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Appels à la mobilisation de l'électorat arabe en Israël, désabusé du vote

Face à cette désaf­fection, les députés arabes et les mili­tants de trois partis arabes ont lancé un slogan affirmant que "ne pas voter c'est donner votre voix à Neta­nyahu et Lie­berman", en réfé­rence à la liste commune de droite du chef du gou­ver­nement et de son ex-​​ministre des Affaires étran­gères Avigdor Lie­berman, le scrutin ayant lieu à la proportionnelle.

Les appels à la mobi­li­sation se mul­ti­plient en direction de l'électorat arabe israélien, désabusé en raison de son exclusion du jeu poli­tique, bien qu'il repré­sente plus de 20% de la population.

A Nazareth, en Galilée, une des prin­ci­pales villes arabes d'Israël, la cam­pagne élec­torale est par­ti­cu­liè­rement discrète.

"Les partis arabes ne nous repré­sentent pas bien", affirme Sameh Taha, un étudiant de 23 ans, qui confie avoir dans le passé voté pour l'un d'entre eux.

"Je ne crois pas aux élec­tions. Même s'ils obtiennent 18 sièges à la Knesset (Par­lement, 120 sièges, NDLR), que pourront-​​ils faire ou influencer, que pouvons-​​nous changer aux déci­sions israé­liennes ?", déplore-​​t-​​il.

Les prin­cipaux partis israé­liens excluent toute coa­lition gou­ver­ne­mentale avec les for­ma­tions arabes, leur repro­chant leur caractère antisioniste.

Selon un sondage de l'Université de Haïfa (nord-​​ouest), qui compte une forte com­mu­nauté arabe, le taux de par­ti­ci­pation aux élec­tions légis­la­tives de mardi dans cette com­mu­nauté risque de tomber pour la pre­mière fois sous la barre des 50%, relève un pro­fesseur de l'établissement, Assaad Ghanem.

Tandis que le taux escompté pour l'ensemble de l'électorat avoi­si­nerait les 60%, "les der­niers son­dages que nous avons réa­lisés indiquent que la par­ti­ci­pation des Arabes s'établira autour de 44%", confirme le directeur de la Fon­dation Mazzawi à Nazareth, Foudoul Mazzawi.

"Les gens savent déjà qui va former le gou­ver­nement et qui en fera partie, c'est pourquoi ils n'accordent pas d'attention à ces élec­tions", explique-​​t-​​il, alors que le bloc de droite conduit par le Premier ministre Ben­jamin Neta­nyahu est donné grand favori.

Face à cette désaf­fection, les députés arabes et les mili­tants de trois partis arabes ont lancé un slogan affirmant que "ne pas voter c'est donner votre voix à Neta­nyahu et Lie­berman", en réfé­rence à la liste commune de droite du chef du gou­ver­nement et de son ex-​​ministre des Affaires étran­gères Avigdor Lie­berman, le scrutin ayant lieu à la proportionnelle.

Ils tentent de mobi­liser la popu­lation arabe, des­cendant des 160.000 Pales­ti­niens restés sur leur terre après la création d'Israël en 1948, en mul­ti­pliant les visites à domicile et les mee­tings dans les loca­lités arabes, une cam­pagne qui semble porter ses fruits à Nazareth.

Faire barrage à la droite

"Je ne voulais pas voter parce que je suis cri­tique de tous les partis arabes, mais quand j'ai compris que cela aiderait la droite (israé­lienne), j'ai décidé de le faire", confie Zaki Fakhoury, 19 ans.

Les plus hautes auto­rités et les médias s'inquiètent également de ce dés­in­térêt d'une fraction aussi impor­tante de l'électorat.

Le pré­sident Shimon Pérès et le pré­sident de la com­mission élec­torale Elyakim Rubin­stein ont appelé les Arabes à se rendre aux urnes.

Le quo­tidien de gauche Haaretz a aussi exhorté pour la pre­mière fois dans un éditorial en arabe cette com­mu­nautéà aller voter, arguant que "cela est dans l'intérêt des Arabes, et des Juifs, de la paix et la démocratie".

"Ce ne sont pas les pre­mières élec­tions où la par­ti­ci­pation des Arabes est faible, ils ont perdu confiance en eux-​​mêmes et dans la réalité de la démo­cratie israé­lienne", reconnaît Hanine Zouabi, députée du parti natio­na­liste arabe Balad, pre­mière femme arabe élue à la Knesset.

"Nous voulons dire à tous nos élec­teurs que chaque minorité se bat pour avoir une voix : votre repré­sen­tation au Par­lement est une voix pour votre peuple et contre les auto­rités", explique Mme Zouabi, bête noire de l'extrême droite, dont la Cour suprême a rejeté la dis­qua­li­fi­cation par la com­mission électorale.

La com­mission lui repro­chait de refuser de "recon­naître Israël comme Etat du peuple juif" et de soutien à"une orga­ni­sation ter­ro­riste" pour sa par­ti­ci­pation en 2010à une flot­tille huma­ni­taire qui tentait de briser le blocus israélien de la bande de Gaza.

AFP


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