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Israël : Des frappes aériennes à Gaza ont violé les lois de la guerre

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« Les forces israé­liennes ont trop souvent mené des frappes aériennes qui ont tué des civils pales­ti­niens et détruit des maisons à Gaza sans jus­ti­fi­cation légale apparente. »

Sarah Leah Whitson, direc­trice de la division Moyen Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch

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Anne Paq pour Human Rights Watch

(Jéru­salem, le 12 février 2013) - Au moins 18 frappes aériennes menées par Israël au cours du conflit dans la bande de Gaza en novembre 2012 ont constitué des vio­la­tions appa­rentes des lois de la guerre, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui, à l'issue d'une enquête appro­fondie sur ces attaques. Ces frappes ont tué au moins 43 civils pales­ti­niens, dont 12 enfants.

L'enquête menée par Human Rights Watch sur le terrain a porté sur 14 frappes aériennes, y compris par des drones, pour les­quelles il n'y avait aucune indi­cation d'une cible mili­taire légitime sur le site au moment de l'attaque. Dans quatre autres cas, les attaques visaient vrai­sem­bla­blement des com­bat­tants pales­ti­niens, mais semblent avoir été menées sans dis­cer­nement ou causé des dom­mages civils dis­pro­por­tionnés. Human Rights Watch n'a pas enquêté sur toutes les frappes aériennes menées par Israël au cours de son "Opé­ration Pilier de défense » qui a duré huit jours, du 14à21 novembre 2012.

« Les forces israé­liennes ont trop souvent mené des frappes aériennes qui ont tué des civils pales­ti­niens et détruit des maisons à Gaza sans jus­ti­fi­cation légale appa­rente », a observé Sarah Leah Whitson, direc­trice de la division Moyen Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.

Human Rights Watch a transmis des infor­ma­tions détaillées sur ces cas aux Forces de défense israé­liennes (FDI) le 14 janvier 2013, en demandant des infor­ma­tions com­plé­men­taires. Lors d'une réunion le 24 janvier et au cours d'entretiens télé­pho­niques qui ont suivi, le bureau du porte-​​parole de l'armée a informé Human Rights Watch que le chef d'état-major avait ordonnéà un général (« aluf ») de pro­céder à un « débriefing opé­ra­tionnel » (« tahkir mivtza'i ») au sujet de « dizaines » d'attaques menées par Israël lors du conflit, y compris les cas exa­minés par Human Rights Watch, et que cette étude serait achevée d'ici fin février.

Tou­tefois, étant donné que de pré­cé­dents « débrie­fings opé­ra­tionnels » israé­liens au sujet d'attaques n'ont pas été menés par des enquê­teurs de la police mili­taire suf­fi­samment formés, ou n'ont pas été consacrés à l'examen d'allégations de vio­la­tions des lois de la guerre, Human Rights Watch a décidé de rendre public les résultats de sa propre enquête avant la publi­cation des résultats du « débriefing opé­ra­tionnel » en cours.

Human Rights Watch a dans le passé sou­ligné que des groupes armés palestiniens ont tiré des cen­taines de roquettes sans dis­cer­nement sur des zones peu­plées en Israël, en vio­lation des lois de la guerre. Cependant, quelle que soient les actions menées par le camp ennemi et quelles que soient les armes employées, les lois de la guerre sont appli­cables à toutes les parties à un conflit et doivent être res­pectées par celles-​​ci.

L'enquête de Human Rights Watch a établi que des frappes de drones menées par Israël le 19 novembre ont tué trois hommes qui se trou­vaient dans un camion trans­portant des tomates à Deir al-​​Balah, ainsi qu'un pro­fesseur de sciences qui se trouvait devant sa maison, avec son fils âgé de 3 ans assis sur ses genoux ; l'enfant a survécu, mais a été griè­vement blessé.

D'autres attaques de mis­siles tirés par des drones israé­liens ont tué un homme de 79 ans et sa petite-​​fille âgée de 14 ans qui se trou­vaient dans leur oli­veraie à Abasan, un fermier et son neveu qui se pro­me­naient sur une route près de leurs oli­viers dans la région de Yunis Khan, ainsi qu'une femme de 28 ans dans la cour de sa maison à Khuza'a.

Une bombe aérienne larguée le 19 novembre a détruit la maison de deux étages de la famille Hijazi à Jabalya, tuant le père et deux de ses enfants, âgés de 4 ans et 2 ans, et blessant sa femme ainsi que ses quatre autres enfants.

Un missile israélien Hellfire a frappé un hôpital de la ville de Gaza le 19 novembre, per­forant le toit et pro­vo­quant une coupure d'électricité et d'eau, mais sans faire de vic­times. Les hôpitaux sont des immeubles pro­tégés en vertu des lois de la guerre, à moins d'être uti­lisés à des fins mili­taires, et leur per­sonnel doit être averti au préa­lable s'ils sont pris pour cible.

L'enquête menée sur le terrain par Human Rights Watch n'a révélé aucun élément de preuve attestant de la pré­sence de com­bat­tants pales­ti­niens, d'armes ou d'autres objectifs mili­taires appa­rents sur les lieux des attaques men­tionnées ci-​​dessus, au moment où celles-​​ci ont été menées. Les indi­vidus qui ordonnent inten­tion­nel­lement des attaques contre la popu­lation civile ou des biens de caractère civil, ou par­ti­cipent à de telles attaques, sont consi­dérés res­pon­sables de crimes de guerre.

D'autres frappes ont peut-​​être ciblé des objectifs mili­taires, mais les dom­mages causés aux civils et aux biens civils appa­raissent dis­pro­por­tionnés, selon Human Rights Watch. Les lois de la guerre inter­disent les attaques pro­vo­quant des pertes en vies humaines parmi les civils, et la des­truction de bien civils, qui sont exces­sives par rapport à l'avantage mili­taire attendu.

Les lois de la guerre obligent les gou­ver­ne­ments à enquêter sur les allé­ga­tions cré­dibles de vio­la­tions graves de ces lois. Les drones déployés par l'armée israé­lienne sont munis d'appareils vidéo qui enre­gistrent tout ce qui est visualisé par l'opérateur du drone. Ainsi, chaque tir de missile lancé par un drone israélien à Gaza a en principe donné lieu à un enre­gis­trement vidéo qui devrait faci­liter l'enquête menée.

Publié par Human Rights Watch


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