Quantcast
Channel: Association France Palestine Solidarité
Viewing all articles
Browse latest Browse all 26548

Mise à jour sur la grève de la faim des prisonniers palestiniens

$
0
0

Le 17 avril 2012, les pri­son­niers pales­ti­niens détenus dans les prisons israé­liennes ont lancé une grève ce la faim de masse pour exiger la fin de la détention admi­nis­trative, de l'isolement et d'autres mesures puni­tives prises contre les pri­sonnier pales­ti­niens, parmi les­quelles le refus des visites fami­liales et l'accès aux études universitaires.

Approxi­ma­ti­vement 1.200 pri­son­niers pales­ti­niens de toutes les fac­tions ont com­mencé une grève de la fin illi­mitée le 17 avril, la cam­pagne gagnant davantage de force au cours de cette semaine passée et des pri­son­niers sup­plé­men­taires s'y joi­gnant chaque jour. Addameer estime que le nombre actuel de pri­son­niers en grève de la faim illi­mitée est d'environ 2000. Ce nombre com­prend les 19 pri­son­niers actuel­lement main­tenus en iso­lement pour des “raisons de sécurité”. Ahmad Sa'adat, le secré­taire Général du Front Popu­laire pour la Libé­ration de la Palestine (FPLP) qui a été maintenu en iso­lement pendant plus de trois ans, signalait le 23 avril que depuis le début de sa grève de la faim le 17 avril, il avait déjà perdu 6 kg.

Comme pendant les grèves de la faim dans le passé, le Service des Prisons Israé­liennes (SPI) a aug­menté le degré de ses sanc­tions envers les pri­son­niers faisant la grève de la faim en s'efforçant de saper la cam­pagne. Les méthodes de punition cou­ramment employées contre les pri­son­niers faisant la grève de la faim com­prennent des attaques sur des sec­tions de pri­son­niers, la confis­cation d'objets per­sonnels, des trans­ferts d'une prison à l'autre, le pla­cement en détention au secret, des amendes et le refus des visites de la famille et de l'avocat. Les avocats d'Addameer se sont vus refuser tout accès auprès des pri­son­niers faisant la grève de la faim.

Qua­rante pri­son­niers qui ont com­mencé leur grève de la faim aujourd'hui à la prison d'Ofer ont été informés qu'ils seront trans­férés vers une autre section de la prison et qu'il ne leur sera pas permis d'emporter quelque objet per­sonnel que ce soit, sauf des vête­ments. A la prison d'Ashkelon, les 150 gré­vistes de la faim font l'expérience de des­centes quo­ti­diennes et d'attaques de leurs salles par les forces spé­ciales israé­liennes. En plus de la confis­cation de leurs objets per­sonnels, le SPI a aussi confisqué la seule nour­riture des pri­son­niers en grève de la faim : le sel pour leur eau. Les pri­son­niers faisant la grève de la faim à la prison de Nafha ont eu aussi leur sel confisqué, ce qui soulève de vives inquié­tudes quant à la santé des pri­son­niers engagés dans l a grève de la faim. Les gré­vistes de la faim à Nafha ont été aussi soumis à des amendes et l'électricité a été coupée dans leurs pièces. Le 23 avril, six pri­son­niers se sont joints à la grève de la faim à la prison du Naqab (Néguev) et ont tous été immé­dia­tement placés en détention au secret. La pri­son­nière Lina Jabouni s'est déclarée aussi en grève de la faim illi­mitée le 19 avril et a été emmenée en détention au secret le même jour. Ces mesures sus­men­tionnées ne sont que quelques exemples de puni­tions lar­gement répandues, en par­ti­culier l'utilisation de trans­ferts et la détention au secret, aux­quelles doivent faire face actuel­lement les pri­son­niers faisant la grève de la faim, en tant que ten­tative du SPI de les iso ler davantage du monde exté­rieur et des autres pri­son­niers impliqués dans la campagne.

En attendant, 8 pri­son­niers, parmi les­quels 5 détenus admi­nis­tratifs, conti­nuent des grèves de la fin de longue durée lancées avant le 17 avril. Sept de ces pri­son­niers ont été trans­férés au centre médical de la prison de Ramleh. Thaer Halahleh et Bilal Diab en aujourd'hui à leur 57e jour de grève de la faim. Malgré la dété­rio­ration rapide de leur condition de santé, leurs deux appels contre leurs ordres de détention admi­nis­trative ont été rejetés par un juge mili­taire israélien le 23 avril. Hier, 24 avril, la pétition de Hassan Safadi à la Haute Cour israé­lienne contre sa détention admi­nis­trative a été rejetée. Il en est à son 52e jour de la faim.Les détenus admi­nis­tratifs Omar Abu Shalal et Jaafar Azzedine en sont res­pec­ti­vement à leur 50e et 35e jou rs de grève de la faim. Main­tenant aussi, au centre médical de la prison de Ramleh, en sont Mohammad Taj à son 39e jour de grève de la faim, exi­geant d'être traité comme un pri­sonnier de guerre, et Mahmoud Sarsak à son 34e jour de grève de la faim pour pro­tester contre sa détention sous le coup de la loi israé­lienne sur les com­bat­tants illégaux. Pour finir, Abdullah Barghuti, maintenu au secret à la prison de Rimon, en est à son 14e jour de grève de la faim. Addameer réaf­firme sa grave inquiétude devant le fait que ces gré­vistes de la faim conti­nuent à ne pas recevoir de soins médicaux suf­fi­sants dans le centre de santé du SPI et qu'il leur soient encore refusées des visites de médecins indépendants.

Malgré les mesures puni­tives prises contre les pri­son­niers faisant la grève de la faim, la cam­pagne de grève de la faim continue à se déve­lopper. Les six pri­son­nières d'Hasharon qui ne sont pas encore en grève de la faim ont annoncé qu'elles com­men­ceront une grève de la faim illi­mitée le 1er mai. Des pri­son­niers sup­plé­men­taires devraient se joindre pro­gres­si­vement à la cam­pagne , y compris 120 à la prison d'Ofer, qui com­men­ceront leur grève de la faim le 29 avril. Comme la grève de la faim de masse prend encore plus d'élan, il deviendra encore plus crucial pour les pri­son­niers faisant la grève de la faim d'avoir accès sans res­triction à leurs avocats et à des médecins indépendants.

A la lumière de ces déve­lop­pe­ments, une poussée de l'action au niveau inter­na­tional est néces­saire pour attirer l'attention sur les exi­gences légi­times des pri­son­niers pales­ti­niens . En consé­quence Addameer renou­velle son appel à tous les partis poli­tiques, ins­ti­tu­tions, orga­ni­sa­tions et groupes de soli­darité tra­vaillant dans le domaine des droits de l'homme dans le ter­ri­toire pales­tinien et à l'étranger, à sou­tenir les pri­son­niers dans leur cam­pagne de grèves de la faim.

(Traduit de l'anglais par Y. Jardin).


Viewing all articles
Browse latest Browse all 26548

Trending Articles