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Sanc­tions écono­miques contre la colo­ni­sation - Infor­ma­tions sur les récentes ini­tia­tives européennes

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Rompant pour la pre­mière fois avec sa longue tra­dition de condam­na­tions ver­bales sans suite de la colo­ni­sation israé­lienne, la Com­mission euro­péenne a pris, en juillet dernier, deux ini­tia­tives pour marquer de manière concrète son refus des faits créés sur le terrain par l'État d'Israël et son appui à la solution des deux États.

La pre­mière ini­tiative – publi­cation d'une directive défi­nissant de nou­velles règles en matière d'aide finan­cière à des entités israé­liennes – à fait couler beaucoup d'encre, en plus d'occulter la seconde qui annonce des avancées sur le dossier «Étiquetage dif­fé­rencié des pro­duits des colonies ».

Si un grand nombre d'articles ont été consacrés à la pre­mière mesure, les com­men­ta­teurs se sont, tou­tefois, davantage inté­ressés à déter­miner si oui ou non l'État d'Israël accep­terait de se conformer aux nou­velles règles de jeu pour béné­ficier de la manne euro­péenne et à l'impact pos­sible sur la recherche israé­lienne en cas de refus.

D'où l'utilité d'un point sur le contenu des deux initiatives.

1. La directive en matière d'aide financière aux entités israéliennes

La directive régle­mentant les attri­bu­tions d'aide finan­cière aux entités israé­liennes, publiée le 19 juillet 2013 dans le Journal officiel de l'UE, stipule que tout nouvel accord conclu avec l'État d'Israël com­portera une clause pré­cisant que cette entente s'applique au ter­ri­toire israélien tel que délimité par la Ligne d'armistice de 1949 ou Ligne verte.

La nou­velle directive définit également dans quels cas les acti­vités des entités israé­liennes - cher­cheurs, uni­ver­sités, entre­prises… - seront éligibles ou non aux pro­grammes d'aide finan­cière de l'UE.

Seront dorénavant exclus :

- Prix et sub­ven­tions, tous les projets portés par des entités israé­liennes ins­tallées dans les ter­ri­toires occupés (Golan et Etat de Palestine) et ceux pré­sentés par des entités israé­liennes ins­tallées en deçà de la Ligne verte mais qui se déroulent, même par­tiel­lement, dans les ter­ri­toires occupés.

- Prêts, les projets pré­sentés par des entités israé­liennes ins­tallées et/​ou qui opèrent (ont d'autres acti­vités) dans les ter­ri­toires occupés.

La décision concernera donc le nouveau pro­gramme cadre de l'UE, « Horizon 2020», qui devrait ras­sembler, pour la pre­mière fois, des ini­tia­tives séparées en matière de soutien à la recherche scien­ti­fique de base et à l'innovation dans dif­fé­rents domaine technologiques.

Les retombées pour l'État d'Israël, grand béné­fi­ciaire jusqu'à présent de l'aide euro­péenne à la recherche et seul pays non européen à avoir été invitéà par­ti­ciper au pro­gramme, ne se limitent pas aux seuls apports de l'UE, même si ceux-​​ci sont poten­tiel­lement consé­quents. Dans le cadre des pré­cé­dents pro­grammes de coopé­ration, l'État d'Israël avait ainsi reçu 1,5 euro de finan­ce­ments euro­péens en contre­partie de chaque euro apporté.

Les béné­fices globaux, incluant les retombées indi­rectes, seraient bien plus impor­tants si l'on se fie aux résultats des travaux de la Com­mission euro­péenne tou­chant l'impact de ses inter­ven­tions en Europe même : «…1 euro investi dans la recherche euro­péenne rap­porte, à long terme – autour de 2030 – entre 4 et 13 euros à la sphère économique ».

2. Avancées sur le dossier «Étiquetage dif­fé­rencié des pro­duits des colonies »

Fin juillet 2013, Catherine Ashton, res­pon­sable des Affaires étrangère de l'UE, a aussi adressé une lettre aux Com­mis­saires euro­péens com­pé­tents (justice, consom­mation, agri­culture, com­merce, impôts…) relative au dossier «Étiquetage dif­fé­rencié». Elle y rap­pelle que « la très grande majorité des États membres ont récemment marqué leur soutien à une telle mesure ou ont ouver­tement demandé l'élaboration d'une directive euro­péenne qui per­met­trait une intro­duction ordonnée ». Et elle leur demande de l'appuyer et de faire plancher leurs équipes sur le sujet avec pour objectif la publi­cation dans le Journal officiel de l'UE d'une directive, avant la fin 2013.

Cette directive, à caractère non contrai­gnant - mais tel est le cas au Royaume-​​Uni ce qui n'a pas empêché la quasi-​​totalité des super­marchés de la suivre - concer­nerait, selon les infor­ma­tions dis­po­nibles, les pro­duits suivants :

- pro­duits dont l'étiquetage est obli­ga­toire (fruits et légumes, pro­duits ali­men­taires, vins et cosmétiques).

- pro­duits sur les­quels le producteur/​distributeur a décidé d'apposer une étiquette, avec une indi­cation d'origine, même si il n'y est pas tenu.

3. Pour en savoir plus sur le sujet

a) Pièces jointes

-Texte de la directive euro­péenne sur l'aide finan­cière aux entités israé­liennes, publié dans le Journal officiel de l'UE du 19 juillet 2013.

- Pré­sen­tation sché­ma­tique de la directive pré­cisant les dis­po­si­tions d'application pour les trois caté­gories d'aide : prix, sub­ven­tions et prêts.

PDF - 7.8 ko
Directive UE tableau

b) Quelques liens

- Impact possible de la directive sur la recherche israélienne

Jonathan Lis, Yarden Skop et Eli Ash­kenazi, « Israeli scien­tists : Cutting ties with EU would seriously damage research », Haaretz, 6÷8÷2013

- Étiquetage différencié

Barak Ravid, « Catherine Ashton : ...

Inter­vention de Ben Moxham, repré­sentant la cen­trale syn­dicale TUC (RU), au col­loque AFPS sur la colo­ni­sation tenu au Palais du Luxem­bourg, le 1er mars 2013


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