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Gaza-​​Strophe, un documentaire percutant sur la réalité gazaoui

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De gauche à droite : Samir Abdallah, Nicole Kiil-​​Nielsen, Moha Aârab et Nabil Nasri.

Le cinéma rou­baisien Le Duplexe accueillait jeudi la pro­jection du film Gaza-​​Strophe, suivi d'un débat sur la situation et les pers­pec­tives en Palestine.

L'événement a été rendu pos­sible par l'aide de l'association AFPS, Asso­ciation Palestine Soli­darité. « L'objectif de cette projection-​​débat est double, a expliqué Moha Aârab, pré­sident de l'association pour le secteur Roubaix Tour­coing, « Tout d'abord il s'agit aujourd'hui de tra­vailler sur les notions de Droit, et puis rap­peler qu'il y a le mur, que les fron­tières mari­times sont réduites à la portion congrue, que Gaza subit une crise huma­ni­taire…» Le deuxième objectif est de rap­peler aux spec­ta­teurs que l'opération des bateaux français à Gaza, lancée il y a deux ans, a été initiée notamment à Roubaix. Plu­sieurs par­ti­ci­pants à la tra­versée étaient d'ailleurs pré­sents au Duplexe, pour raconter leur aventure, apporter leur témoi­gnage. Parmi eux, Oussama, qui a salué« la vraie impli­cation citoyenne qui a eu lieu à Roubaix ». Nicole Kiil-​​Nielsen, députée euro­péenne, également du voyage sur le bateau, était làégalement pour témoigner, de même que Nabil Nasri.

Était présent Samir Abdallah, co-​​réalisateur du docu­men­taire Gaza-​​Strophe. La pro­jection du film a permis de mieux appré­hender le quo­tidien de la popu­lation de Gaza. La pre­mière partie est tournée à la cam­pagne, où le décor rime avec déso­lation, mort et des­truction. Des cadavres de bêtes jonchent ce qui reste de champs. Puis c'est la ville, trau­ma­tisée elle aussi par les bom­bar­de­ments israë­liens, par les chars, les exé­cu­tions, par le phos­phore, qui tue et qui blesse. Un gazaoui parle ainsi des Israë­liens : «Êtes-​​vous venus pour vivre ? Ou êtes-​​vous venus pour tuer ? ».

Un débat a fait suite à la pro­jection. Il a permis d'aborder les pers­pec­tives qui se des­sinent, avec notamment l'entrée de la Palestine à l'ONU, et à l'Unesco. De belles avancées, mais qui ne sou­lagent pas pour l'heure la popu­lation de Palestine. Pour finir sur une note plus légère, la soirée s'est achevée sur une chanson de Fairuz inter­prétée par un joueur de oud.

Tous les détails sur le documentaire sur le site : www.gaza-strophe.com

CLAIRETHIBAUDAULT, correspondante locale


Voir aussi, ci-​​dessous, sur le même thème, l'article du 5 janvier dernier

« Gaza je n'oublie pas », pour sortir les Gazaouis de l'anonymat

L'association France Palestine Soli­darité de l'agglomération de Roubaix-​​Tourcoing organise une soirée ciné-​​débat au Duplexe le 10 janvier, pour sen­si­bi­liser les Français au dou­loureux sort des Gazaouis. « Gaza je n'oublie pas ».

Moha Aârab, Claude François et Christian Lazaoui veulent vul­ga­riser la cause.

L'association se bat et se mobilise pour le respect des droits humains. Elle sen­si­bilise les Français aux dif­fi­cultés quo­ti­diennes des Gazaouis. « Les Gazaouis sont isolés depuis le blocus de 2006, ren­forcé il y a deux ans, explique Moha Aârab, pré­sident de l'AFPS local. Israël accélère sa colo­ni­sation en bom­bardant la popu­lation dans un mépris total du droit internati onal. » Il poursuit : « Gaza aujourd'hui c'est un mur autour et la mer par-​​delà, sans moyen de sortir. Sauf par l'Égypte - depuis le chan­gement de régime - mais sous contrôle et c'est très com­pliqué, ou alors par les minis tunnels, mais c'est com­pliqué aussi. » Et de rap­peler que « Chaque Gazaoui est considéré comme un com­battant illégal et peut être arrêtéà tout moment et être enfermé des mois. »

Claude François, vice-​​président d'AFPS, insiste sur la popu­lation : « Plus de 70 % dépendent de l'aide huma­ni­taire. 50 % est jeune. Le pays est en pleine crise huma­ni­taire ! » La cause est connue. Elle est défendue par Jimmy Carter, Desmond Tutu, Sté­phane Hessel… Par des orga­nismes tels qu'Amnesty Inter­na­tional. Mais ça ne suffit pas.

Alors l'AFPS poursuit sa mobi­li­sation. Au travers d'expositions, de café citoyens, de péti­tions, de films. L'an dernier à la même époque, l'association avait pro­grammé My land de Nabil Ayouch au Duplexe. « Un succès. La salle était pleine », a rappelé Christian Lazaoui, tré­sorier. Cette année, c'est Gazas­trophe, de Samir Abdallah et Khé­ridine Mabrouk, qui sera projeté, « en pré­sence de per­sonnes impré­gnées par ces ques­tions », a annoncé Moha Aârab, telles que Jean-​​Claude Lefort, pré­sident national d'AFPS, Nabil Ennasri, pré­sident du Col­lectif des musulmans de France, Oussama Mouftah, res­pon­sable du Col­lectif Nord - Pas-​​de-​​Calais « Un bateau français pour Gaza », et aussi Nicole Hill-​​Nielsen, député euro­péenne. Tous quatre étaient sur le bateau français Le Dignité-​​Alkarama dans le cadre de l'opération inter­na­tionale « Un bateau français pour Gaza ».

Le film docu­men­taire dure 95 minutes. Les réa­li­sa­teurs ont été parmi les pre­miers à entrer dans Gaza, fin janvier 2009, après trois semaines de bom­bar­de­ments israé­liens. Ils racontent les récits des hommes et des femmes, avec la mort et les souf­frances, et avec l'espoir au premier plan. « Il y a des phrases chocs pour un sujet choc, et des images qui tra­duisent la réalité. Attention aux âmes sen­sibles ! », pré­vient Claude François. Le film a été régu­liè­rement primé.

L'accueil du public se fera avec une inter­vention musicale de Fay Çal qui jouera du oud. À l'issue du film, les spec­ta­teurs enten­dront le point de vue des mili­tants et l'intervention de Nicole Hill-​​Nielsen sur la démarche euro­péenne. « On est sur la pro­blé­ma­tique du droit, on n'est pas seulement sur la dénon­ciation », explique Moha Aârab. « Il faut prendre en compte l'évolution sur place. Une volonté se fait aujourd'hui sentir : l'émir du Qatar s'est rendu à Gaza, le Premier Ministre tunisien aussi après les bom­bar­de­ments. » Les ques­tions tour­neront autour de l'influence de la révo­lution arabe. « Nous explo­rerons toutes les pistes, toutes les lectures. »•

Jeudi 10 janvier à19 h 30, « Gazas­trope » de Samir Abdallah et Khé­ridine Mabrouk, au Duplexe, Grand-​​Rue à Roubaix. En par­te­nariat avec la ville, le Fonds de par­ti­ci­pation par habitant, et le cinéma Le Duplexe qui alloue une remise sur le prix d'entrée : 5,50 E pour tous. Les places sont déjà en vente.

Asso­ciation France Palestine Soli­darité de l'agglomération de Roubaix-​​Tourcoing, 24, place de la Liberté59100 Roubaix ou afps.art@gmail.com

Publié par Nord Eclair


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