Hebron - Ma'annews – Depuis 65 ans l'historien palestinien Mohamed Hassan Mahdi croupit encore dans le camp de réfugiés d'Al-Aroub au nord d'Hébron et rêve de retourner dans son village Irak al-Manshiyya d'où il a été exilé par la force en 1948.
Mahdi se rappelle son enfance et l'endroit où il jouait, il se rappelle les bombardements, la douleur de l'expatriation, les années de privation, le dernier adieu et le dernier regard à ce village, qu'il laisse derrière lui et les bribes de chants qui lui vint à l'esprit "J'escalade ma montagne, admire ma rivière et respire l'air de mon village."
Mohammad Mahdi dit qu'avec sa résistance, le peuple palestinien a brisé toutes les thèses et tous ce qui a été dit notamment "Les vieux vont mourir et les jeunes vont oublier". La génération de la Nakba a su transmettre l'amour de la terre et de la patrie à ses enfants pour que l'espoir du retour soit toujours présent.
Il ajoute, la Nakba de la Palestine en 1948, a été le début de toutes les calamités subies par notre peuple et qui continuent encore aujourd'hui et malgré toutes les souffrances, le peuple palestinien a résisté insistant sur le droit au retour. En tant que réfugiés, nous n'avons pas quitté nos terres volontairement, nous avons été expatriés par la force, sous les bombardements, les destructions et les massacres de Deir Yassin et Nasser Eddine.
Et confirme que la puissance coloniale et certains pays complices ont affirméà cette époque que la génération d'avant 1948 va vieillir, et qu'en 1970 elle ne se souviendrait plus des souffrances de l'exil et de leurs villages détruits. La réalité contredit ces prédictions, parce que la génération de la Nakba a été en mesure de transmettre fidèlement ce qu'elle a hérité de père en fils sans réserve et sans renoncer à aucun de ses droits dans le rêve du retour aux villages détruits, c'est ce que vit Mahdi avec ses petits-enfants quand il demande à chacun "D'où viens-tu ? ", il lui répond du village d'où mes ancêtres ont été expatriés, je vis actuellement dans un camp de réfugiés mais j'attends notre retour à notre pays détruit et occupé" .
Mahdi a raconté que lors de sa première visite à son village détruit Irak al-Manshiyya après la Nakba, qu'il s'inclina 3 fois sur son sol, et réalisa au fond de son cœur que le rêve du retour est resté intact depuis 65 ans et qu'il n'oubliera ni renoncera et n'acceptera rien d'autre en échange de son village.
Traduit pour l'AFPS /Moncef Chahed