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Israël agrandit une colonie, quitte à froisser Washington

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Le feu vert à la construction de 90 nou­veaux loge­ments inter­vient un mois avant la visite de Barack Obama.

À Jérusalem

Benyamin Néta­nyahou avance en terrain miné sur la colo­ni­sation. Le feu vert final pour la construction de 90 loge­ments dans l'implantation de Beit-​​El en Cis­jor­danie, octroyé en début de semaine, rap­pelle combien ce dossier est sen­sible. Cette décision, même modeste par son ampleur, sur­vient en effet à un moment « délicat », selon l'expression de la radio mili­taire. Une réfé­rence à la pre­mière visite que Barack Obama doit effectuer en tant que pré­sident autour du 20 mars en Israël et dans les Ter­ri­toires pales­ti­niens. Benyamin Néta­nyahou, qui doit former son nouveau gou­ver­nement dans les pro­chains jours, vou­drait éviter d'entamer son deuxième mandat sur le pied gauche avec le chef de la Maison-​​Blanche. Mais Washington a déjà condamné son feu vert à Beit-​​El.

En 2010, l'annonce de la construction de 1600 loge­ments à Jérusalem-​​Est alors que Joe Biden, le vice-​​président amé­ricain, se trouvait en Israël, avait été très mal prise par Washington. « Israël a le droit de construire dans les colonies exis­tantes, mais cela doit se faire de façon pru­dente et intel­li­gente en évitant toute pro­vo­cation », a sou­ligné mardi Malcom Hoenlein, le pré­sident de la confé­rence des prin­ci­pales orga­ni­sa­tions juives amé­ri­caines à l'issue de ren­contres à Jéru­salem. Une analyse qui rejoint celle de Yaakov Amidror, conseiller à la sécurité nationale israé­lienne. « La construction dans les colonies est devenue un pro­blème diplo­ma­tique qui nous nuit auprès de nos meilleurs amis dans le monde », constate ce proche col­la­bo­rateur de Benyamin Néta­nyahou cité par le quo­tidien Haaretz. Toute la question est de savoir si le premier ministre est disposéà pro­clamer un nouveau gel tem­po­raire de la construction dans les colonies comme il l'avait consenti pendant dix mois en 2010 sous la pression d'Obama.

L'intransigeance du Foyer juif

Dans son entourage, cer­tains estiment que ce gel pourrait porter uni­quement sur les petites colonies isolées, mais ne concer­nerait pas les trois grands blocs d'implantations, où vivent la majorité des 340.000 Israé­liens ins­tallés en Cis­jor­danie - et que l'État hébreu entend conserver dans le cadre de tout accord de paix avec les Palestiniens.

Mais sur le front inté­rieur, la marge de manœuvre de Benyamin Néta­nyahou va dépendre de la com­po­sition de la nou­velle majorité qu'il est en train de constituer après les élec­tions du 22 janvier. Parmi ses par­te­naires poten­tiels figure le Foyer juif, un parti reli­gieux natio­na­liste pour qui tout arrêt de la colo­ni­sation, même tem­po­raire, est into­lé­rable. Israel Bei­tenou, le mou­vement d'Avigdor Lie­berman, l'ancien ministre des Affaires étran­gères, s'oppose lui aussi à toute concession. Benyamin Néta­nyahou risque également d'être confronté aux « durs » du Likoud, son propre parti. En revanche, les partis cen­tristes, par­tisans d'une relance des négo­cia­tions avec les Pales­ti­niens, acceptent l'idée d'un gel de la colo­ni­sation. Dif­ficile dans ces condi­tions de trouver le déno­mi­nateur commun d'une pro­chaine coa­lition. En attendant, les Pales­ti­niens ont immé­dia­tement profité de l'occasion pour pro­clamer que la construction des 90 loge­ments à Beit-​​El constitue le « cadeau de bien­venue » israélien à Barack Obama.

Publié par Le Figaro


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