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Réfugiés palestiniens, le mythe et la réalité

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Chassé par les combats, Mahmoud Abbas avait quitté avec sa famille sa ville natale de Safed en Galilée pour la Syrie en mai 1948. Y sera-​​t-​​il enterré un jour ? Pro­ba­blement non si on en croit ses décla­ra­tions à la Deuxième chaîne israé­lienne, jeudi 1er novembre. Au cours de cet entretien, le pré­sident de l'Autorité pales­ti­nienne a tracé les limites de la Palestine qu'il appelle de ses voeux : c'est 1967 (Gaza et la Cis­jor­danie) avec, on l'imagine, des échanges de ter­ri­toires. Logique avec lui-​​même, M. Abbas a exclu revenir à Safed autrement qu'en visite. L'opposition pales­ti­nienne, le Hamas en tête, a fustigé ce renoncement.

En la matière, il est pourtant acquis de longue date pour la direction d'un mou­vement pourtant né dans les camps qu'une partie infime des réfugiés de 1948 serait auto­risée à s'installer dans ce qui est devenu Israël dans le cadre d'un règlement de paix, ce qui ne veut pas dire pour autant qu'il ne fau­drait pas de longues négo­cia­tions pour solder ce dossier : pour définir ce nombre de pri­vi­légiés, fixer les indem­nités versées aux autres, trouver des pays tiers pour une ins­tal­lation défi­nitive (prin­ci­pa­lement dans le cas du Liban où les Pales­ti­niens sont très mal intégrés, un héritage de la guerre civile.)

Les der­nières dis­cus­sions en date, en 2008, ont pré­ci­sément achoppées sur ce nombre de "returnees" si on se réfère au récit du négo­ciateur pales­tinien de l'époque, Ziyad Clot et il n'a jamais été question depuis Oslo, en 1993, sans que l'on se pro­nonce sur le fond, que l'Autorité pales­ti­nienne consulte un jour les camps de Jor­danie, de Syrie et du Liban sur le contenu de ses trac­ta­tions avec les Israéliens.

L'initiative arabe de 2002, magis­tra­lement ignorée par Israël, ne disait pas autre chose quand elle évoquait "a just solution to the problem of Pales­tinian refugees to be agreed upon in accor­dance with the UN General Assembly Reso­lution No 194", sans la moindre mention du "droit au retour" inscrit dans le dis­cours pales­tinien depuis 1948 et qu'a tou­jours contesté Israël.

Pré­tendre trouver la paix en exi­geant la réins­tal­lation en Israël de cen­taines de mil­liers de réfugiés serait aussi hasardeux qu'imaginer les Pales­ti­niens, après une telle concession, prêts à accepter l'indivisibilité de Jéru­salem. Mais que les jusqu'au-boutistes des deux camps se ras­surent, de tels marchés ne sont pas pour demain.

Publié par Blog Le Monde


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