Un comité d'accueil fourni attendait les actionnaires. Des syndicalistes étaient là en nombre, distribuant des tracts traitant de leurs revendications, ainsi que des organisations membres du « Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens » (AFPS d'Ile de France, CCIPPP, SUD …). Un groupe de militants distribuaient un document explicatif, signé du Collectif National, appelant à la rupture du partenariat FT Orange avec l'entreprise israélienne Partner Communications, laquelle opère – à l'extérieur de l'Etat d'Israël - en Cisjordanie occupée.
Après la présentation des comptes et les rapports des membres de la Direction, est venu le temps de la lecture des questions écrites. Deux questions mettaient en cause le partenariat conclu par le Groupe FT Orange avec Partner Communications.
L'Assemblée annuelle des actionnaires de France Télécom Orange s'est tenue, le 5 juin dans l'après-midi, dans le grand auditorium du Palais des Congrès, Porte Maillot (Paris). Un comité d'accueil fourni attendait les actionnaires. Des syndicalistes étaient là en nombre, distribuant des tracts traitant de leurs revendications, ainsi que des organisations membres du « Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens » (AFPS d'Ile de France, CCIPPP, SUD …). Un groupe de militants distribuaient un document explicatif, signé du Collectif National, appelant à la rupture du partenariat FT Orange avec l'entreprise israélienne Partner Communications, laquelle opère – à l'extérieur de l'Etat d'Israël - en Cisjordanie occupée. Après la présentation des comptes et les rapports des membres de la Direction, est venu le temps de la lecture des questions écrites. Deux questions mettaient en cause le partenariat conclu par le Groupe FT Orange avec Partner Communications.
Question 1 En 2011, en anticipation de l'échéance, France Télécom Orange a reconduit en l'approfondissant l'accord conclu en 1998 avec l'entreprise israélienne Partner Communication alors dans le giron du groupe Hutchinson. En vertu de l'accord initial, la société Partner se voyait octroyer le droit d'utiliser à titre gracieux la marque Orange qui faisait à cette époque partie du même groupe. Or, la société Partner possède plusieurs boutiques affichant le logo Orange ainsi que des antennes relais construites en Cisjordanie, sur des terres palestiniennes confisquées. Il ne s'agit pas de n'importe quelle localisation. La colonisation israélienne est, en effet, illégale au regard du regard du droit international ainsi que des résolutions de l'ONU et de l'UE, endossées par la France. Qui plus est, elle se poursuit en s'intensifiant. Depuis 1993, date la signature des accords d'Oslo, jusqu'à 2010, le nombre de colons est passé de 268 756 à 518 974, la majorité d'entre eux habitant dans ou autour de Jérusalem. Tous les jours, on assiste à l'annonce de nouvelles constructions dans les colonies alors que l'accaparement et les démolitions/destructions des terres, ressources et maisons des Palestiniens continuent à marche forcée. Au travers de son partenariat avec Partner Communications, actrice et bénéficiaire de la colonisation israélienne, FT Orange participe donc à un projet illégal. Ce faisant, il dégrade la marque Orange aux yeux de ses clients comme des citoyens responsables, en France et partout ailleurs dans le monde. Nous désirons savoir quand est ce que la direction de FT Orange prendra la mesure du mécontentement qui monte et mettra fin à ce partenariat qui n'aurait jamais dû être et qui contrevient à ses engagements éthiques ?
Question 2 La Charte déontologique de France Telecom Orange indique : « Notre charte déontologique guide nos actions, quel que soit le contexte géographique et culturel…Nous respectons nos valeurs et assumons nos engagements auprès de nos clients, partenaires et de chacun. Nous développons des actions et des comportements éthiques ». Et parmi les dix principes universels que France Telecom Orange a endossés en signant le Pacte Mondial des Nations Unies, figure ce qui suit : « - Les entreprises sont invitées à promouvoir et à respecter la protection du droit international relatif aux droits de l'Homme dans leur sphère d'influence ; et A veiller à ce que leurs propres compagnies ne se rendent pas complices de violations des droits de l'Homme ».
Cependant FT Orange a signé un accord avec l'opérateur de téléphonie israélien Partner Communications qui participe à la colonisation des territoires palestiniens et en bénéficie, en violation du droit international. Ne pensez-vous pas que l'utilisation de la marque Orange dans les colonies israéliennes par Partner Communications ne peut que nuire à la marque tant en Europe que dans les pays arabes ?
Est-ce que la direction de FT Orange tirera la seule conclusion possible à savoir rompre tout accord avec cette compagnie Partner Communications ?
Une écoute très attentive En dépit du fait que la première question était fort longue, il n'y a pas eu durant la lecture des deux questions de réactions hostiles ou d'impatience, ce qui s'est produit pour d'autres interpellations écrites. Au contraire, l'assemblée était fort attentive, ce qui laisse penser que le problème posé était pertinent et méritait d'être soulevé.
Des réponses fort étonnantes Malheureusement, la réponse orale de la Direction n'a pas été à la hauteur, c'est le moins que l'on puisse dire. Celle-ci a été développée en trois temps
rappel de l'historique du partenariat ; possibilités juridiques de rupture : « Les analyses juridiques que nous avons menées, et qui ont été nombreuses, ont conclu que FT n'avait pas et n'avait toujours pas la possibilité de mettre un terme à ce contrat dans des conditions juridiques saines » ; invocation de la législation française. A ce propos, le représentant de la Direction a affirmé ce qui suit : « Je tiens à souligner, même si cela peut paraître évident, que FT Orange respecte l'ensemble des lois et conventions françaises, internationales qui ne prévoient pas à notre connaissance d'embargo ou de mesures de rétorsion et ne prévoient pas non plus de boycott vis-à-vis d'Israël ».
Notons encore le rappel d'une réalité qui nous intéresse au plus haut point concernant les engagements de Partner dans le cadre de ce partenariat : « Partner a l'obligation d'utiliser la marque Orange conformément aux dispositions de la licence de marque et aux lois et règlements en vigueur ».
Des arguments fort étonnants L'on ne peut que s'étonner de cette réponse. Il est surprenant, en effet, que la direction d'un Groupe de l'importance de FT Orange ne fasse pas la distinction entre le territoire d'Israël tel que reconnu par la communauté internationale et celui de la Palestine occupée. Est également surprenante la confusion – volontaire- entre une demande d'embargo ou de boycott d'un pays (Israël ou tout autre) et la rupture d'un partenariat contraire : au droit international et aux recommandations unanimes des Consuls européens en poste à Jérusalem et à Ramallah ; à la couverture géographique prévue dans le contrat conclu avec le partenaire concerné, qui ne concerne qu'Israël même ; aux engagements éthiques de FT Orange, exposés dans les documents cités dans la question 2 ; à l'image de marque et aux intérêts du Groupe, notamment au Maghreb et au Proche Orient où il a d'importants projets de développement ; et, enfin, aux préoccupations de justice et d'équité de millions et de millions de clients de FT Orange, en France et ailleurs.
Pour notre part, nous n'en resterons pas là. Bien au contraire, nous intensifierons dans les prochains mois nos actions, appelant à une mobilisation générale pour que cesse ce partenariat avec une entreprise, actrice et bénéficiaire de la colonisation de la Palestine occupée.
GROUPE DE TRAVAIL BDS AFPS