Des responsables palestiniens menacent de ne pas se présenter aux pourparlers mercredi.
Les familles des prisonniers palestiniens prêts àêtre libérés dans le cadre de la prochaine table ronde de négociations de paix israélo-palestiniennes se sont opposées aux modalités de leur libération, selon un rapport publié dans le journal Haaretz.
Le plus gros point d'achoppement est la libération échelonnée des prisonniers, qui dépend notamment de l'état d'avancement des négociations qui doivent reprendre à Jérusalem mercredi.
Dans la nuit de dimanche à lundi, le service pénitentiaire israélien a publié les noms de 26 prisonniers qui seront libérés avant la réunion de mercredi.
La liste détaillée, publiée peu après l'annonce, comprend les noms des prisonniers, des délits et des dates d'arrestation, ainsi que les noms de leurs victimes.
Dans le même temps des responsables palestiniens ont protesté contre l'approbation par Israël de près de 1200 nouvelles unités de peuplement, accusant Israël de saboter les pourparlers de paix, quand bien même l'arrêt des constructions ne fait pas partie des conditions de reprise du dialogue. Un porte-parole du gouvernement israélien a par ailleurs rejeté ces critiques, affirmant que les nouvelles constructions feraient partie de l'Etat Israël dans tout accord futur, les constructions étant situées dans des territoires qu'Israël ne compte pas céder.
Une source de préoccupation
L'ambiguïté quant à savoir si Israël va libérer des prisonniers ayant la citoyenneté israélienne a également suscité l'inquiétude à la fois au sein des familles et des organisations telles que la Société des prisonniers palestiniens et le ministère des Affaires des prisonniers.
Haaretz a obtenu une lettre personnelle écrite par Karim Younis, considéré comme le plus ancien prisonnier parmi les Palestiniens d'Israël, qui a récemment été envoyée au président palestinien Mahmoud Abbas et à la direction palestinienne. Younis y écrit que lui et les autres prisonniers de vétérans n'ont jamais imaginé qu'ils deviendraient un enjeu de négociations. « Nous croyions la position que vous avez présenté pendant des années, selon laquelle tout renouvellement des pourparlers nécessiterait la libération de tous les prisonniers vétérans qui ont été condamnés avant les accords d'Oslo, sans aucune distinction, et que leur libération ne serait qu'une étape."‘'Malheureusement, aujourd'hui, après 20 ans de négociations infructueuses qui n'ont conduit à aucun résultat pratique, nous replongeons dans un labyrinthe de tergiversations israéliennes et de distinction géographique."
En outre, selon Haaretz, Abbas et le négociateur en chef palestinien Saeb Erekat étaient furieux du fait que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou envisage d'expulser vers la bande de Gaza ou à l'étranger une partie des prisonniers libérés dans les trois prochaines phases. Israël a justifié ces mesures en fonction du risque qu'ils représentent pour la sécurité d'Israël. De hauts responsables israéliens et palestiniens ont déclaré qu'Abbas et Erekat ont déclaréà de hauts responsables américains qu'ils ne seraient pas d'accord pour l'expulsion de tous les prisonniers libérés.
Toutefois, les annonces israéliennes sur les libérations de prisonniers et la construction d'implantations auraient été planifiés en collaboration avec les autorités américaines dans le cadre de la pré-conférence entre les négociateurs israéliens et palestiniens à Washington les 30 et 31 juillet derniers. L'Autorité palestinienne affirme néanmoins avoir été surprise et menace aujourd'hui de ne pas se présenter à la première rencontre entre les équipes de négociation prévue mercredi. Aucune décision finale n'a encore été prise à ce sujet, selon une source palestinienne.
Israël a publié les noms des 26 premiers prisonniers palestiniens libérés dans le cadre de la reprise des négociations avec l'Autorité palestinienne.
Tous sont accusés de meurtre ou de complicité de meurtre. Parmi eux, 9 auraient purgé leur peine dans les trois ans à venir. La liste complète des prisonniers est disponible sur le compte Twitter d'i24news.
Côté israélien, les familles des victimes des terroristes ont déposé dimanche un recours devant la Cour suprême en Israël. Libération en fonction de la menace pour Israël
Un Comité ministériel, dont le travail consiste à composer la liste des prisonniers palestiniens qui doivent être libérés dans le cadre des pourparlers de paix renouvelés, s'était réuni pour décider des noms de 26 prisonniers qui doivent être libérés mardi.
Parmi les membres du comité, la ministre de la Justice Tzipi Livni, l'ancien chef du Shin Beth (l'agence de sécurité intérieure israélienne), Yaakov Peri, le ministre de la Défense Moshe Yaalon, et le ministre de la Sécurité publique, Yitzhak Aharonovich.
Les noms qui sont inclus dans la liste sont choisis en fonction du niveau de la menace qu'ils représentent pour Israël, selon le Shin Beth.
La liste du Shin Bet a été présentée à la commission ministérielle, et les noms des prisonniers ont été publiés. L'État est tenu par la loi de publier les noms sur le site Web du Service pénitentiaire d'Israël 48 heures avant la libération des prisonniers. Reprise du dialogue mercredi
Si tout se passe comme prévu, les équipes de négociation se réuniront mercredi à Jéricho, en présence de l'émissaire américain, Martin Indyk. Ce dernier est arrivé en Israël dimanche et s'est entretenu avec Mahmoud Abbas. Il rencontrera Benyamin Netanyahou lundi.
La libération des prisonniers doit avoir lieu en quatre étapes, avec la sortie de 26 premiers prisonniers cette semaine. Le prochain groupe de prisonniers sera publié quatre mois après le début des négociations, et les troisième et quatrième lots sont libérés dans six et huit mois respectivement. Le gouvernement israélien a confirmé que la libération des prisonniers dépendrait de l'état d'avancement des négociations avec les Palestiniens.