives, au grand désarroi de la "vieille garde" du Fatah.

Accusant le Fatah de pour­chasser ses par­tisans en Cis­jor­danie, le Hamas boy­cotte le scrutin de samedi, qui ne sera pas organisé dans la petite enclave côtière.

Le Fatah a donc eu les coudées franches dans les 94 villes et vil­lages dis­putés -ces élec­tions ne concernent en effet que 94 loca­lités sur 350, là où plu­sieurs listes sont présentes-​​ mais la cam­pagne élec­torale a révélé de nom­breuses fis­sures au sein du mou­vement, sur fond de crise finan­cière, de rivalité avec les isla­mistes et d'impasse dans les dis­cus­sions avec Israël.

Confronté à de vio­lentes mani­fes­ta­tions contre la vie chère le mois dernier, c'est divisé que le Fatah se pré­sente à ce scrutin, avec dans plu­sieurs loca­lités des can­didats de diverses fac­tions et fidé­lités personnelles.

"On ne peut vraiment pas parler d'une bonne atmo­sphère", déplore Issam Abdine, du groupe de défense des droits de l'homme Al Hak.

La cam­pagne a été active, comme le prouvent les nom­breuses affiches collées sur les murs, où les can­didats mul­ti­plient les pro­messes -des rues plus propres, de meilleurs trans­ports en commun, des emplois ou le Wi-​​fi gratuit.

AUSTÉRITÉ

Les slogans tra­di­tionnels de la lutte pales­ti­nienne, appelant à la résis­tance et à la libé­ration de la Palestine, brillent par leur absence, les élec­teurs s'intéressant avant tout à leurs besoins immé­diats en cette période d'austérité où l'Autorité pales­ti­nienne a du mal à payer ses 153.000 fonctionnaires.

Les désac­cords entre Hamas et Fatah sont une source de déception et parfois de colère pour la popu­lation, qui y voit un nouvel obs­tacle à la pro­cla­mation d'un Etat pales­tinien indépendant.

"Vraiment, je ne com­prends pas comment on peut avoir des élec­tions dans seulement la moitié du ter­ri­toire", dit Neda Ahmad, une jeune femme croisée dans le centre de Ramallah, où siège l'Autorité pales­ti­nienne. "Je ne sais même pas qui est can­didat", ajoute-​​t-​​elle.

En l'absence du Hamas, c'est surtout le taux de par­ti­ci­pation qui inté­resse les experts. Il y a sept ans, il avait atteint 80%. S'il est en forte baisse, cela signi­fiera pro­ba­blement que les par­tisans du Hamas en Cis­jor­danie sont restés chez eux et cela per­mettra de les compter.

Outre les can­didats du pouvoir et les dis­si­dents du Fatah, des indé­pen­dants sont également en lice. Ainsi, le premier parti poli­tique pales­tinien uni­quement composé de femmes se pré­sente à Hébron.

Après ces muni­ci­pales, les Pales­ti­niens pour­raient avoir à attendre long­temps pour se rendre de nouveau aux urnes.

En effet, l'organisation d'élections légis­la­tives ou la dési­gnation d'un nouveau pré­sident, qui auraient déjà dû avoir lieu, seront pro­ba­blement repoussées tant qu'un accord de récon­ci­liation n'aura pas été trouvé avec le Hamas -afin de ne pas "offi­cia­liser" la sépa­ration entre Cis­jor­danie et Gaza.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 26548