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Clik here to view. - Ici à Gaza, des femmes attendant la libération de l'un des leurs, prisonnier en Israël, le 30 décembre. REUTERS/Ibraheem Abu Mustafa
26 prisonniers palestiniens ont été relâchés dans la nuit de lundi à mardi par Israël dans le cadre de la reprise des négociations de paix. 26 détenus qui avaient été incarcérés avant la signature des accords de paix d'Oslo en 1993 et qui sont tous impliqués, directement ou indirectement, dans la mort d'Israéliens. Leur libération a été suivie de près par la population palestinienne. A Ramallah, des centaines de personnes ont accueilli les détenus au palais présidentiel.
Avec notre correspondante à Ramallah, Emilie Baujard
Des centaines de personnes étaient à Ramallah au palais présidentiel. C'est là qu'avaient lieu toutes les festivités qui se sont poursuivies toute la nuit. Il y a eu aussi des festivités à Gaza et à Jérusalem-Est, là où d'autres prisonniers ont été relâchés. Tout s'est déroulé comme prévu, selon le calendrier imparti.
« Aucun accord final sans libération de tous les prisonniers »
Afif a le keffieh palestinien autour du cou et le sourire collé aux lèvres. Cet étudiant du nord de la Cisjordanie est venu accueillir son cousin, libéré après 20 ans dans les prisons israéliennes. « J'ai du mal à mettre des mots sur ce que je ressens mais je suis heureux, raconte-t-il. On est tous heureux et j'aimerais voir les Palestiniens comme ça plus souvent. Si Dieu le veut, tous les prisonniers seront bientôt libérés ».
Entourés des désormais anciens détenus, Mahmoud Abbas, le président palestinien, a redit qu'« aucun accord final ne serait signé avec Israël sans la libération de tous les prisonniers palestiniens ». Une position partagée par la majorité des Palestiniens qui voit dans ces libérations une victoire de l'Autorité palestinienne, mais aussi un pas en avant vers la paix avec Israël. Ils sont 5000 incarcérés en Israël. → A (RE)LIRE : La libération par Israël de prisonniers palestiniens vue de part et d'autre
En attendant, Ali, un étudiant de Ramallah parle d'une victoire pour l'Autorité palestinienne et d'un pas de plus vers la paix avec les Israéliens : « Ces prisonniers, ce sont nos oncles, nos pères, nos parents, et ils ont donné des années de leurs vies pour la cause palestinienne. Mais surtout ils font partie du processus de paix, ils sont partie prenante et ils doivent être tous libérés si on veut signer une paix juste avec Israël ».
Après les cérémonies à la Moqata, les anciens prisonniers ont pu regagner leurs villages et retrouver leurs familles au petit matin.
Pourparlers de paix au point mort
Mais si les Palestiniens se réjouissent de ces libérations, les pourparlers de paix, eux, sont au point mort. Le processus a reçu de sérieux accrocs ces derniers temps et apparaît de plus en plus fragile à mesure que les semaines passent.
Le secrétaire d'État américain, John Kerry, est attendu à Jérusalem mercredi soir pour tenter de sauver ces négociations. Il sera sans doute question de la colonisation israélienne, car, selon plusieurs médias locaux, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu s'apprêterait à annoncer la construction de 1400 nouveaux logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Ces nouveaux logements s'ajoutent à ceux déjà annoncés après les deux premières vagues de libération de prisonniers palestiniens.
Autre dossier épineux, le projet controversé soutenu par huit ministres israéliens visant à annexer la vallée du Jourdain en Israël, un territoire palestinien peuplé de 60000 Palestiniens et dont la majorité des terres est déjà contrôlée militairement par Israël.