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Jérusalem : Israël pousse les Palestiniens dehors

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Claude Léostic, pré­si­dente de la Pla­te­forme des ONG fran­çaises pour la Palestine Danielle Bidard, pré­si­dente de l'association « Pour Jéru­salem » Maurice Buttin, pré­sident du CVPR-​​PO (Comité de Vigi­lance pour une Paix Réelle au Proche-​​Orient) André Cirota, pré­sident des CEMEA (Centres d'Entrainement aux Méthodes d'Education Active) Janine Forestier, pré­si­dente de Terre des Hommes France Marie Paule Jammet et Jean Huet, co-​​présidents de la Fédé­ration Artisans du Monde Jean-​​Claude Lefort, pré­sident de l'AFPS (Asso­ciation France Palestine Soli­darité) Renée Le Mignot, co-​​présidente du MRAP (Mou­vement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples) Roland Lombard, pré­sident du CICUP (Col­lectif Inter­uni­ver­si­taire pour la Coopé­ration avec les Uni­ver­sités Pales­ti­niennes) Claire Nancy et Eugénie Dossa-​​Quenum, co-​​présidentes de la LIFPL (Ligue Inter­na­tionale de Femmes pour la Paix et la Liberté) Jean-​​Paul Nunez et Josette Gazaniga, co-​​présidents du MIR (Mou­vement Inter­na­tional de la Récon­ci­liation) Perrine Olff-​​Rastegar, pré­si­dente du Col­lectif Judéo Arabe et Citoyen pour la Paix Christian Schmitz, pré­sident de la SIDI (Soli­darité Inter­na­tionale pour le déve­lop­pement et l'Investissement) François Soulage, pré­sident du Secours Catholique-​​Caritas France Pierre Stambul et Jean-​​Guy Greil­samer, co-​​présidents de l'UJFP (Union Juive Fran­çaise pour la Paix) Pierre Tar­ta­kowsky, pré­sident de la LDH (Ligue des Droits de l'Homme)

« La reven­di­cation constante et légitime des Pales­ti­niens reste de faire de Jérusalem-​​Est la capitale de leur futur Etat », rap­pellent ici les orga­ni­sa­tions regroupées autour de la Pla­te­forme des ONG fran­çaises pour la Palestine, qui demandent « une action forte et sym­bo­lique de la part de l'UE (…) pour qu'Israël mette un terme à sa poli­tique d'annexion ».

En 1947, l'Assemblée générale des Nations unies adoptait par sa réso­lution 181 (II) le Plan de partage de la Palestine, avec un régime inter­na­tional par­ti­culier pour Jéru­salem, jamais mis en place. 65 ans après, Israël, en poussant les habi­tants pales­ti­niens hors de la ville, menace gra­vement la pers­pective de deux Etats. Une action forte et sym­bo­lique de la part de l'UE est néces­saire pour qu'Israël mette un terme à sa poli­tique d'annexion.

Dans un rapport de janvier 2011, les diplo­mates euro­péens en poste à Jéru­salem avaient alerté leurs diri­geants : illé­ga­lement annexée en 1967, soumise à la volonté des diri­geants d'Israël d'en modifier les limites ter­ri­to­riales à son profit et d'en contrôler la terre en en chassant les habi­tants pales­ti­niens, Jérusalem-​​Est voit s'éloigner la pos­si­bilité d'être la capitale de l'Etat de Palestine. Et avec elle, la pers­pective de deux Etats. L'objectif des auto­rités israé­liennes est en effet de donner à Jéru­salem un « caractère juif » et de fina­liser ainsi l'occupation de sa partie Est en 1967 et son annexion illégale à Israël. Pour cela, elles ont mis en œuvre toute une série de mesures pour contrôler l'espace et rendre dif­fi­ciles, voire impos­sibles, les condi­tions de vie des Pales­ti­niens, qui repré­sentent 37% de la popu­lation totale, dans Jérusalem, .

Rendre la vie impossible aux Palestiniens

Alors que 200000 colons sont ins­tallés dans la vieille ville et dans les grandes colonies, nombre en expansion constante, 13 % seulement de la super­ficie de Jérusalem-​​Est sont construc­tibles par les Pales­ti­niens alors que le nombre d'habitants par mètre carré y est deux fois plus élevé que chez les Israé­liens. Il est en outre très dif­ficile pour les Pales­ti­niens d'obtenir un permis de construire. Les Pales­ti­niens sont ainsi contraints de construire sans permis. Les auto­rités israé­liennes prennent pré­texte de cette « illé­galité» pour détruire ces construc­tions, estimées à20000.

L'inégalité de répar­tition des équi­pe­ments publics est aussi frap­pante entre les deux parties de la ville, alors que les bases d'imposition sont les mêmes : par exemple, près de 90% des rues asphaltées et des égouts se trouvent dans la ville ouest. On retrouve cette inégalité au niveau des ser­vices publics : queues inter­mi­nables devant les gui­chets, for­mu­laires écrits uni­quement en hébreu. Il n'y a, à l'Est, aucun accès spé­ci­fique pour les han­di­capés. Il fau­drait enfin sou­ligner l'impossibilité du regrou­pement familial, les dif­fi­cultés ren­con­trées pour déclarer la nais­sance d'un enfant et les révo­ca­tions du droit de résidence.

Peu à peu, avec le soutien des auto­rités israé­liennes, les orga­ni­sa­tions de colons israé­liens comme Elad ou Ateret Cohanim gri­gnotent le terrain, non seulement entre les quar­tiers pales­ti­niens for­tement peuplés, mais au cœur même de ceux-​​ci. Les quar­tiers de Silwan et de Sheikh Jarrah, au sud et au nord de la vieille ville, en sont une illus­tration. La prise de pos­session de l'espace se fait au moyen d'un arsenal juri­dique inique, dont la loi sur les « pro­prié­taires absents » et cette quasi impos­si­bilité pour les Pales­ti­niens d'obtenir un permis de construire. Une fois ins­tallés, ces colons, lour­dement armés et secondés par des milices, font régner la peur dans les quar­tiers pales­ti­niens. La vieille ville subit elle aussi les efforts conjugués des colons et de la muni­ci­palité de Jérusalem.

Enfin le mur. Celui-​​ci coupe Jéru­salem du reste de la Cis­jor­danie et entrave toute relation entre ses habi­tants pales­ti­niens et leurs proches restés de l'autre côté. Coupés du reste de la Cis­jor­danie, les Pales­ti­niens de Jéru­salem n'ont pas d'endroit où construire. Mais en outre, son tracé a pour objectif de pré­parer les limites d'un « grand Jéru­salem » [1]. D'un côté, il englobe les colonies dans et autour de Jéru­salem est, dont celles de Gush Etzion au sud et de Maale Adumim. De l'autre, il exclut les habi­tants pales­ti­niens de nom­breux quar­tiers den­sément peuplés de la ville, dont les 50000 rési­dents du camp de réfugiés de Shufat, dont le statut de résident est à terme menacé.

Mobilisation conjointe

La mobi­li­sation des habi­tants pales­ti­niens est intacte. En 2011, des mani­fes­ta­tions conjointes, de Pales­ti­niens et d'Israéliens, avaient lieu chaque semaine. Aujourd'hui dans le quartier de Silwan, un des plus menacés de Jérusalem-​​Est, les asso­cia­tions locales sont orga­nisées et dyna­miques, chaque mani­fes­tation contre les colons est main­tenant suivie par plu­sieurs cen­taines d'habitants.

La reven­di­cation constante et légitime des Pales­ti­niens reste en effet de faire de Jérusalem-​​Est la capitale de leur futur Etat. Cette question est cen­trale pour eux. Cela doit nous conduire, en tant que mou­vement de soli­darité, à agir pour mettre fin à cette situation où les Pales­ti­niens sont petit à petit amenés à quitter Jérusalem-​​Est. Tous les moyens qui vont dans ce sens sont à uti­liser. Parmi eux, le soutien à la résis­tance popu­laire non vio­lente des quar­tiers pales­ti­niens (Silwan, Sheikh Jarrah), la pro­motion de coopé­ra­tions avec Jéru­salem Est à l'exemple de la région Ile-​​de-​​France, ou des inter­ven­tions auprès de nos dirigeants.

Signataires

Claude Léostic, pré­si­dente de la Pla­te­forme des ONG fran­çaises pour la Palestine

Danielle Bidard, présidente de l'association « Pour Jérusalem »

Maurice Buttin, pré­sident du CVPR-​​PO (Comité de Vigi­lance pour une Paix Réelle au Proche-​​Orient)

André Cirota, pré­sident des CEMEA (Centres d'Entrainement aux Méthodes d'Education Active)

Janine Forestier, pré­si­dente de Terre des Hommes France Marie Paule Jammet et Jean Huet, co-​​présidents de la Fédé­ration Artisans du Monde

Jean-​​Claude Lefort, pré­sident de l'AFPS (Asso­ciation France Palestine Solidarité)

Renée Le Mignot, co-​​présidente du MRAP (Mou­vement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples)

Roland Lombard, pré­sident du CICUP (Col­lectif Inter­uni­ver­si­taire pour la Coopé­ration avec les Uni­ver­sités Palestiniennes)

Claire Nancy et Eugénie Dossa-​​Quenum, co-​​présidentes de la LIFPL (Ligue Inter­na­tionale de Femmes pour la Paix et la Liberté)

Jean-​​Paul Nunez et Josette Gazaniga, co-​​présidents du MIR (Mou­vement Inter­na­tional de la Réconciliation)

Perrine Olff-​​Rastegar, pré­si­dente du Col­lectif Judéo Arabe et Citoyen pour la Paix

Christian Schmitz, pré­sident de la SIDI (Soli­darité Inter­na­tionale pour le déve­lop­pement et l'Investissement)

François Soulage, pré­sident du Secours Catholique-​​Caritas France Pierre Stambul et Jean-​​Guy Greil­samer, co-​​présidents de l'UJFP (Union Juive Fran­çaise pour la Paix)

Pierre Tartakowsky, président de la LDH (Ligue des Droits de l'Homme)


[1] Les fron­tières muni­ci­pales ont été consi­dé­ra­blement étendues vers l'est, créant, à partir de 1993, un « Grand Jéru­salem ». démo­gra­phi­quement favorable

Publié par Mediapart


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