Le président français François Hollande a reçu vendredi 8 juin à l'Elysée le président palestinien Mahmoud Abbas.
A l'issue d'une première rencontre, vendredi 8 juin à l'Elysée, le président français a assuré Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, que la France ferait tout pour faciliter la reconnaissance de l'Etat palestinien qui doit venir, selon lui, à travers un processus de négociation. "Aujourd'hui, nous devons tout faire pour reconnaître l'Etat palestinien à travers un processus de négociations. Ce qu'attendent les Palestiniens, ce n'est pas une proclamation, c'est qu'il puisse y avoir, au terme d'un processus de négociations avec les Israéliens et un accord de paix, la reconnaissance de l'Etat palestinien", a déclaré François Hollande lors d'une conférence de presse commune.
"Nous avons de bonnes relations avec les Israéliens et avec l'Autorité palestinienne, ce qui nous permet de faire passer un certain nombre de messages et de faciliter la reprise du dialogue (…). Nous avons à chercher à être utiles", a poursuivi le président français. "C'est ça, la position de la France : être utile, faire en sorte que nous puissions donner des sécurités et aux uns et aux autres. Sécurité pour les Israéliens de vivre en paix dans des frontières sûres et puis sécurité pour que les Palestiniens sachent bien que c'est au bout de la négociation que se trouvera la reconnaissance", a-t-il insisté.
Le chef de l'Etat français a annoncé son intention de se rendre en Israël et dans les territoires palestiniens à une date non précisée.
STATUT D'ETAT NON MEMBRE À L'ONU
Faute d'avoir pu obtenir une reconnaissance pleine par le Conseil de sécurité, le président de l'Autorité palestinienne a, à l'occasion de cette rencontre, déclaré que les Palestiniens iraient à l'Assemblée générale de l'ONU pour demander le statut d'Etat non membre.
"Nous allons aller à l'Assemblée générale car nous sommes allés devant le Conseil de sécurité, malheureusement nous n'avons pas obtenu les votes nécessaires", a déclaré M. Abbas lors d'une conférence de presse commune avec le président français. "Donc à présent, si nous ne retournons pas aux négociations [avec Israël], nous allons bien sûr aller à l'Assemblée générale pour obtenir le statut de non membre", a-t-il dit, en ajoutant que "la Suisse et le Vatican [étaient] passés par là". Les Palestiniens choisiront cette voie "si toutes les autres tentatives de négociations [avec Israël] ne réussissent pas", a-t-il précisé. "Nous avons essayé le Conseil de sécurité et malheureusement, nous n'avons pas obtenu le nombre de voix suffisantes", a-t-il également rappelé.
Israël et les Etats-Unis sont opposés à la demande d'adhésion déposée le 23 septembre par M. Abbas, estimant qu'un Etat palestinien ne peut être le résultat que d'un accord de paix israélo-palestinien. Les Etats non membres de l'ONU peuvent obtenir un statut d'observateurs, aussi accordé à des organisations internationales et à l'Union européenne. "La France a reconnu l'Etat palestinien à l'Unesco, bientôt viendra le temps où la France reconnaîtra l'Etat palestinien", a également affirmé Mahmoud Abbas. Le 31 octobre 2011, les Palestiniens avaient été admis à l'Unesco, avec l'assentiment, notamment, de la France, alors sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Mahmoud Abbas a été reçu à Matignon par Jean-Marc Ayrault vendredi 8 juin.
Mahmoud Abbas, dont la dernière visite en France remontait à octobre 2011, avait auparavant été reçu à Matignon par le premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Arrivé mercredi à Paris, M. Abbas a signé jeudi avec Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, une convention de dix millions d'euros d'aide budgétaire, première tranche de la contribution de la France au titre de 2012.
Publié par Le Monde