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Un village palestinien menacé de démolition attend la sentence israélienne

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Les habi­tants pales­ti­niens de Zanouta, dans le sud de la Cis­jor­danie, gre­lottent à l'approche de l'hiver, mais fris­sonnent surtout à l'évocation de la pro­chaine décision de la Cour suprême israé­lienne sur la démo­lition de leur village. Depuis plu­sieurs années, ils se battent contre les ordres de démo­lition émis par l'administration mili­taire israé­lienne, qui affirme que les struc­tures du village ont étéédi­fiées sans permis, et doivent donc être démolies.

Dans leurs habi­ta­tions de fortune, aux murs de pierre et aux toits de tôle, ces éle­veurs et leurs familles, 130 per­sonne au total, mènent déjà une vie rude, sans élec­tricité, eau cou­rante ou égouts.

Autrefois, ils vivaient dans des cavernes à proximité, mais quand plu­sieurs se sont effon­drées dans les années 1980, ils ont dû se déplacer vers le flanc de la colline, battu par les vents.

La Cour suprême israé­lienne exa­minera mer­credi un recours contre les ordres de démo­lition, émis depuis 2007 par l'administration mili­taire israé­lienne, qui doit pré­senter un plan de relo­gement de la population.

« S'ils sta­tuent contre nous et viennent démolir nos maisons, nous devrons rester ici, avec ou sans abri », affirme un père de famille, Farès Samamri.

« Où pourrions-​​nous aller ? », soupire cet éleveur de moutons, mariéà deux femmes et père de 18 enfants.

L'Association pour les droits civiques en Israël (ACRI), qui a intenté le recours devant la Cour suprême, sou­ligne que Zanouta est un cas par­ti­culier parmi les cen­taines de struc­tures pales­ti­niennes détruites chaque année par Israël.

« Ce qui dis­tingue Zanouta de la plupart des cas en Cis­jor­danie est que c'est tout le village qui est menacé», explique à l'AFP Marc Grey, un militant d'ACRI, dont le combat juri­dique a permis de retarder les pro­cé­dures jusqu'en 2012.

Mais l'année der­nière, la très pro­cé­du­rière, orga­ni­sation israé­lienne d'extrême droite Regavim, qui milite pour la colo­ni­sation, a réactivé l'affaire.

L'armée israé­lienne n'a pas attendu la décision finale pour faire pression sur les habi­tants, selon Farès Samamri, qui raconte qu'elle a déjà rasé deux toi­lettes et bloqué le chemin de terre emprunté par les trac­teurs des villageois.

L'administration mili­taire israé­lienne affirme que les struc­tures du village ont étéédi­fiées sans permis, exigé dans les 60 % de Cis­jor­danie sous contrôle total israélien.

Or l'armée y délivre de tels permis de manière très res­trictive, obli­geant les habi­tants pales­ti­niens à bâtir sans auto­ri­sation, selon les Pales­ti­niens et les orga­ni­sa­tions de défense des droits de l'Homme.

Human Rights Watch (HRW) rap­pelle que « la Qua­trième Convention de Genève interdit +le transfert indi­viduel ou de masse+ de civils en ter­ri­toire occupé» sans raisons mili­taires impé­ra­tives, affirmant que « la vio­lation déli­bérée de cette inter­diction peut être pour­suivie comme un crime de guerre ».

Israël invoque éga­lement la pré­sence d'un site archéo­lo­gique pour jus­tifier la démo­lition de Zanouta.

Mais un archéo­logue israélien, Avi Ofer, a sou­ligné dans une lettre à la Cour suprême qu'Israël avait déjà bâti sur des sites beaucoup plus impor­tants, à Jéru­salem ou à Hébron, et que les habi­ta­tions exis­tantes ne mena­çaient pas les ruines du IXème siècle avant JC.

Quelle que soit la moti­vation, Farès Samamri est prêt au pire : « Quelle dif­fé­rence cela ferait-​​il de toute façon s'ils détruisent nos maisons ? Nous vivons déjà sous un toit de carton ».

Publié par Libé­ration


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