AFPS-PAU Pourquoi nous soutenons Georges Ibrahim Abdallah
Nous, groupe AFPS de Pau, défendons Georges Ibrahim Abdallah parce qu'il est un défenseur de la cause palestinienne. Un temps, il a fait partie du FPLP. Il a été blessé en 1978 lors de l'invasion du Liban par l'armée israélienne. En 1982, ce sont les massacres de Sabra et Chatila et dans d'autres camps de réfugiés de Beyrouth. Il s'engage résolument en résistance contre la barbarie sioniste et pour la cause palestinienne. Il est arrêté en 1984 à Lyon pour une histoire de faux papiers. En 1987 il est condamné pour complicité dans les attentats à Paris des FARL (force armée révolutionnaire libanaise) contre des agents de la CIA et du MOSSAD et après une machination policière française (lire plus bas). Le procureur général ne requiert que 10 ans de prison, mais, sous la pression du gouvernement français et des gouvernements américain et israélien, il est condamné à la réclusion à perpétuité assortie d'une peine de sécurité de 15 ans. Il est libérable depuis 1999. Il est toujours en prison à Lannemezan. Pourtant le tribunal de Pau en 2003 autorisait sa mise en liberté conditionnelle considérant Georges comme un prisonnier exemplaire. Dominique Perben, alors Garde des Sceaux, fait appel de cette décision et la juridiction nationale de libération conditionnelle décide de le garder en prison. En 2005 et 2006 deux nouvelles demandes de libérations conditionnelles sont rejetées au motif que « ses convictions sont restées intactes ». Les deux fois Georges fait appel de ces décisions, rien n'y fait. Au contraire en 2009 il doit comparaître devant le tribunal correctionnel de Tarbes pour refus de prélèvement d'ADN. Il se défend seul arguant que son ADN est déjà connu de la DST, de la CIA et du MOSSAD : il écope de 3 mois de prison, mais surtout ce nouveau procès le prive du droit de demander une libération conditionnelle. Georges fait appel. Nous étions présents au tribunal de Tarbes pour le soutenir. L'appel a lieu à Pau et nous y étions encore. Le tribunal de Pau relaxe Georges. Cinq jours après le verdict le ministère public se pourvoit en cassation, mais les juges de la Cour de Cassation donne raison à Georges.
Pendant toutes ces années Georges n'a jamais abandonné son idéal pro Palestiniens. En 2002 il entraîne des dizaines de prisonniers dans une grève de la faim en solidarité avec les prisonnières palestiniennes de la prison de Neve Tirza, elles-mêmes en grève de la faim pour protester contre leur condition de détention. En 2011 il fait encore la grève de la faim avec ses co-détenus pour soutenir les prisonniers palestiniens qui réclament des conditions décentes. Il nous envoie des adresses de femmes palestiniennes en prison, nous demandant de leur écrire pour les soutenir.
Il nous a écrit récemment informant qu'une demande de libération venait d'être déposée auprès du juge concerné (lire plus loin) et il termine sa carte par ces mots : « la mobilisation solidaire finira toujours par payer ».
Alors pourquoi nous manifesterons le 9 février ?
Il y a du nouveau et d'abord au Liban, où la mobilisation s'est amplifiée ces derniers jours. Le 9 et le 10 février le premier ministre libanais Najib Mikati sera en France et il a promis d'aborder le sujet avec Nicolas Sarkozy. Le Liban est prêt à accueillir Georges.
Ensuite l'ancien directeur de la DST (aussi ancien député) Yves Bonnet a fait un certain nombre de révélations dans une interview dans la Dépêche du Midi (le 7 janvier), qualifiant l'action contre Georges de « vengeance d'état » et il rajoute : « Aujourd'hui, presque 30 ans après les faits, je trouve anormal et scandaleux de maintenir encore Georges Ibrahim Abdallah en prison. Je considère qu'il avait le droit de revendiquer les actes commis par les FARL comme des actes de résistance… Georges Ibrahim Abdallah, lui, est plus mal traité qu'un serial killer alors qu'il a commis des actes politiques ».
Une nouvelle demande de libération a été déposée auprès du juge concerné qui lui-même a saisi pour avis la commission pluridisciplinaire de sûreté de Paris.
Georges est un prisonnier politique et s'il était besoin d'une preuve c'est qu'aucun prisonnier de droit commun n'est traité de la façon dont on le traite. Il est en prison depuis 28 ans, il est libérable depuis 13 ans Il est victime d'un acharnement autant français qu'israélien ou étatsunien.
Rappelons juste que Marwan Bargouthi et Ah'med Sa'adat depuis leur prison réclament la libération de Georges.
Voilà pourquoi nous le soutenons et nous manifesterons encore une fois pour sa libération à Pau devant la Préfecture le 9 février à 18 heures avec un collectif qui est aussi proche de notre Collectif Palois pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens.
A Paris la manifestation aura lieu le même jour à 18h30 devant l'ambassade du Liban, 3, Villa Copernic, Paris 16ème, métro Victor Hugo.
Yves Goaër
Association France Palestine Solidarité Groupe de Pau
Premiers signataires à Pau : JCML, AFPS, NPA, Mouvement de la Paix, PCOF, le MRAP, la FSE, la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), Union Juive Française pour la Paix, Libertat, AKM…