Quantcast
Channel: Association France Palestine Solidarité
Viewing all articles
Browse latest Browse all 26548

Les raisons du brusque regain de tension entre Israël et Gaza

$
0
0

Malgré une trêve annoncée par le Jihad isla­mique à Gaza, des tirs spo­ra­diques de roquettes ont de nouveau visé le sud d'Israël, selon l'armée israé­lienne. Le ministre israélien de la Défense a déclaré que l'armée res­terait mobi­lisée. La tension semble cependant être pro­gres­si­vement des­cendue ce jeudi 13 mars.

L'armée israé­lienne a annoncé qu'une roquette s'est abattue ce jeudi 13 mars sur le Conseil régional de Hof Ash­kelon, dans le sud d'Israël, sans faire de victime. Plu­sieurs roquettes ont été lancés depuis la bande de Gaza, et l'armée israé­lienne a répliqué en atta­quant plu­sieurs cibles.

Tou­tefois, ces échanges ont été loin de l'intensité des tirs de mer­credi soir, d'un côté comme de l'autre. Après l'annonce d'une trêve par le Jihad isla­mique, Israël n'a pas confirmé qu'un accord avait été obtenu avec les groupes armés pales­ti­niens. Le ministre israélien de la Défense, Moshe Yaalon, a insisté au contraire sur le fait que les forces armées res­te­raient mobi­lisées tant que le calme ne serait pas revenu de l'autre côté.

« Bataille de dissuasion »

Ce jeudi cependant, la situation sem­blait se détendre pro­gres­si­vement. Per­sonne n'a intérêt à ce que la situation dégénère en conflit. C'est ce qui res­sortait, jeudi soir, de la plupart des ana­lyses publiées par la presse à Jéru­salem. « Comme souvent, il y a eu une étin­celle », explique Ynetnews, le premier site d'information en ligne israélien. Dans ce cas, c'est la mort de trois membres du Jihad isla­mique, tués par l'armée israé­lienne. S'en est suivie une salve massive de tirs de roquettes à laquelle l'armée israé­lienne a répliqué avec force.

Mais, s'il n'y a pas de dégât ou de victime, les hos­ti­lités cessent pro­gres­si­vement. C'est ce que confirme le journal de gauche Haaretz sur son site web : « Tout le monde s'attend à une baisse de la tension ». Un ancien conseiller à la sécurité nationale, Uzi Dayan, a indiquéà la radio qu'Israël était dans une « bataille de dis­suasion ». Sous-​​entendu, pas dans une volonté d'en découdre avec le Hamas. Le parti au pouvoir à Gaza n'a, lui non plus, aucun intérêt à l'escalade. Il est déjà affaibli et isolé. Ses com­bat­tants n'ont d'ailleurs pas par­ticipé aux violences.

Le point de vue de Julien Salingue, cher­cheur en sciences poli­tiques et spé­cia­liste de la Palestine

« Le deal passé entre les groupes armés et le Hamas, c'est que si Israël cible des mili­tants, ils sont auto­risés – entre guillemets – à riposter avec des roquettes, mais pas à tirer les pre­miers », expose Julien Salingue, enseignant-​​chercheur à l'université de Paris VIII. En l'espèce, c'est « suite à l'assassinat de trois mili­tants du Jihad isla­mique » que la salve de roquettes a été tirée sur le sud d'Israël, mer­credi. « Quel que soit le contexte, ces groupes ont tou­jours répondu d'une façon ou d'une autre quand il y avait des assas­sinats de ce type à Gaza », insiste le cher­cheur. Pour lui, il faut « poser plutôt la question de savoir si l'opération israé­lienne d'assassinats des mili­tants du Jihad isla­mique, elle, n'est pas liée au contexte ».

Evo­quant la décou­verte par la marine israé­lienne de 50 tonnes d'armes et de muni­tions à bord d'un cargo, ce mardi 15 mars – arme­ments dont Israël estime qu'il était envoyé par l'Iran à des­ti­nation de la bande de Gaza – Julien Salingue estime que cette saisie « n'a pas suffi à redorer l'image de l'État d'Israël, qui a besoin, tou­jours, d'apparaître sous la menace. En allant tuer trois mili­tants du Jihad isla­mique, ils savent très bien qu'il va y avoir des roquettes en retour et que, de nouveau, ils peuvent se posi­tionner comme étant sous la menace permanente. »


Viewing all articles
Browse latest Browse all 26548

Trending Articles