AHAVA
1 - PRODUIT
2 - PRODUCTION
En 2009, l'entreprise vendait déjà ses lotions hydratantes, gommages et masques minéraux dans plus de 30 pays, générant des ventes de près de 150 millions de dollars par an (Michal Lev-R « Turning dead sea mud into money »). Selon la société, elle dispose seule d'une licence du gouvernement israélien d'exploitation des matières premières de la Mer Morte, ce qui signifie que ses concurrents doivent lui acheter la boue et le sel. Elle tend àêtre une marque de prestige distribuée chez des commerçants haut de gamme. L'entreprise, dans sa charte, se présente comme « la seule firme de cosmétiques dans son environnement naturel », et, par conséquent, prétend protéger l'environnement ", ne prenant ce qu'elle exige, et permettant la nature pour se reconstituer sans effort", environnement minéral et animal, s'entend…
3 – une production soutenue, notamment, par l'Union Européenne
Au mois de juin 2011, une question parlementaire a révélé que l'Union européenne, pour des programmes courant de 1998à2013, avait fait bénéficier la société Ahava de subventions de recherche scientifique pour un montant de plus de un million d'euros ! Interpellée, la commissaire en charge de la recherche et de l'innovation, Maire Geoghegan-Quinn, après d'être réfugiée derrière l'adresse officielle d'Ahava en Israël, a finalement (septembre 2011) reconnu qu'il y avait…un « problème » et qu'une solution était recherchée…pour l'avenir.
Le King's College London a engagé une collaboration avec Ahava et une pétition circule afin d'appeler le King's College London à mettre fin «à sa complicité avec l'occupation et l'apartheid », pétition à laquelle nous pouvons nous joindre (en cliquant sur Sign the petition).
4 – une production qui fait l'objet d'une campagne internationale de boycott
Des Anglais, des Américains, des Sud-Africains, des Hollandais, des Canadiens, des Israéliens, des Français … sont impliqués dans cette campagne. Elle est menée, notamment, par le mouvement de femmes pour la paix Codepink qui inclut les manifestations « beauté volée » des « brigades bikini » et la Dutch Bathrobe Brigade (brigade « peignoirs de bain ») en Hollande, du nom des tenues utilisées pour protester.
Le mouvement israélien pour la paix Gush Shalom a écrit une lettre ouverte le 17 novembre 2010 aux dirigeants de la société Ahava les pressant de déménager leurs activités hors des Territoires palestiniens occupés et de cesser d'utiliser les ressources naturelles qui n'appartiennent pas à Israël et ce, au plus vite.
Cette campagne a déjà porté des fruits : au mois de septembre 2011, en conséquence des manifestations régulièrement menée devant sa boutique de Covent Garden à Londres, la société Ahava l'a purement et simplement fermée…Et, déjà, au mois de janvier 2011, l'une des plus importantes enseignes britanniques de distribution, John Lewis, (28 grands magasins, 174 supermarchés, des filiales de vente en ligne) a déclaré refuser aujourd'hui de vendre ces produits tandis que le distributeur canadien The Bay (HBC - 92 magasins) déclarait aussi cesser de les commercialiser. Son PDG Bonnie Brooks a fait savoir que c'était « parce que leur vente décline depuis plusieurs années et qu'il y a parallèlement une campagne agressive de boycott contre ces produits".
En France, en 2010, la société Sephora (LVMH), distributrice des produits Ahava, a fait l'objet d'actions à Paris, Rennes, Marseille, Strasbourg et Mulhouse. Les magasins Sephora de Mulhouse, Rennes et Quimper ont retiré ce produit de leurs rayons. Et, au mois de mai 2010, la CAPJPO a assigné la société Sephora devant le TGI de Nanterre, au motif que le contrat qui lie la sociétéà Ahava est illégal puisque les cosmétiques sont produits dans des implantations elles-mêmes illégales au regard du Droit international.