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Israël en campagne : Bibi + Lieberman = "Biberman" ?

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L'annonce de la fusion des listes du Likoud et de Israel Bei­tenou en vue des élec­tions de janvier a été lar­gement com­mentée la presse israé­lienne ces der­niers jours.

Le Likoud du Premier Ministre Benyamine Neta­nyahou et Israel Bei­tenou du Ministre des Affaires Étran­gères Avigdor Lie­berman sont déjà par­te­naires dans l'actuelle coa­lition de gouvernement.

Le Likoud (הליכוד "conso­li­dation", en hébreu) est le grand parti de la droite natio­na­liste israé­lienne, héritier des idées de Vla­dimir "Ze'ev" Jabo­tinsky (18801940). Le Likoud a donné plu­sieurs Pre­miers Ministre à Israël : Menahem Begin, Yitzhak Shamir, Ariel Sharon et Benyamine Neta­nyahou. Il compte 27 siège dans la coa­lition sortante

Israel Bei­tenou (ישראל ביתנו, "Israël notre maison") a été fondé à la fin des années 90. L'électorat de cette for­mation de droite ultra­na­tio­na­liste est notamment composé d'Israéliens ori­gi­naires des anciennes répu­bliques sovié­tiques. Plus d'un million de per­sonnes ori­gi­naires de ces pays ont émigré en Israël après l'effondrement de l'URSS. Israel Bei­tenou compte 15 députés dans la coa­lition sortante.

L'alliance élec­torale en vue des élec­tions du 22 janvier 2013 pose plu­sieurs questions :

1° La liste fusionnée pourra-​​t-​​elle obtenir plus de sièges que le total gagné par les deux partis qui fai­saient "listes à part" aux légis­la­tives de 2009 ?

2° Les élec­teurs de la mou­vance "nationaliste-​​religieuse" qui ont voté Likoud ces der­nières années, se retrouveront-​​ils dans le dis­cours très laïc d'Israel Bei­tenou ? On peut d'ailleurs se demander si Benyamine Neta­nyahou n'a pas conclu cette alliance pour éviter un rap­pro­chement des listes faisant cam­pagne notamment sur le service pour tous, y compris les ultra-​​orthodoxes (thème de cam­pagne chez Israel Bei­tenou comme chez Yesh Atid, nouveau parti "centriste-​​laîc").

3° On peut aussi se demander si les élec­teurs les plus cen­tristes du Likoud se rerou­veront dans une liste-​​commune avec Israel Bei­tenou, dont les leaders mettent constamment en doute la loyauté des Arabes Israé­liens. Avigdor Lie­berman tient par ailleurs un dis­cours par­ti­cu­liè­rement cri­tique envers le Pré­sident pales­tinien Mahmoud Abbas.

4° Au sein de la coa­lition sor­tante, Benyamine Neta­nyahou a réussi à faire coha­biter Israel Bei­tenou et les parti reli­gieux (les sépha­rades du Shass et les ash­ké­nazes du Judaïsme Unifié de la Torah). Ces partis ortho­doxes accepteront-​​ils de rejoindre une nou­velle coa­lition Likoud/​Israel Bei­tenou si sa pla­te­forme poli­tique propose des mesures remettant en question l'acteul statu-​​quo entre la religion et l'état en Israël (avec notamment le dossier sen­sible du service mili­taire, dont sont exemptés la plupart des juifs ultra-​​orthodoxes) ?

5° Un édito­ria­liste israélien note que le mot "menace" est revenu sans cesse dans les propos de Benyamine Neta­nyahou et d'Avigdor Lie­berman lors de la confé­rence de presse durant laquelle ils ont annoncé la fusion de leurs listes. Cette alliance est-​​elle celle de deux faucons déter­minés à frapper l'Iran et son pro­gramme nucléaire après les élec­tions légis­la­tives de janvier en Israël ?

Israël en campagne : Yesh Atid

Yesh Atid (יש עתיד‎) signifie "Il y a un futur", en hébreu.

Ce parti par­ti­cipera pour la pre­mière fois a des élec­tions légis­la­tives en Israël à l'occasion du scrutin anticipé du 22 janvier pro­chain. Le parti se définit comme centriste-​​laïc, il a été fondé cette année par l'ex-journaliste de télé­vision Yaïr Lapid. Ce dernier est le fils de Tommy Lapid (19312008), ancien ministre et fon­dateur du défunt parti poli­tique Shinoui ("chan­gement", en hébreu) qui se posi­tionnait déjà sur une ligne très laïque et qui fut très présent au début des années 2000 sur la scène poli­tique israélienne.

Après le père, le fils ? Yaïr Lapid se lance actuel­lement dans sa pre­mière cam­pagne élec­torale. Son pro­gramme devrait tourner autour de deux grands ser­pents de mer de la poli­tique israé­lienne : la réforme du système de gou­ver­nance et le service national pour tous (aujourd'hui la plupart des juifs reli­gieux sont exemptés).

Et la conflit israélo-​​palestinien dans tout ça ? "Il nous faut enfin nous séparer des Pales­ti­niens et dresser une bar­rière entre-​​nous, déclare Yaïr Lapid, qui ajoute : il n'y aura pas trois mil­lions de Pales­ti­niens à l'intérieur des fron­tières d'Israël". Des propos qui semble coin­cider avec la recherche d'une solution de Paix à deux états. Des propos qui tranchent avec le dis­cours de la droite natio­na­liste reli­gieuse pour laquelle il n'est pas question de renoncer aux ter­ri­toires conquis en 1967.

Mais Yaîr Lapid pré­sentera cette semaine son pro­gramme… à l'université d'Ariel, l'une des plus grandes colonies de Cisjordanie.On peut donc y voir l'esquisse d'un posi­tion­nement poli­tique fina­lement assez clas­sique en Israël : oui à des retraits ter­ri­to­riaux per­mettant aux Pales­ti­niens d'établir leur état. Mais pas question de déman­teler les "grands blocs" de colonies, où vivent aujourd'hui la plupart des 300.000 colons israé­liens de Cisjordanie.

Publié par RFI


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