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Les Palestiniens veulent renégocier l'accord économique avec Israël

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L'Autorité pales­ti­nienne a demandé à Israël de rené­gocier le pro­tocole de Paris régissant leurs rela­tions écono­miques, en raison de la grogne sociale dans les Ter­ri­toires pales­ti­niens, a déclaré dimanche à l'AFP un ministre palestinien.

"J'ai fait part au gou­ver­nement israélien, via son ministère de la Défense, de la requête offi­cielle de l'Autorité pales­ti­nienne de rouvrir le pro­tocole de Paris qui est incom­pa­tible avec la situation écono­mique actuelle", a affirmé le ministre des Affaires civiles Hussein al-​​Cheikh.

M. Cheikh a précisé avoir agi sur les conseils du pré­sident pales­tinien Mahmoud Abbas, alors que des mil­liers de mani­fes­tants ont défilé ces der­niers jours dans les grandes villes de Cis­jor­danie pour pro­tester contre l'augmentation récente des prix de l'essence et des pro­duits alimentaires.

"Le pré­sident m'a demandé, en tant que chef des Affaires civiles, d'adresser aux Israé­liens une requête offi­cielle afin de réexa­miner, ajuster et modifier au plus vite le Pro­tocole de Paris", a-​​t-​​il expliqué.

Cette contes­tation sociale, selon cer­tains ana­lystes pales­ti­niens, évoque une réplique pales­ti­nienne du "Prin­temps arabe".

Dimanche, une soixan­taine de camions ont bloqué les accès du centre de Ramallah pendant plus d'une heure pour dénoncer la hausse des prix de l'essence, a constaté l'AFP.

Les dirigeants du syndicat des Transports envisagent une grève générale lundi.

A Naplouse, la capitale du nord de la Cis­jor­danie, 200 pro­tes­ta­taires ont appelé à la démission du Premier ministre Salam Fayyad en scandant des slogans comme "L'invasion (israé­lienne) ne nous a pas laissé affamés, mais Fayyad si".

Les membres du gou­ver­nement Fayyad devaient ren­contrer en fin de journée des repré­sen­tants des milieux d'affaires, du secteur privé et de la société civile pour dis­cuter de la crise finan­cière de l'Autorité palestinienne.

"Nous attendons la réponse des Israé­liens et s'ils approuvent (cette requête), un comité sera formé par le dépar­tement des négo­cia­tions (de l'OLP) et d'autres groupes spé­cia­lisés afin d'entamer les dis­cus­sions sur les amen­de­ments", a expliqué le ministre des Affaires civiles.

Le ministère israélien de la Défense, chargé de la coor­di­nation avec l'Autorité pales­ti­nienne, n'a pas fait de com­men­taire dans l'immédiat.

Signé le 29 avril 1994 à Paris, après les accords d'autonomie d'Oslo (1993), ce "pro­tocole écono­mique sur les rela­tions écono­miques entre Israël et l'Organisation de libé­ration de la Palestine (OLP, dont fait partie le Fatah de M. Abbas)" accorde une liberté écono­mique limitée aux Palestiniens.

M. Cheikh a expliqué que les amen­de­ments réclamés visaient à aider les Pales­ti­niens "dans une situation écono­mique compliquée".

En sep­tembre 2011, le pré­sident Abbas avait déjà dit vouloir amender le Pro­tocole de Paris, qu'il avait qua­lifié d'"injuste" car "il contient des res­tric­tions affectant l'économie pales­ti­nienne et empêche son développement".

Cet accord prévoit notamment la rétro­cession par Israël des taxes dues à l'Autorité pales­ti­nienne, qui repré­sentent deux tiers des recettes bud­gé­taires de cette dernière.

Le gou­ver­nement de Ben­jamin Neta­nyahu se sert à inter­valle régulier de cette clause pour faire pression sur l'Autorité palestinienne.


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