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Israéliens et Palestiniens consomment la rupture des négociations

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Israé­liens et Pales­ti­niens appa­rais­saient hier déter­minés à consommer leur rupture, à la veille de la date butoir des négo­cia­tions de paix par­rainées par l'administration amé­ri­caine, une échéance de toute façon jugée irréa­liste depuis plu­sieurs mois.

Tirant la leçon de neuf mois d'efforts infruc­tueux et de mul­tiples navettes, le secré­taire d'État amé­ricain John Kerry a mis en garde Israël contre le risque de devenir un «État d'apartheid avec des citoyens (arabes) de seconde classe » en cas d'échec de la solution à deux États.

« La création de deux États sera la seule solution réa­liste. Parce qu'un État uni­taire finirait par être soit un État d'apartheid avec des citoyens de seconde classe, soit un État qui détruira la capacité d'Israël d'être un État juif », a déclaré M. Kerry. « Une fois ce scé­nario à l'esprit (…) vous com­prenez combien il est impé­ratif d'arriver à une solution à deux États, à laquelle les deux leaders, (jeudi) encore, ont réaf­firmé leur atta­chement », a-​​t-​​il dit.

M. Kerry, qui a fait ces décla­ra­tions lors d'une réunion à huis clos ven­dredi, a été vigou­reu­sement cri­tiqué hier par des diri­geants israé­liens. « En ce jour de com­mé­mo­ration nationale de l'Holocauste, voilà le secré­taire d'État amé­ricain nous décrivant comme un État apar­theid, nous, l'État soumis à des menaces de des­truction (…) », s'est indigné le ministre israélien des Trans­ports, Israel Katz.

M. Kerry avait néan­moins estimé pré­maturé d'enterrer le pro­cessus de paix, rap­porte le site d'information amé­ricain Daily Beast. L'émissaire amé­ricain Martin Indyk est d'ailleurs reparti dimanche pour des consul­ta­tions à Washington, à la suite de la sus­pension des dis­cus­sions par le gou­ver­nement du Premier ministre israélien Ben­jamin Neta­nyahu le 24 avril, selon les médias israéliens.

Les Pales­ti­niens ont éga­lement pris acte de cette sus­pension, au len­demain de la conclusion d'un nouvel accord de récon­ci­liation entre l'Organisation de libé­ration de la Palestine (OLP) du pré­sident Mahmoud Abbas et le Hamas, au pouvoir à Gaza, qui ne reconnaît pas Israël. Cet accord prévoit la for­mation d'un gou­ver­nement tran­si­toire de consensus composé de per­son­na­lités indé­pen­dantes. Dans un dis­cours à Gaza, un diri­geant du Hamas, Moussa Abou Marzouk, en charge du dossier de la récon­ci­liation, a rappelé hier que « le pro­chain gou­ver­nement ne serait pas poli­tique ». Cet exé­cutif non par­tisan aura pour mis­sions prin­ci­pales de restruc­turer les ser­vices de sécurité, pré­parer des élec­tions dans un délai de six mois et de recons­truire la bande de Gaza, comme le pré­voient les pré­cé­dents accords de récon­ci­liation signés au Caire en 2011, a-​​t-​​il indiqué.

Ne pas faire la paix

« Pendant les pour­parlers, la division était une arme uti­lisée tous les jours par Israël qui demandait ce que nous ferions au sujet de Gaza », a expliqué le négo­ciateur pales­tinien Saëb Erakat à la radio offi­cielle Voix de la Palestine. « Quand nous avons com­mencéà y remédier par la récon­ci­liation, Israël a exploité cela en disant que les efforts de paix étaient incom­pa­tibles avec la récon­ci­liation. Si on ne peut faire la paix ni sans Gaza ni avec Gaza, c'est qu'il y a un objectif d'Israël : ne pas faire la paix. Ils veulent tuer la solution à deux États », a-​​t-​​il accusé.

Par ailleurs, le Conseil central pales­tinien, une ins­tance diri­geante de l'OLP, a adopté dimanche un plan pré­voyant la pour­suite des démarches d'adhésion à une soixan­taine d'instances de l'ONU et accords inter­na­tionaux, après l'admission de la Palestine début avril à15 conven­tions et traités inter­na­tionaux. La direction pales­ti­nienne estime que le refus d'Israël de libérer le 29 mars comme prévu un dernier contingent de pri­son­niers, exi­geant une pro­lon­gation des négo­cia­tions au-​​delà du 29 avril, l'a déliée de son enga­gement à sus­pendre de telles ini­tia­tives jusqu'à la fin des pourparlers.

Israël a pour sa part gelé les projets de construction de loge­ments pales­ti­niens dans les 60 % de la Cis­jor­danie occupée sous son contrôle total pour sanc­tionner les démarches des Pales­ti­niens dans l'arène inter­na­tionale. L'administration mili­taire a éga­lement gelé cinq projets non auto­risés sou­tenus par des fonds étrangers : un terrain de jeux financé par le gou­ver­nement italien, la moder­ni­sation de puits avec un finan­cement suédois, la dis­tri­bution dans deux cas de tentes par l'ONU ainsi que d'abris par une ONG française.

Publié par L'Orient le jour


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