Les deux principales factions palestiniennes sont convenues de la constitution d'un gouvernement transitoire sous la houlette de Mahmoud Abbas.
Après plusieurs semaines de discussions, le Fatah et le Hamas, deux principaux mouvements palestiniens, se sont entendus pour la formation d'un gouvernement transitoire. Celui-ci devrait être composé d'indépendants. Il est chargé d'organiser des élections, levant un important obstacle à l'application de leur accord de réconciliation.
Cet accord est intervenu au terme de réunions entre Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, chef de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et du Fatah, et Khaled Mechaal, chef du Hamas islamiste. Les discussions ont eu lieu au Qatar, pays qui a toujours été proche du mouvement islamiste et qui entend aujourd'hui jouer de son aura gagnée auprès des pays occidentaux (notamment après son engagement militaire en Libye et maintenant dans l'offensive diplomatique contre le régime syrien) pour renforcer sa place régionale.
La déclaration de Doha prévoit « la formation d'un gouvernement d'entente nationale dirigé par le président Mahmoud Abbas et formé de technocrates indépendants pour faciliter la tenue d'élections présidentielle et législatives et entamer la reconstruction de la bande de Gaza », affirme le texte. La formation du gouvernement provisoire sera annoncée lors d'une réunion de l'OLP le 18 février au Caire, L'actuel premier ministre de l'Autorité, Salam Fayyad, a salué « la déclaration de Doha et exprimé l'espoir d'une application rapide de ses clauses ». Selon les termes de l'accord, Fayyad ne devrait donc pas rester premier ministre. Son nom était l'un des points d'achoppement des discussions. Selon les informations recueillies par l'Humanité, le Hamas avait même proposé Moustapha Barghouti (qui n'a rien à voir avec Marwan Barghouti, toujours emprisonné en Israël et membre du comité central du Fatah) pour le poste de premier ministre. Le chef du « gouvernement » du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, en tournée dans la région, a « confirmé que (son) gouvernement était prêt à appliquer l'accord ».
Les deux parties sont également convenues de « poursuivre le processus de restructuration de l'OLP », représentant des Palestiniens sur la scène internationale, afin d'y intégrer le Hamas et le Djihad islamique. Le Conseil national palestinien (CNP, Parlement de l'OLP) devra être restructuré, selon le texte.
Pierre Barbancey
7 février 2012